Intégration libanaise : 66 % des enfants et petits-enfants des réfugiés arabes dits "palestiniens" se trouvent soue le seuil de pauvreté
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Le rapport, dont les premiers éléments ont été rendus publics à la mi-décembre 2010, livre un tour d'horizon assez complet sur les conditions de vie des réfugiés palestiniens répartis dans douze camps sur le territoire libanais.
L'étude, qui a été réalisée sur un panel représentatif de 2 600 ménages palestiniens pendant six mois en 2010, révèle ainsi que 50% des quelque 280 000 Palestiniens du Liban sont âgés de moins de cinquante ans, et que 53% d'entre eux sont des femmes.
Par ailleurs, on apprend aussi que la moitié de la population vit dans des camps situés au sud du Liban, essentiellement à Saïda, au camp d'Aïn el-Helwé, par ailleurs souvent sujet à des tensions internes.
Sur le plan socio-économique, l'étude indique que 56% des Palestiniens du Liban sont au chômage. Quant à ceux qui travaillent, ils exercent des métiers à faible qualification, dans les secteurs agricoles et du BTP, qui recrutent le plus de main d'oeuvre à bas prix.
Ce constat n'est pas vraiment une surprise, étant donné que, jusqu'à août 2010, les Palestiniens se voyaient interdire l'accès à de nombreuses professions.
En août 2010, le Parlement libanais a en effet voté un amendement permettant aux réfugiés d'accéder à soixante-douze nouveaux métiers, jusque là interdits, sans toutefois leur accorder le droit de pratiquer des professions libérales.
Cette nouvelle loi leur donne ainsi, en principe, les mêmes droits que ceux accordés à n'importe quel étranger travaillant au Liban, assorti d'un permis de travail gratuit.
Toutefois, le niveau d'études des jeunes Palestiniens ne leur permettrait qu'un accès très limité à des métiers de haute qualification, puisque l'étude de l'UNRWA et de l'AUB révèle que seuls 6% des Palestiniens détiennent un diplôme universitaire.
Les auteurs de l'étude pointent d'ailleurs le fait que, contrairement aux idées largement véhiculées au Liban, les Palestiniens, s'ils étaient autorisés à travailler, ne prendraient pas les emplois des Libanais, puisqu'ils disposent de qualifications différentes, et souvent moindres.
Le niveau de vie des réfugiés a aussi été examiné à la loupe par les auteurs du rapport. On apprend ainsi que 6,6% d'entre eux (16 000 personnes) vivent sous le seuil d'extrême pauvreté, c'est-à-dire avec moins de 2,17 $/jour (1,63€/jour). Ceux-ci sont essentiellement concentrés dans les camps situés à Tyr et Saïda, les deux principales villes du Sud.
66,4% des réfugiés, soit 166 000 personnes, vivent sous le seuil de pauvreté, avec moins de 6$/jour (4,51€/jour).
A ces conditions financières précaires s'ajoutent des conditions de vie déplorables, la plupart des ménages vivant dans des abris humides, mal isolés et surpeuplés.
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