Avant-Propos
Quel éditorial ! Un constat implacable et sans concession qui fait fi de la langue de bois et du politiquement correct. C’est le Buenos Aires Herald, journal argentin d’expression anglophone, qui ose ce que la presse européenne n’ose plus depuis longtemps.
Ce journal et son auteur ne sont pas n’importe qui. James Neilson n’est pas un de nos journalistes de salon qui excommunient les esprits libres à grands coups d’accusations de racisme ou de fascisme, un de nos lâches plumitifs qui gravissent les échelons de la hiérarchie à force de courbettes à la bienpensance officielle, une de nos énièmes bonnes consciences qui auraient été promises à une éclatante carrière au Quotidien du Peuple, un de nos moralisateurs d’opérette qui entendent dicter au bon peuple ce qu’il convient de penser. Non.
Un petit retour en arrière.
1976. Un coup d’État dirigé par une junte de militaires renverse le gouvernement argentin. La chape de plomb de la dictature s’abat sur le pays pendant 7 ans. Les centres clandestins de torture et de détention se multiplient dans le pays, 30 000 personnes « disparaissent » corps et âmes pour ne jamais revenir. Un climat de peur s’empare de l’Argentine, terre d’Europe en Amérique du sud (90% environ de la population argentine est d’origine européenne). La presse se met aux ordres des nouveaux maîtres du pays et se tait.
Mais un petit journal fait de la résistance : le Buenos Aires Herald, journal d’expression anglophone à destination de la communauté anglophone vivant en Argentine. Il compte parmi sa petite équipe de collaborateurs Robert Cox comme directeur, et James Neilson qui est l’un de ses éditorialistes.
Au grand dam des militaires au pouvoir, le Buenos Aires Herald brise la loi du silence, et publie les noms des « disparus », leurs photographies, leurs histoires. Il dénonce les enlèvements d’État, la torture institutionnalisée, les exécutions sommaires, les adoptions clandestines des enfants des « disparus ». Le directeur du Buenos Aires Herald, Robert Cox fait plus encore. Il tisse des liens étroits avec la presse internationale et la communauté diplomatique, en particulier celle des Etats-Unis, publie des articles sur la dictature argentine dans la presse américaine et européenne, et appelle à ce que la pression internationale s’exerce sur la dictature argentine.
Les généraux au pouvoir tentent d’empêcher Robert Cox pour faire taire le Buenos Aires Herald. Ils le font arrêter, mais sous la pression internationale, doivent le relâcher. Les menaces et intimidations continuent, on tente de l’assassiner, sa femme est l’objet d’une tentative d’enlèvement. Il tient bon. Mais lorsque son fils de 9 ans reçoit une lettre lui conseillant de convaincre son père de quitter l’Argentine s’il veut le garder vivant, Cox donne la priorité à la sécurité de sa famille. Lui et sa famille s’exilent en 1979. Et c’est James Neilson qui prend sa suite à la tête du Buenos Aires Herald.
Malgré les menaces qui perdureront, le Buenos Aires Herald sous la houlette de James Neilson va continuer jusqu’à la fin de la dictature à braver la chape de plomb et faire entendre une voix discordante.
C’est de ce même Buenos Aires Herald et de ce même James Neilson que nous parvient aujourd’hui cette voix, une fois encore discordante et courageuse, sur le multiculturalisme et l’immigration musulmane en Europe.
Quand d’authentiques antifascistes font la leçon aux antifascistes de salon. À lire !
L’éditorial de James Neilson
La Suisse contre les baïonnettes de l’islam
De James Neilson pour le Herald
Au grand dam de tous les bien-pensants européens, ces arriérés de Suisses tiennent encore à cette coutume démodée de laisser les gens ordinaires influer sur la politique de leur gouvernement.
Au grand dam de tous les bien-pensants européens, ces arriérés de Suisses tiennent encore à cette coutume démodée de laisser les gens ordinaires influer sur la politique de leur gouvernement. Les fruits d’une telle irresponsabilité sont apparus en pleine lumière le 29 novembre 2009 lorsqu’une majorité a décidé, par voie de référendum, d’interdire la construction de nouveaux minarets en Suisse. Leurs objections n’avaient rien à voir avec des questions d’architecture. En effet, comme le leur a obligeamment expliqué le Premier Ministre islamiste de Turquie, Recep Erdogan, « les minarets sont nos baïonnettes, les dômes nos casques, les mosquées nos casernes et les croyants nos soldats ». Étant donné que la majorité des suisses ne goûte pas trop l’idée de se faire ouvrir les tripes par les soldats de ce qui est pour eux une croyance étrangère, le désir de 57 % des électeurs de tenir les baïonnettes d’Erdogan hors de leur vue n’était pas vraiment une surprise.
Les musulmans en Europe semblent bien déterminés à imposer leurs croyances et leurs normes culturelles aux indigènes européens, dont beaucoup se sentent trahis par leurs propres gouvernements.
Pas surprenant non plus, qu’une série de sondages improvisés par les médias européens le lendemain du vote ait montré qu’une majorité encore plus grande d’Européens souhaite bannir les minarets. « L’islamisation » est maintenant une question brûlante partout en Europe, du grand nord de la Norvège aux côtes de la Crète. Cela n’a rien à voir avec du racisme, comme les apologistes du statu quo essaient de le faire croire : personne en effet ne s’offusque de la présence de Chinois, d’Hindous ou de Sikhs. Au contraire, on voit en eux des immigrés modèles. En revanche, cela a tout à voir avec le refus hostile de s’intégrer d’un grand nombre d’adeptes d’une certaine religion. Comme les colons européens d’hier, les musulmans en Europe semblent bien déterminés à imposer leurs croyances et leurs normes culturelles aux indigènes européens, dont beaucoup se sentent trahis par leurs propres gouvernements.
Ces grandes communautés musulmanes qui se sont formées se sont révélées poser de gros problèmes d’ordre public, et être extrêmement coûteuses en matière de prestations sociales.
Paradoxalement, la principale raison pour laquelle les gouvernants européens ont choisi d’ouvrir grandes les portes à une immigration massive non soumise à conditions, c’était l’horreur et la honte ressenties par beaucoup à la suite de l’holocauste. Ils se persuadèrent que les préjugés religieux et raciaux conduisaient inévitablement à des génocides et qu’il ne fallait pas sélectionner les immigrés, admettre ceux qui seraient susceptibles de s’intégrer, et refuser ceux qui, selon toute vraisemblance, n’y consentirait pas. C’est ainsi qu’une minorité incroyablement créative a été remplacée par une autre dont la contribution à la société a été, selon la formule consacrée, mitigée. Certes, nombre d’individus de confession musulmane sont de bons citoyens. Mais dans l’ensemble, ces grandes communautés musulmanes qui se sont formées se sont révélées poser de gros problèmes d’ordre public, et être extrêmement coûteuses en matière de prestations sociales. Interrogés par des journalistes sur leurs raisons pour interdire les minarets, nombre de Suisses ont répondu qu’ils n’avaient aucune envie de voir leur pays suivre l’exemple de la France, l’Angleterre, la Belgique, la Hollande où émeutes urbaines, menaces terroristes, et crimes d’honneur alimentent la rubrique des faits divers.
Comme l’on pouvait s’y attendre, les porte-parole gouvernementaux de ces bastions de la liberté religieuse que sont la Turquie, l’Arabie Saoudite, la Libye, etc. ont durement condamné la Suisse. Dans la plupart des pays musulmans, si quelqu’un d’assez audacieux pour tenter de construire une église ou une synagogue réussissait à surmonter les multiples obstacles administratifs et légaux, il se ferait probablement lyncher par une foule vocifératrice. Mais tout convaincus qu’ils sont de posséder la seule vraie foi, ces gens ne s’embarrassent pas le moins du monde de ce genre d’infimes détails. Leurs sympathisants occidentaux pourraient de leur côté faire valoir que, chacun se devant d’être fidèle à ses propres principes, on devrait tolérer en Europe et en Amérique mosquées, minarets, burqas, et autres intentions de décapiter quiconque ose critiquer le prophète Mahomet et son héritage, mais qu’il serait tout à fait déraisonnable d’exiger que les pays musulmans traitent les chrétiens, les hindous ou les juifs avec un respect similaire. Pour le moment du moins, il ne semble pas que l’Europe aille interdire la construction de mosquées dans l’attente que l’Arabie Saoudite autorise enfin la construction d’églises et de synagogues sur son territoire, y compris dans les villes « saintes » comme la Mecque.
Le multiculturalisme - ce concept qui veut que tous les styles de vie et tous les systèmes de croyances se valent, et qu’à condition que les européens se repentent de leur passé criminel, on pourrait enfin vivre tous ensemble et heureux - était une grave erreur
Il est maintenant communément admis que le multiculturalisme - ce concept qui veut que tous les styles de vie et tous les systèmes de croyances se valent, et qu’à condition que les européens se repentent de leur passé criminel, on pourrait enfin vivre tous ensemble et heureux - était une grave erreur. En effet, sans une nécessaire fierté pour leurs accomplissements et ceux de leurs ancêtres, les sociétés ne sont pas en mesure d’intégrer des nouveaux venus qui rejettent par définition les dogmes du multiculturalisme, tant ils sont persuadés que leurs propres traditions sont supérieures à toutes les autres. Hélas, il a fallu plusieurs décennies pour que la conscience de cette vérité dérangeante fasse son chemin dans les esprits, des décennies pendant lesquelles l’Union européenne a laissé entrer une minorité intolérante qui est déjà forte de 20 millions d’individus, 50 millions dans toute l’Europe, et qui bénéficient du soutien enthousiaste des monarchies pétrolières et des pays d’Afrique du Nord, lesquels n’ont aucun scrupule à faire des chantages économiques. Déjà en 1974, le dirigeant algérien Hari Boumedienne se flattait que l’islam allait conquérir l’Europe «par le ventre de nos femmes », une menace souvent reprise depuis par son voisin libyen, le Colonel Khadafi.
Actuellement l’issue du drame en cours est imprévisible, mais si l’on en juge par l’Histoire et ce qui est advenu dans le passé en Inde, en Europe et ailleurs, les conflits à venir entre les peuples d’origine et les nouveaux venus qui aspirent ouvertement à les remplacer ne seront vraiment pas beaux à voir.
Source : Buenos Aires Herald