Fin de partie diplomatique
par Nessim Cohen-Tanugi
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Il faut en finir avec la mascarade diplomatique actuelle autour des prétendus pourparlers de paix. Il n'y a désormais pas de diplomatie possible lorsque nos soi- disant partenaires exigent un État arabe et Jérusalem "judenrein", parlent et agissent ainsi. Il est indigne d'Israël de continuer à négocier et nous condamnons sans équivoque ceux qui se commettent dans une voie incompatible avec nos valeurs.
Rien n'est plus raisonnable ni plus censé ni plus digne que derefuser une paix lorsqu'elle est à des conditions inacceptables et parfois même révoltantes moralement et politiquement.
Comment accepter sans sourciller la position d'Abbas d'une "Palestine" judenrein sans aucun juif autorisé à y être et à y vivre ?
Et plus révoltant encore, il exige que Jérusalem-est, et le Mont du Temple, notre seul et unique lieu saint juif, soient désormais interdits aux Juifs ! Tout le monde à Jérusalem, interdiction faite seule aux Juifs et aux chiens comme écrivaient les pétainistes et les nazis sur les écriteaux publics !
Comment peut-on accepter de tels propos ? Comment les membres du Quartette, ne se déclarent-ils pas horrifiés et ne lèvent-ils pas ipso facto la séance avec Abbas et sa clique islamonazie ? On ne peut que les juger sévèrement et les disqualifier car ils osent en débattre et serrer la main à ces gens-là.
Rien que ce point mériterait une rupture immédiate et sans appel et le refus de débattre avec tout dirigeant arabo-palestinien qui se serait sali dans cette ignominie. Abbas doit être mis hors jeu immédiatement.
Comment des Israéliens et des Juifs peuvent-ils s'abaisser à une telle indignité, à une telle bassesse ? J'ai honte pour eux.
Et ce n'est qu'un seul des points inacceptables.
Il est impossible d'accepter que cet État puisse s'appeler la Palestine car la Palestine c'est la Jordanie, Israël et la Cisjordanie- Gaza. Il s'agit donc d'une manœuvre évidente de propagande pour laisser croire que toute la Palestine était à eux ce qui est historiquement, politiquement et démographiquement complètement faux.
Comment l'ONU pourrait accepter un État dit palestinien qui ne reconnaît pas Israël ?
Comment accepter que les pays de la Ligue arabe aient osé affirmer que même si un État palestinien était créé, serait-ce avec l'accord d'Israël, il n'était nullement acquis qu'ils reconnaîtraient Israël ?
Comment accepter que l'Iran clame à l'ONU sa volonté d'effacer Israël de la carte ? Dans ces conditions, l'ONU devrait refuser l'adhésion de l'Iran et d'ailleurs aussi du monde arabe.
Alors dans ces conditions il faut se retirer de l'ONU. Ah, vous répondrez la politique a ses règles, bien sûr…
Bien sûr oui, la politique par définition exige des compromis mais là, il ne s'agit pas de compromis mais de compromissions.
Et des pires compromissions.
De Gaulle disait qu'avec Hitler on ne négociait pas, on lui imposait la victoire. N'y a-t-il pas de Juif de cette trempe dans le monde politique israélien ? Il faut croire que non. Pauvre Israël qui mendie la paix dans le déshonneur et l'indignité. Soit. Assumons et restons les seuls à refuser ces positions et constatons que nous sommes la minorité de la minorité. Mais mieux vaut être dans cette minorité que de se commettre ainsi.
Un jour ou l'autre, nous en sommes certains, l'avenir nous donnera raison. Et nous n'aurons pas à nous en glorifier, car la vérité est la vérité et nul ne peut s'en vanter.
Mais alors, direz-vous, si vous refusez de faire la paix c'est que vous voulez faire la guerre ! Vous êtes un belliciste !
Nullement. Refuser de faire la paix veut dire refuser de faire la paix et rien d'autre. Mais si nous refusons cette paix et s'il y a guerre ce sera aux arabopalestiniens d'en porter la seule responsabilité.
La paix israélo-arabe dans l'ex Palestine serait pourtant facile à faire si l'on reconnaissait quel ques principes d'évidence.
Les Juifs ont évidemment des droits incontestables tant par leur antériorité, par leur longue histoire sur cette terre bien plus longue que celle de tous les autres habitants, par leur histoire et leur culture. Les Arabes palestiniens natifs sur cette terre y ont des droits démographiques. Il n'y a aucune raison que les uns ou les autres en soient chassés.
Un seul État bi-national est impraticable car il existe là deux identités très fortes et non superposables. L'idée de deux États l'un majoritairement juif et l'autre majoritairement arabe est très raisonnable à une seule condition qui est que les minorités arabes et juives dans ces deux pays y jouissent des droits légitimes de dignité, de tolérance, de liberté et de bonne entente, dans le respect de leurs traditions et le respect de leurs droits sur leurs lieux de culte.
Or ces principes sont acquis en Israël et il suffirait que les Arabes palestiniens les acceptent et les pratiquent. C'est très exactement ce qu'Abbas refuse.
Faute de respect de ces droits les Arabes palestiniens doivent choisir entre guerre et paix. A Gaza et en Cisjordanie le statut quo bâtard entre autonomie et indépendance avec l'abandon de leurs violences et de la guérilla.
Sinon ils ont la possibilité de nous faire la guerre, ce qu'ils désirent d'ailleurs avec l'idée de reconquérir l'ex-Palestine du Jourdain à la mer.
Dans ce cas nous devrons relever le défi et nous devons les combattre et ce sera eux ou nous : un État juif ou un État arabe sur toute la Palestine. Il n'y a plus d'autre choix. Il est hélas clair que c'est leur véritable volonté et ils ne s'en cachent pas.
Mais il doit être hors de question d'accepter leurs conditions ignobles de "Palestine" judenrein.
La principale difficulté vient de l'Occident qui veut à tout prix marier deux visions inconciliables par intérêt et par l'habitude ancestrale qu'il doit tout imposer aux Juifs. Contrairement aux apparences, l'avenir d'Israël ne dépend pas des Arabes mais de l'Occident qui est à la racine du conflit, la Grande Bretagne en tête, qui a imposé la division de Jérusalem, le refoulement de l'alyah juive et toléré les pogroms du Mufti.
Soyons lucides : les Juifs doivent accepter d'affronter l'Occident, l'obliger d'ôter le joug sur notre cou, affirmer notre totale indépendance quitte à leur demander comme Hashem à Laban : de ne plus s'occuper de nous, "ni en bien, ni en mal." Cela veut dure que l'avenir d'Israël est entre nos seules mains : ou l'on s'affranchit de gré ou de force, pacifiquement ou par légitime défense ou bien l'histoire d'Israël se terminera très mal à cause de la manie stupide de vouloir jouer le plus fin politiquement, ou de
vouloir se faire aimer par des gens qui nous aiment fort peu.
Le véritable post-sionisme
La vérité est que Herzl n'a commis qu'une seule erreur, bien facilement compréhensible. Il avait enfin compris que la libération des Juifs du joug des nations était la seule solution et qu'il fallait donc un État juif. Mais les Nations ne veulent pas de Juifs du tout, ni comme partie de de leurs nations ni comme état entre les états. En réalité, la vérité est que les Nations qui reconnaissent Israël l'admettent à leurs yeux par tolérance. Les Pays peuvent parfois et même souvent tolérer les Juifs et également tolérer l'État juif.
Il faut achever le sionisme de Herzl et affirmer notre totale indépendance et liberté. le sionisme ne sera accompli que lorsque nous briserons l'intolérable joug des Nations.Nous devons proclamer et judaïser la doctrine Monroe de 1823 que les Etats-Unis ont abandonnée :
Elle proclame que les États-Unis sont libérés de la colonisation européenne et que l’Europe ne doit plus interférer dans la conduite de ses affaires. Elle annonce aussi que les États- Unis sont neutres vis-à-vis des guerres entre les puissances européennes et entre ces puissances et leurs colonies mais que toute ingérence envers un État indépendant en Amérique sera considérée comme un acte d’hostilité envers les États-Unis.
Seulement alors les Juifs seront libérés. Et ils seront des modèles pour la vraie libération des Nations qui, trop nombreuses, sont dans la servitude ou dans une parodie d'indépendance.
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