Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 19:20

 

 

 

Fatah'/OLP - 'Hamas : Guerre fratricide
Par JONATHAN SPYER 
16.05.10

Quatre ans après la victoire du Hamas aux élections du Conseil législatif palestinien, et trois ans après son coup d'Etat à Gaza, la scission au sein du mouvement national palestinien semble de plus en plus pérenne. Ce qui entraîne des implications majeures pour le processus de paix actuellement au point mort.

Khaled Mashaal devant le portrait de Yasser Arafat. 
PHOTO: DR , JPOST

Récemment, le docteur Salah Al-Bardawil, un officiel du Hamas, a déclaré que les efforts pour une réconciliation palestinienne étaient "gelés". Et la communication entre les autorités du Hamas à Gaza et le gouvernement égyptien sur la question de la réconciliation aurait cessé, a fait savoir Bardawil dans une interview accordée au journal Al-Quds. Le dialogue se limiterait à des questions telles que "la permission de quitter Gaza pour subir un traitement médical ou le rapatriement des corps de Palestiniens décédés le long du point de passage de Rafiah."

Khaled Mashaal a confirmé les déclarations de Bardawil. Le leader du Hamas en exil à Damas affirme par ailleurs que son mouvement a été pressé par des représentants de pays arabes d'accepter les conditions du Quartet, dont la reconnaissance d'Israël, en échange d'un accord de réconciliation sous médiation égyptienne. Mais le Hamas a réitéré son refus. Puis le leader de s'adresser aux "Américains, aux sionistes et à tous les autres": "Nous ne succomberons pas à vos conditions. Nous ne paierons pas de prix politique, quelle que soit la durée du blocage. Dieu est avec nous et il nous offrira la victoire."

Le Fatah en déclin, le Hamas populaire

Ces déclarations montrent qu'aucun processus n'est en cours pour mettre fin à la division politique des Palestiniens. Pendant ce temps, sur le terrain, les autorités rivales de Ramallah et de Gaza continuent à empiéter l'une sur l'autre.
Parallèlement à la montée du Hamas à Gaza et à sa popularité actuelle en Judée-Samarie, le Fatah connaît lui actuellement un sévère déclin. Le mouvement a échoué à emporter l'adhésion à un vaste projet de réformes suite à sa défaite en 2006. Depuis, il reste rongé par les divisions et la corruption. Et, de plus en plus, perd de sa crédibilité.

Actuellement, Salam Fayyad est le leader palestinien le plus important en Judée-Samarie. Premier ministre de l'Autorité palestinienne, il n'est pour autant pas membre du Fatah. Ainsi, la position de pouvoir de son gouvernement ne découle pas de l'autorité du mouvement. Fayyad fait plutôt figure de favori des Occidentaux. Les forces de sécurité menées par le général Keith Dayton, qui l'ont maintenu en place, sont financées et organisées par les Occidentaux, et ne sont dépendantes d'aucune faction politique. Son approche graduelle est assez étrangère à la culture politique palestinienne. Mais malgré les améliorations indubitables suscitées par son approche en Judée-Samarie et son regain de popularité, les appuis de Fayyad restent incertains.

Il est communément admis que sans la présence des "forces de Dayton", et surtout celles de l'armée israélienne en Judée-Samarie, cette zone tomberait sous le joug du Hamas au terme d'un processus similaire à celui survenu à Gaza.
Selon Yezid Sayigh, analyste politique palestinien aguerri, les gouvernements de Gaza et de Ramallah sont aussi économiquement dépendants l'un que l'autre de l'aide étrangère. Budget annuel pour le gouvernement Fayyad : 2,8 milliards de dollars, dont la moitié provient des aides étrangères directes. De leur côté, les autorités du Hamas ont annoncé un budget de 540 millions de dollars, dont 480 millions apportés de l'extérieur, c'est-à-dire de l'Iran. Cette dépendance vis-à-vis des capitaux étrangers est peut-être le trait le plus marquant partagé par les deux gouvernements palestiniens : ils continuent d'exister car il en va de l'intérêt de pouvoirs externes rivaux.

Une guerre froide régionale

La scission au sein du mouvement national palestinien s'inscrit en fin de compte dans une situation stratégique plus large de guerre froide régionale. De ce fait, la division a de forte chance de se maintenir tant que la situation dans la région n'évoluera pas.

Le Moyen-Orient est actuellement divisé entre, d'une part, une alliance incertaine de pays alignés avec les Etats-Unis et l'Occident, et de l'autre, un "bloc de résistance" mené par l'Iran, fait d'Etats et de mouvements politiques. Si le Hamas est capable de maintenir sa souveraineté dans l'enclave de Gaza, c'est bien grâce à la volonté de Téhéran d'assurer son armement et son financement. Car la bande de Gaza sert les desseins iraniens : elle permet au Régime des mollahs de disposer d'un veto sur toute intention de relance du processus de paix israélo-palestinien. De quoi permettre aussi à la République islamique perse, et non arabe, de bénéficier d'un point d'entrée dans le plus important conflit régional aux yeux des masses du monde arabe.

L'Occident, qui attache également une importance particulière au conflit israélo-palestinien, s'est lui-même préparé à créer, à financer et à garantir les visées politiques et la gouvernance de Fayyad, plus au goût de l'Occident que des Palestiniens eux-mêmes.

Le résultat : les factions politiques palestiniennes sont empêtrées dans la même impasse que celle qui paralyse le Moyen-Orient. Chaque bloc régional dispose de sa propre autorité palestinienne, qu'il utilise comme laboratoire expérimental pour ses propres méthodes et comme avertissement envers l'adversaire. La version gazaouïe favorise une gouvernance islamique stricte et une lutte armée jusqu'au-boutiste contre Israël. Le gouvernement de Ramallah - le moins représentatif des deux selon Sayigh - prône, lui, un alignement avec l'Occident et l'acceptation d'une solution négociée.

Le plus grand succès du leader de l'Organisation de libération de la Palestine et du Fatah Yasser Arafat a été l'établissement d'un mouvement palestinien uni, indépendant et non-redevable d'un quelconque pouvoir extérieur. Un tel mouvement n'existe plus. La division représente un changement profond dans le paysage politique palestinien et attise bon nombre de suppositions concernant le conflit, devenues des croyances populaires en Israël et en Occident au cours des dernières décennies.

L'auteur est un chercheur qualifié au Centre de recherche globale des Affaires internationales, IDC, Herzliya.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Traducteur/translator

 

 

France  ISREAL  English

Recherche

logo-lien-aschkel-copie-1.jpg

 

France  ISREAL  English
Traduire la page:
By
retour à l'acueil

------------------------------------- 

 

Communication and Information

 

Vous souhaitez 

- proposer un article ?
 - communiquer une info ?

Contactez la rédaction

bOITE-a-mail.jpg

-------------------------------

 

Nous remercions par avance tous ceux

qui soutiendront le site Aschkel.info

par un don

icone paypal

Paiement sécurisé


Consultez les dossiers

Archives

Mon livre d'or

 

 Livre_dor

 


 

Visites depuis la création du site


visitors counter

Catégories