Le ministre de la Défense Ehoud Barak, qui effectue une visite aux Etats-Unis, a rencontré mardi soir à Washington son homologue américain Robert Gates pour discuter notamment de la situation au Proche-Orient. Lors de l’entretien, les deux hommes ont évoqué les dangers qui menaçaient le secteur et ont parlé notamment du soutien apporté par l’Iran et la Syrie au Hezbollah, qui poursuit impunément ses activités au Liban.
A ce sujet, Gates a rappelé que la Syrie procurait régulièrement des armes à l’organisation terroriste, mettant ainsi en cause l’équilibre précaire régnant dans la région. Il a ajouté qu’à l’heure actuelle, le Hezbollah possédait davantage de missiles et de roquettes que la plupart des gouvernements dans le monde. Il a encore précisé que les USA suivaient de près les derniers développements dans ce domaine.
Barak, commentant à son tour la situation, a confirmé que « Damas et Téhéran constituaient les sources d’approvisionnement en armes du Hezbollah ».
Les deux hommes ont débattu également de la question iranienne. A ce sujet, le ministre israélien a déclaré à son interlocuteur que « le monde ne pouvait pas trop attendre » pour s’assurer que l’Iran était réellement prêt à renoncer à son programme nucléaire. Barak a précisé qu’il approuvait les décisions prises par les Etats-Unis en faveur de sanctions économiques plus sévères à l’encontre du régime des ayatollahs. Mais il a estimé que « seul l’avenir dira si ces moyens ont été efficaces ».
Dans ce contexte, il est intéressant de rapporter les déclarations de l’ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis Michael Oren. Dans une interview accordée à la chaîne télévisée américaine CNN, le diplomate a indiqué qu’Israël se devait d’approuver les sanctions contre l’Iran mais avait le droit, comme tout autre Etat, d’assurer sa propre protection s’il se sentait en danger.
Et de préciser: « L’Iran est une menace pour Israël, le Proche-Orient et le monde entier. Nous apprécions les efforts déployés par les Etats-Unis pour la formation d’une coalition internationale en vue d’imposer de nouvelles mesures à l’Iran mais Israël doit se défendre: nous n’avons pas oublié ce qui s’est passé il y a 65 ans, lorsque les Juifs n’avaient pas les moyens de se défendre ».
Concernant la Syrie et le Liban, Oren a affirmé qu’Israël ne souhaitait pas les attaquer mais il n’a pas manqué de souligner que le transfert de Scuds (par la Syrie) au Hezbollah « préoccupait sérieusement Jérusalem ». Il a rappelé que les Iraniens et les Syriens avaient procuré 60 000 missiles à l’organisation terroriste d’obédience chiite, pointés à présent en direction des villes israéliennes. Il a précisé qu’il s’agissait d’une menace concrète tant pour les habitants d’Israël que pour ceux du Liban. « Je suis certain que l’administration Obama comprend ces dangers ».