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1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 12:50

 

 

Interview exclusive de Nir Barkat – Maire de Jérusalem

Par Avraham Azoulay du magazine leptithebdo

et  © 2011 www.aschkel.info

 

Nir Barkat est né en 1959. Il est maire de Jérusalem et homme d'affaires qui a fait fortune en créant en 1988, la société de Hi-tech BRM.

D'abord au Likoud, il suit Ariel Sharon lorsqu'il crée Kadima. Puis il quitte ce parti, lorsqu'Ehud Olmert commence à parler de partager Jérusalem.

En 2008, il est élu maire de Jérusalem, sans étiquette, avec 52% des voix contre 43% pour Meïr Poroush, le candidat du parti Yahadout Hatorah. Ce dernier reste, cependant, majoritaire au sein du conseil municipal.

Il a souhaité s'adresser aux francophones pour leur présenter son bilan de mi-mandat.

 

Le P'tit Hebdo : Cela fait plus de deux ans que vous dirigez la mairie de Jérusalem. Comment vous sentez-vous à ce poste ?

Nir Barkat : La situation est bien meilleure que celle à laquelle je m'attendais. J'ai le sentiment que je réussis à faire bouger les choses. J'ai établi une liste précise de priorités : le développement économique, l'éducation et l'amélioration de la gestion municipale.

Je suis persuadé aujourd'hui, que chaque habitant de Jérusalem voit une évolution dans le domaine culturel ou encore une augmentation significative du nombre de touristes.

 

Lph : Le tourisme a augmenté dans tout le pays. Est-ce lié à votre travail ?

N.B : Jérusalem entraîne tout le pays. Les touristes ne viennent pas en Israël, ils viennent avant tout à Jérusalem. Nous cherchons à développer un ensemble de domaines qui attirent un maximum de personnes à Jérusalem : culture, religion, etc.

 

Lph : Les avancées ne sont pas toujours visibles aux yeux des habitants de Jérusalem. Pouvez-vous nous donner plus de détails sur ces progrès que vous vantez ?

N.B : Premièrement, le développement incontestable des activités culturelles sur Jérusalem attire un nombre croissant d'investisseurs, de touristes et de jeunes.

Cela draine une activité grandissante dans tous les domaines. Par exemple, les demandes d'entreprises pour s'installer à Jérusalem ont augmenté de 30%. L'évolution économique de la capitale est supérieure à la moyenne des autres villes du pays.

Dans le domaine de l'éducation, nous investissons des milliers de shekels pour relever le niveau et permettre au maximum d'élèves de réussir leur bac. Il y a deux ans, Jérusalem se situait en-dessous de la moyenne nationale en ce qui concerne le taux de réussite au bac, elle est aujourd'hui au-dessus.

Par ailleurs, j'ai initié un processus d'informatisation de toutes les écoles. Mon objectif est d'équiper en ordinateurs toutes les écoles qui le désirent. Cet instrument servira à améliorer considérablement la qualité de l'enseignement et constitue une aide non négligeable pour les enseignants.

 

Lph : Certaines personnes considèrent que vos décisions sont trop influencées par la partie 'haredite de votre coalition qui possède le plus grand nombre de sièges au conseil municipal. Cette affirmation est-elle justifiée ?

N.B : Ma philosophie est la suivante. J'ai été élu maire de Jérusalem pour satisfaire les besoins de chaque catégorie de la population, dans son quartier, selon sa vision de la vie. C'est ce que je m'efforce de réaliser. Il est possible d'avancer dans différents domaines sans porter atteinte aux autres. Je suis en faveur de l'augmentation des classes orthodoxes dans les quartiers orthodoxes, mais cela n'empêchera pas le développement de la culture non religieuse ou de projets concernant la population arabe.

 

Lph : Puisque vous parlez de la population arabe de Jérusalem, pensez-vous qu'elle se sent israélienne ou palestinienne ?

N.B : Il y a quelques mois, nous avons réalisé une enquête. Il en est sorti que les Arabes de Jérusalem se définissent d'abord comme des habitants de Jérusalem.

Je me rends deux fois par semaine dans des écoles de la ville, sans distinction. Lorsque je suis en visite dans une école arabe, je remarque que les parents ont les mêmes objectifs et les mêmes envies que ceux des écoles juives religieuses ou non. Ils sont tous fiers de résider à Jérusalem. La plate-forme commune aux habitants de la ville est bien plus grande qu'on ne le pense, malgré les différences apparentes.

Mon rôle en tant que Maire de Jérusalem est de réduire les fossés qui existent entre ces composantes de la population.

Dans le budget 2011, l'Etat et la ville de Jérusalem ont débloqué une somme sans précèdent pour la construction de classes dans les quartiers arabes. Nous projetons également d'améliorer la qualité des routes dans les quartiers est de la ville. Cela fait partie de cette politique de rapprochement.

Je pense que si l'on veut Jérusalem unifiée, il faut penser au bien de tous les habitants de la ville. Notre objectif est que tout le monde soit gagnant, nous devons donner à chacun une réponse adaptée à ses besoins.

 

Lph : Quel est votre point de vue sur un éventuel partage de Jérusalem ?

N.B : Ma position est très claire. Jérusalem doit s'ouvrir sur le monde. Lorsque j'affiche un objectif de 10 000 touristes c'est pour créer 10 000 ambassadeurs amoureux de Jérusalem à travers le monde. Cette volonté d'ouverture vers le monde se concrétisera uniquement avec Jérusalem unifiée. Tout le monde sait que la liberté de culte à Jérusalem date de la réunification de la ville en 1967. Les sites chrétiens sont gérés par les Chrétiens, les sites musulmans par les Musulmans et les lieux saints juifs par les Juifs. En dehors de l'interdiction faite aux Juifs d'aller sur le Mont du Temple, chacun peut circuler librement partout où il le désire.

De plus, nous avons programmé le développement de nombreux quartiers ainsi que des infrastructures de la ville. Tous ces plans sont sur la base d'une ville unie et unifiée.

Il n'existe dans l'histoire aucun exemple de ville divisée qui soit un succès. Alors pourquoi y penser ?

 

Lph : Avez-vous le pouvoir d'influencer les décisions gouvernementales concernant l'avenir de Jérusalem ?

N.B : Je pense avoir un poids bien que je ne sois pas mandaté pour. L'Etat est dirigé par le gouvernement.

 

Lph : Pouvez-vous faire passer vos idées et votre attachement à Jérusalem unifiée aux gouvernements occidentaux ?

N.B : Il arrive qu'ils s'adressent à moi. Je leur dis exactement ce que je viens d'expliquer : Jérusalem est une ville unifiée qui utilise son potentiel pour rayonner.

Lorsque l'on parle de gel des constructions à Jérusalem , je réponds par la question suivante : Geler quoi ? La construction des 285 classes dans les quartiers arabes ? La construction des routes dans ces mêmes quartiers ? Ou avez-vous l'intention de geler les constructions en fonction de la religion de celui qui en profite ? En tant que maire de Jérusalem, respectueux du droit en vigueur dans toute démocratie, je n'ai pas le droit de pratiquer la discrimination ! Je rejette totalement cette idée.

Lorsque je pose ces questions aux Américains, par exemple, ils ne savent pas quoi me répondre.

Tout le monde a le droit de construire et de vivre à Jérusalem, sous la condition du respect des lois.

 

Lph : A l'heure actuelle, il n'y a vraiment aucun gel des constructions à Jérusalem ?

N.B : A mon grand regret, les constructions ne sont pas suffisamment importantes dans les parties de la ville qui sont sous autorité gouvernementale. Pour le reste, que ce soit des projets privés ou publics, s'ils sont dans le cadre de la loi, la municipalité autorise. Plus des 2/3 des projets à Jérusalem ne sont pas gouvernementaux et ces projets avancent.

 

Lph : Venons-en au projet du tramway. Où en est-on?

N.B : Tout d'abord, je voudrais rappeler que lorsque je suis entré en fonction, le chantier du tramway était très désordonné. Personne n'était en mesure de me montrer des plans, de me dire qui dirigeait les travaux, etc. Nous avons réuni tous les acteurs et avons élaboré un calendrier précis et raccourci. Nous en sommes à la phase des tests finaux. J'espère que d'ici le mois d'avril/mai, le tramway pourra circuler pour les voyageurs. Puis, il faudra compter jusqu'à la rentrée de septembre pour que le nouveau dispositif de transports en commun soit réellement opérationnel. Je suis désolé pour le dérangement que cela cause à la population mais nous n'avons pas le choix.

 

Lph : Le tracé du tramway traverse des quartiers de Jérusalem-Est ?

N.B : Bien sûr ! Il passe sur l'axe principal de la ville. Elle relie les différents aspects de la ville de Jérusalem. Nous parvenons progressivement à relier toutes les parties entre elles.

 

Lph : Prévoyez-vous déjà d'autres lignes ?

N.B : Evidemment. Nous sommes en train de réfléchir au plan et au financement des deux prochaines lignes.

Elles desserviront les principaux lieux de Jérusalem : Universités hébraïques, Guilo, Malha, Har Hotsvim, bâtiments gouvernementaux, ta'hana merkazit ou Katamon.

Ces projets permettront de développer un réseau de transports en commun très efficace.

 

Lph : Est-il vrai que vous ne touchez pas de salaire pour votre travail en tant que maire ?

N.B : Je touche un shekel par an.

 

Lph : Pourquoi ?

N.B : Cela correspond à ma vision du service public. Je suis la pour servir là ville de Jérusalem. J'ai le mérite et l'obligation de faire progresser cette ville.

 

Lph : L'équipe qui vous entoure est très jeune. Est-ce volontaire ?

N.B : Lorsque l'on veut opérer des changements, il est bon de le faire avec des personnes qui arrivent l'esprit ouvert. Les personnes expérimentées acceptent souvent moins facilement les changements. Je viens du Hi-Tech. Dans ce monde, la jeunesse est mise en valeur, elle est synonyme de créativité et de réactivité.

Cependant, les anciens apportent aussi. Mon équipe est un mélange qui avance vite et veut obtenir des résultats.

Cette équipe symbolise Jérusalem. Nous voulons en faire une ville plus attractive pour les jeunes. Nous avons besoin du potentiel qui est en eux.

 

Lph : Un mot pour les francophones de Jérusalem ?

N.B : Je sais que les francophones sont nombreux à Jérusalem. Ils apportent énormément, ils agissent en profondeur. Ce sont des personnes qui investissent beaucoup, initient de nombreux projets. Ils s'inscrivent totalement dans ma vision de ce que Jérusalem doit représenter.

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