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Si le monde est aujourd'hui considéré comme un village global, la collaboration internationale des forces de police est indispensable. Ces dernières années, la lutte contre la criminalité transnationale est devenue une priorité majeure pour les gouvernements mondiaux. L'ouverture des frontières à la suite de l'effondrement de l'URSS a accéléré la propagation des organisations criminelles, qui aujourd'hui représentent une véritable menace pour la démocratie.
Diana Eldad-Chetrit : “La prise de conscience est apparue au lendemain du 11 septembre. Les forces de police ont alors réalisé l’étendue de la menace et l’importance de former leurs forces d’intervention à la meilleure école.”
Photo: Ariel Jerozolimski , JPost
Comme l'explique, le Ltd-Col. Diana Eldad-Chetrit, chargée du service de coopération internationale de la police israélienne, "la prise de conscience est apparue au lendemain du 11 septembre. Les forces de police ont alors réalisé l'étendue de la menace et l'importance de former leurs forces d'intervention à la meilleure école". Le monde, qui s'éveille devant une nouvelle réalité, découvre les compétences de la police israélienne dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. "La police israélienne est considérée comme la meilleure au monde pour neutraliser des charges explosives.
Ses laboratoires médico-légaux mobiles, son avance technologique dans le domaine des explosifs, mais aussi ses dispositifs opérationnels d'urgence uniques, font l'admiration de tous", ajoute Chetrit. C'est à elle, en tant que responsable des relations étrangères au sein de la police, qu'il incombe de coordonner les échanges entre les diverses délégations policières. Son unité est peut-être encore méconnue, mais son rôle est déterminant pour aider les officiers israéliens à exporter leurs connaissances en matière de terrorisme. Et pour promouvoir une coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme. En moyenne, 250 délégations étrangères - commandants de police hauts gradés ou simples inspecteurs - se rendent en Israël chaque année pour rencontrer leurs homologues israéliens. "Le monde est un village global. Chaque visite permet d'établir des liens personnalisés, qui facilitent la réalisation d'opérations policières futures", soutient Diana Eldad-Chetrit. Et d'ajouter : "Les officiers que je rencontre dans les conférences acceptent, plus tard, de coopérer de manière immédiate avec nos forces. Ces contacts sont vitaux. Ils ne cessent d'augmenter chaque année."
Pour preuve : l'an dernier, ce sont
187 délégations israéliennes qui se sont rendues à l'étranger pour partager leurs compétences. "Les conférences de nos officiers sont appréciées. De l'Amérique du Sud au Brésil, de l'Argentine à l'Europe", affirme fièrement Chetrit. Elle continue : "Pour ajouter à leurs propos un pan plus réaliste, trois de nos officiers les plus expérimentés ont simulé devant la police fédérale allemande (Bundespolizei) et les officiers allemands du contre-terrorisme, l'infiltration d'un terroriste suicide dans l'ambassade israélienne de Berlin."
Un travail de longue haleine
Tout au long de l'année, le Ltd-Col. Diana Eldar Chetrit est en contact permanent avec les représentants du FBI, de la NYPD (New York City Police Département) et de la LAPD (Los Angeles Police Department). "Un attaché de la NYPD en Israël se rend sur la scène de chaque attaque terroriste, pour prendre des notes et analyser nos dispositifs opérationnels d'urgence", précise-t-elle. "Dernièrement, une délégation de spécialistes en matière d'explosifs s'est rendue pendant 10 jours à Los Angeles, pour transmettre à ses homologues américains son savoir-faire dans la neutralisation des bombes. Puis les officiers de la LAPD sont à leur tour arrivés en Israël pour visiter l'école de la brigade anti-bombe de Beit Shemesh. Ils ont assisté notamment à un exercice en temps réel, impliquant un attentat à la voiture piégée contre une ambassade", ajoute-t-elle.
L'échange d'informations n'est pas la seule forme de coopération possible entre Israël et les gouvernements étrangers. Des actions policières conjointes sont également organisées. Avec au programme : la lutte antiterroriste, mais aussi contre le trafic de stupéfiants, d'êtres humains, d'organes et d'armes (nucléaires, biologiques et chimiques).
Si la collaboration active d'Israël pour enrayer le crime organisé concerne principalement les Etats-Unis et l'Europe de l'Est, l'Extrême-Orient s'est également porté à l'appel. Exemple : les jeux Olympiques de Pékin. Lors de la préparation de la manifestation sportive, la police israélienne a participé à l'organisation des dispositifs d'urgence. "Les Chinois se sont montrés principalement intéressés par les méthodes occidentales, non violentes, de dispersions des émeutes", affirme Chetrit. Dans le cadre de cette politique de coopération sino-israélienne, David Cohen, l'inspecteur général de la police israélienne, a même été invité à séjourner dans la capitale chinoise où une visite guidée lui a été offerte.
Mais la coopération entre les deux forces ne s'arrête pas là. "Des organisations criminelles israéliennes font leur apparition en Chine. Et ce, même la plupart de leurs actions en Extrême-Orient se situent en Thaïlande", précise Eldad-Chetrit. "La Chine est attrayante pour les escroqueries en matière de vol de propriété intellectuelle." La police israélienne a donc été appelée à la rescousse pour empêcher la propagation de ce nouveau réseau mafieux.
Eldad-Chetrit se heurte cependant à des difficultés. En de rares occasions, le conflit politique moyen-oriental resurgit dans le cadre de conférences internationales. "Israël est membre de l'association Euro-Med, qui inclut les pays de l'UE, et neuf pays du pourtour méditerranéen", précise Eldad-Chetrit. Dans le cadre de cette initiative, connue sous le nom de CEPOL EUROMED, les forces de police des pays de l'UE, conjointement avec celles d'Israël, d'Algérie, d'Egypte, du Liban, et de l'Autorité palestinienne, se rencontrent périodiquement afin de renforcer leur coopération. Malgré la volonté des délégations israéliennes de ne pas mêler le conflit politique à leurs activités, des tensions sont visibles. Les Syriens boycottent le symposium, et quant au pays du Cèdre, "des représentants libanais ont refusé de nous serrer la main à un congrès", ajoute-t-elle.
Les contraintes politiques ne sont pas les seules difficultés que rencontre la police israélienne. Le budget annuel, en diminution constante, ne permet pas de financer l'ensemble des déplacements des délégations israéliennes. Heureusement, la majorité des pays organisateurs prennent les frais des participants à leur charge, dont les coûts de transport. Un soulagement pour Eldad-Chetrit car, explique-t-elle, le déplacement à l'étranger des délégations israéliennes est précieux : "Les contacts avec nos homologues étrangers sont cruciaux pour Israël. Non seulement pour l'acquisition de nouvelles méthodes policières anticriminelles, mais aussi pour préserver la coopération internationale".
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