Le commerce "politiquement lucratif" du sang palestinien se poursuit, et fait escale à la Sorbonne
mercredi 9 décembre 2009 - 13h13, par Mediarabe.info
A l’approche du premier anniversaire de l’opération israélienne "plomb durci" contre Gaza, fin décembre 2008, le Mouvement des Indigènes de la République (MIR) organise un débat à Paris, officiellement pour faire le bilan de la situation et envisager les risques d’une nouvelle escalade dans la région. Mais l’identité des débatteurs risque de laisser l’opinion publique sur sa faim.
L’importance suprême de cette initiative c’est, sans aucun doute, qu’elle se limite à un débat sans contradiction aucune. Et pour cause, il s’agit d’une « brochette » d’invités connus, certes, pour être des « spécialistes du Proche-Orient », mais aussi et surtout pour leurs positions inébranlables défendant systématiquement le Hamas, même quand celui-ci est fautif, et ce, au détriment de l’authenticité du débat.
De ce fait, la conférence organisée le 12 décembre 2009 à la Sorbonne va sciemment esquiver les réelles raisons qui ont motivé le comportement des mouvements palestiniens, lesquels ont provoqué et harcelé, des semaines durant, l’armée israélienne, suscitant une violente riposte disproportionnées de Tsahal, en décembre 2008. Les débatteurs vont-ils attribuer au Hamas, dirigé depuis Damas, sa part de responsabilité dans cette escalade ? Vont-ils reconnaître que le mouvement islamiste, qui avait pris le contrôle de Gaza grâce à un coup d’Etat, avait refusé la prorogation de la trêve avec Israël ? L’objectivité des conférenciers et des organisateurs leur permet-elle de reconnaître le rôle des puissances régionales, comme la Syrie et l’Iran, dans cette tragédie palestinienne ? Vont-ils, ou ont-ils le courage de reconnaître que Damas et Téhéran, les bailleurs de fonds du Hamas, ont profité des malheurs palestiniens pour déstabiliser l’Egypte et l’Arabie saoudite ? Les conférenciers peuvent-ils encore dissocier, sans se ridiculiser, le Hamas de l’ensemble du dispositif syro-iranien qui s’étend de l’Afghanistan jusqu’à l’Egypte, en passant par l’Irak, le Liban, Gaza, le Yémen et le Golfe en général ?
Toutes ces questions méritent d’être soulevées lors de la conférence du MIR, à laquelle participent des « spécialistes » tels que Ali Fayad (député libanais et membre du bureau politique du Hezbollah), le politologue Walid Charara, la sénatrice française (Verts) Alima Boumediène-Thiéry, ou encore Richard Labévière. La conférence aura lieu le 12 décembre 2009 à 15h00, à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Amphithéâtre Bachelard, 17 rue de la Sorbonne, - 75005 Paris. Une occasion supplémentaire qui prouve que le sang des Palestiniens continue à alimenter un commerce très lucratif politiquement. Tous les participants à la conférence, à part le politologue Charara, peuvent espérer transformer un jour leur soutien inconditionnel aux Hamas dans les urnes.
Il convient, à cette occasion, de rappeler le contexte qui a précédé et accompagné la guerre israélienne contre Gaza :
Comment le blocus de Gaza menace-t-il l’Arabie saoudite et l’Egypte ? (22 décembre 2008).
Une bonne nouvelle pour le Hamas à Gaza : "l’industrie de la mort" est rentable (7 janvier 2009).
Gaza, ou l’hypocrisie inégalée de Wafa Sultan (11 janvier 2009).
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