France - Noisy-le–Sec un deux avril…
Par Alain RUBIN
pour © 2011 www.aschkel.info
Un jeune couple attendait le train. Il n’était pas seul sur le quai. Ici et là, quelques voyageurs, puis surgissant de nulle part, fondant sur les deux jeunes gens, un groupe de « jeunes », comme il faut dire aujourd’hui, sous peine d’être mené devant le juge.
Ces « jeunes », -un groupe de sept à dix selon les témoins, au moins huit*1, si l’ont prend en considération les sept mineurs et l’adulte arrêtés dans la journée et fin de la nuit de dimanche 2 avril -, sont venus entourer le couple.
On a d’abord cru qu’ils venaient réclamer, à Stéphane Sellam (selon un quotidien s’exprimant dimanche sur le sujet ce serait le nom de leur victime*2) son portefeuille. On a d’abord cru que le jeune homme ayant refusé, les courageux agresseurs, devenus enragés, l’auraient sans autre raison et forme de procès, roué de coups puis laissé pour mort, foie et rate éclaté, et grave blessure à la tête.
L’arme des agresseurs, leurs pieds et leurs poings. Le style, c’est l’homme.
Simple crime crapuleux ?
C’est ce que l’on aurait d’abord cru. Puis on apprendra : que dans le groupe d’immeubles d’où venaient les tueurs, on considère les jeunes femmes comme un cheptel « humain », un cheptel appartenant « à la cité ». Considérer les jeunes femmes comme la propriété d’un clan, en l’occurrence comme la possession exclusive d’une « cité », ça vous fait penser à quoi ? Ça vous ne vous rappelle pas une idéologie totalitaire, qualifiée ici et là de… religion ???
Vous aurez remarqué que depuis lundi la victime semble n’avoir plus de nom, elle non plus. C’est la victime. C’est devenu, depuis dimanche soir, un jeune homme de dix neuf ans.
Vous aurez observé aussi que les assassins n’ont pas non plus de patronymes : ce sont « sept mineurs et un adulte », puis dix jeunes principalement des mineurs de la cité du Bois Perrier, apprendra-t-on…
Il y a une curieuse de coïncidence
Il y a quand même une singulière coïncidence entre cette agression et un meurtre qui eut lieu dans le 19ème il y a quelques années.
Cet acte inqualifiable, que des médias nous vendent depuis trois jours comme un fait divers sans signification politique, comme une banale et pure délinquance, puis comme une déplorable affaire d’appropriation des filles par la cité, nous ramène à un autre fait divers.
Il y a en effet une dizaine d’année, dans le 19ème arrondissement, un autre jeune homme, lui aussi ayant Sellam pour patronyme, a été assassiné, égorgé, dans la cave de son immeuble HLM, par un autre jeune, son voisin de palier.
L’assassin se targuera, dans un langage approximatif, de défendre sa « religion » par « l’épée », par l’épée du poignard de l’égorgeur rituel…
Dans cette affaire d’agression à volonté assassine, les médecins et les juges concluront que l’idéologie du meurtrier n’était pour rien dans le guet-apens dans la cave de l’immeuble de la victime et de l’assassin, qu’elle était absolument innocente, qu’elle ne pouvait expliquer, ni l’embuscade, ni l’égorgement. Seul l’état pathologique du voisin de palier meurtrier volontaire pouvait donner une raison recevable devant un tribunal de France formaté par l’idéologie que la LDH et quelques autres veulent ériger en système de pensée obligatoire, partout et toujours*3...
Des médias se sont discrètement posé la question : comment est-il possible qu’un groupe d’une dizaine de « jeunes » se soit acharnés, à coups de pieds et de poings, sur un autre jeune qui n’avait pas voulu leur remettre bien poliment son portefeuille ?
Depuis que l’ont sait que les tueurs ont voulu préserver l’usage exclusif du cheptel des femmes de la « cité », on ne les entend plus s’interroger. Un silence de mort accompagne l’enquête. D’où provient que des jeunes en principe de ce pays, des jeunes de 2011 pas des jeunes de l’an moins quelque chose ou des jeunes des 6ème et 7ème siècle, considèrent les femmes comme jamais on ne les a considérées dans ce pays, ou plutôt comme on ne les considère plus depuis la fin de la civilisation tribale des celtes et celle des tribus germaniques, il y a plus de quatorze siècles.
En 2011, le vieux monde de la violence guerrière, pour la possession des femmes, que l’on croyait enfoui sous quatorze siècles de cette culture qui s’est édifiée en même temps que se construisait la nation française, a ressurgit avec une violence sur laquelle ne s’attarde guère les médias, de crainte de stigmatiser ou de relancer le débat sur l’identité nationale, que dans certains milieux on a décrèté obsolète ou thème d’extrême droite.
Pour l’instant, les brèves informations ne s’interrogent pas sur le fait que la victime laissée pour morte s’appelle Sellam*2.
Je me permettrai donc, bien respectueusement, de demander à mesdames et messieurs les juges, à la noblesse de clavier d’ordinateur de la caste journalistique, aux femmes et aux hommes politiques, à tous ceux affectant d’être aveugles et sourds de métiers ou pour d’autres raisons et connivences : ne voyez-vous aucun rapport entre l’assassinat par égorgement ritualisé d’un jeune homme dans les caves de sa HLM et l’agression de Noisy-le-Sec, laissant pour mort son homonyme ? Non, vous ne voyez pas de rapport ?
Alain Rubin
*1 ce mardi matin, la radio donne le chiffre de dix courageux justiciers, dix héros de la justice clanique opposée à la morale nationale et à l’universalité du sentiment amoureux.
*2 un ami m’objectait ce matin que la victime porterait un prénom typiquement musulman. Elle ne serait donc pas juive comme je le laisse penser. Cela ne change pas grand-chose au problème de fond, à savoir le surgissement dans la gare de Noisy-le-Sec d’une violence clanique débridée, d’une violence clanique prête à tuer, après s’être s’installée comme une lèpre dans certains quartiers, en s’appuyant ici et là sur une idéologie « religieuse » qui la légitime aux yeux des agresseurs et des tenants d’un ordre guerrier opposé à la discipline républicaine et aux valeurs nationales.
*3 c’est ainsi que le ministre Guéant se retrouve devenu l’objet de poursuites de la part d’une association financée par les fonds publics plus que par les cotisations de ses rares adhérents (SOS racisme). Son crime raciste : le ministre a osé dire, je le cite : « l’accroissement du nombre des fidèles de cette religion, un certain nombre de comportements posent problèmes (...) et qu’il n’y a aucune raison que la République accorde plus de droits à une religion qu’elles n’en a accordé en 1905 à des religions qui étaient anciennement ancrées dans notre pays ». Dîtes-moi, en quoi ces propos sont-ils racistes ?
Qu’aurait-il fallu dire pour trouver grâce aux yeux de SOS Racisme et d’un certain Klugman, avocat de son état et ancien « syndicaliste étudiant », pour ne pas être accusé de tenir des propos « indignes d’un représentant de la République » ?
Aurait-il fallu dire : que la religion massivement arrivée sur le territoire de la République à partir des années 70 disposera de droits supérieurs à celles des religions qui durent passer, toutes, sous les fourches caudines des lois de la République en 1801-1808, puis en 1905 ?
Aurait-il fallu dire : que ces lois et les textes réglementaires qui les accompagnent ne s’appliquent pas à la dernière religion arrivée, parce que pour être l’égale des religions déjà installées il lui faut des droits supérieurs ?
Aurait-il fallu dire : qu’il n’y avait, en novembre 2005, aucune connexion entre la grenade qui aurait « sciemment » été jetée dans la mosquée de Clichy sous bois -lorsque commenceront les premiers attroupements protestant contre la mort de trois adolescents de « la diversité » dans une enceinte à haute tension où ils s’étaient cachés, pensant être l’objet d’une volonté policière de les contrôler- et les accusations contraires aux faits, celles prétendant qu’il y aurait eu une tentative d’agression policières contre les croyants musulmans présents dans la mosquées, alors que de nombreux « jeunes » s’étaient rassemblés autour et qu’avait commencé, ici et là, la sarabande des incendies de voitures et des jets de projectiles divers et variés mais toujours dangereux pour qui les reçoit en pleine tête?
Aurait-il fallu dire que ce ne sont pas du tout des problèmes : les mosquées des rues Polonceau et Myrha, lieux de culte vides ou quasi-vides pendant tout le temps que ces mêmes rues se remplissent chaque vendredi de croyants venant de toute la région parisienne (94, 93, 91, 78,77) ; ces mêmes croyants s’appropriant rituellement l’espace public chaque fois, croyants s’étant dotés d’une sorte de police privée (une milice, c’est comme cela que cela s’appelle en français, un outil régalien privé s’imposant à tous, croyants et passants ou riverains incroyants), barrant l’accès aux automobilistes, au moyen de barrières métalliques posées puis enlevées par ces fidèles portant brassard...
Il aurait fallu dire quoi ? Que ces barrages de rues enrichissent la vie sociale, qu’ils sont un signe de la diversité qui enrichit la société et la porte à des niveaux supérieurs de vitalité, de culture et de civilisation ?
Aurait-il fallu dire : qu’il était parfaitement légitime de mettre le feu à des voitures de voisins, parce qu’on avait cru que la police avait volontairement envoyée, près de la porte de la mosquée de Clichy-sous bois, la grenade qui avait roulé, diffusant du gaz lacrymogène à l’intérieur de l’édifice religieux, dont la porte n’était pas fermée, ce qui avait permis que la grenade se retrouve à l’intérieur du lieu de culte?
Aurait-il fallu dire : que ces émeutes étaient légitimes et enrichissaient beaucoup, elles aussi, la vie sociale et citoyenne ?
PS
A Tourcoing, des femmes musulmanes vont manifester. Elles « en ont assez, elles iront avec des pancartes, pour qu’on parle des vrais problèmes » (propos entendus sur Europe 1, ce mardi 5 avril). Evidemment, c’est certain, c’est pour « diviser les français », c’est pour faire de « l’islam un bouc émissaire », c’est pour « stigmatiser les couches populaires les plus faibles et les plus exploitées » que ces vieux commerçants, derniers boucher-charcutier» de Roubaix-Tourcoing, y ont plié bagage, renonçant à leur commerce, après des années de présence professionnelle, cédant, après des semaines et des mois de harcèlements diversifiés et d’injures, après des semaines et des mois de crachats et de souillures de toutes sortes jetées sur la vitrine de leur boutique…
Un certain Klugman, avocat de son état, voit chez le Ministre Guéant, « un délinquant de la parole ». SOS Racisme, elle, « est terrifiée », terrifiée par les paroles du ministre que nous venons de citer plus avant. Par contre, le sort des charcutiers de Tourcoing ne les terrifie pas. Le sort des jeunes filles de Rosny sous bois, devenues cheptel de bandes de jeunes et d’homme prêts au meurtre pour faire régner sans partage leur loi, ça, visiblement, cela ne les terrifie pas, ces bonnes âmes de SOS Racisme et d’avocat ex « syndicaliste » étudiant...
La preuve que l’association, vivant pour partie des impôts, est terrifiée, c’est qu’elle porte plainte. Elle veut amener le Ministre dans le cabinet du juge pour lui faire rendre des comptes devant le tribunal. On voit ici que SOS Racisme est effectivement terrifiée, par un ordre terrifiant. Mais qui tente de terrifier qui, en vérité, et pour quels objectifs ?
Alain Rubin