Fondation ALAVI, la longue traque de la justice
américaine.
Par Gilles Raphel
pour http://aschkel.over-blog.com et http://lessakele.over-blog.fr
La fondation ALAVI (fondation d’Ali, le prophète chiite) est une fondation iranienne dénommée à l’origine fondation Pahlavi (en lien avec le régime du Shah) passée sous contrôle des mollahs en 1979.
Officiellement, organisme sans but lucratif, son objet est voué à la promotion et au soutien de la culture islamique, de la langue, la littérature et la civilisation persane, elle soutient des causes caritatives, éducatives, religieuses et culturelles.
La justice américaine la soupçonne fortement de blanchiment d’argent et s’intéresse à elle depuis des années. Hier le gouvernement fédéral dépose une plainte contre la fondation Alavi pour délit de blanchiment d’argent, violation de l’International Emergency Economic Powers Act, violation de décrets et de règlements du Département du Trésor et demande la saisie de tous les biens de la fondation.
Soit un immeuble de 36 étages situé sur la Cinquième Avenue dans Midtown Manhattan géré par la 650 Fifty Avenue Company, quatre mosquées (New York, Maryland, Californie et Texas), ainsi que les avoirs bancaires s’élevant à plus de 500 millions de dollars.
Alavi est en lien avec la banque iranienne Melli qui blanchit de l’argent et transfère des fonds afin de financer le développement du programme nucléaire iranien, le développement des missiles balistiques, les Gardiens de la révolution islamique et la brigade Al Qods, deux organisations inscrites sur la liste des entités terroristes aux Etats-Unis.
En 1989, Alavi, en partenariat avec la banque Melli, détenait l’immeuble du 650 Cinquième avenue, afin de déguiser la participation de la banque Melli, les deux parties ont convenu de transférer 35% des parts immobilières à la société Assa Corporation, filiale du groupe Assa Company Limited, une société basée dans l’ile anglo-normande de Jersey.
A ce jour, la Fondation Alavi détient 60% de l’immeuble et la banque Melli, par le biais de Assa Corporation, 40% (saisis par la justice US en 2008).
En 1995, en vertu de l’International Emergency Economic Powers Act (IEEPA), le ministère du Trésor américain avait promulgué le Règlement sur les Transactions iraniennes (RTI) interdisant à quiconque d’exporter ou de faire exporter vers l’Iran toutes marchandises, technologies ou services sans obtention d’une licence d’exportation valide du Département du Trésor via le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC).
En 1999, l’OFAC a identifié la banque Melli et tous ses bureaux dans le monde comme des entités détenues ou contrôlées par le gouvernement iranien.
Le 17 décembre 2008, les Etats-Unis ont déposés une plainte pour confiscation de tous les droits, titres et intérêts de Assa Corporation, Assa Company Limited et Bank Melli au 650 cinquième Avenue. Dans cette action, les Etats-Unis demandent aussi la saisie des comptes bancaires des sociétés Assa ainsi que de divers documents.
A cette occasion, le président de la Fondation Alavi est mis en garde par les agents fédéraux de ne pas chercher à détruire de documents. Il sera surpris le lendemain par ces mêmes agents en train de jeter des documents déchirés dans une poubelle publique. Ces documents concernaient les sociétés Assa Limited, Assa Company et 650 Fifty Avenue Compagnie.
Il sera arrêté et inculpé pour cette affaire par une plainte pénale, l’affaire est en cours.
Enfin, en lien avec l’Iran en général, notons que le président Obama a déclaré hier jeudi dans une lettre adressée au Congrès que l’urgence nationale à l’égard de l’Iran qui avait été déclarée en 1979 n’était toujours pas terminée.
« Nos relations avec l’Iran ne sont pas encore revenues à la normale et le processus mis en œuvre le 19 janvier 1981 est toujours en cours … Pour ces raisons, j’ai décidé qu’il était nécessaire de poursuivre la situation d’urgence nationale déclarée le 14 novembre 1979 à l’égard de l’Iran au-delà du 14 novembre 2009 ».
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