Israël ne laissera pas entrer la "flottille aérienne"
Lire aussi |
|
|
Pour Benyamin Netanyahou, la cause est entendue : les activistes pro-palestiniens qui escomptent envahir l'aéroport Ben Gourion en fin de semaine seront refoulés illico, en raison du droit des Etats à protéger leurs citoyens.
Lorsque des officiels ont averti le Premier ministre Benyamin Netanyahou que les activistes qui débarqueront d’Europe à l’aéroport Ben Gourion seront difficiles à identifier, et que l’urgence est d’assurer le fonctionnement normal de l’aéroport,il a répondu que tout Etat a le droit d’empêcher des provocateurs de franchir ses frontières.
Le Premier ministre a inspecté l’aéroport international Ben Gourion en compagnie de l’inspecteur de police général Yochanan Daninon et du ministre de la Sécurité publique Yitzahak Aharonovtich ce mercredi 6 juillet 2011 au matin. Ils ont évoqué la préparation à l’arrivée de centaines d’activistes pro-palestiniens en provenance d’Europe ce vendredi.
Assurer le fonctionnement normal de l’aéroport sera la mission essentielle au moment de l’arrivée des activistes, dans la mesure où la plupart d’entre eux seront difficiles à identifier, a indiqué Galei Tsahal (la radio de l’Armée).
L’un des activistes, interrogé par Galei Tsahal, a déclaré qu’ils ont prévu d’arriver à l’aéroport Ben Gourion comme des touristes à destination de la Judée-Samarie.
Selon lui, les militants se différencieront des touristes visitant Israël en annonçant aux officiers de la sécurité qu’ils projettent de se rendre dans des villes palestiniennes.
B. Netanyahou a annoncé son intention de stopper les activistes. « Chaque pays a le droit d’empêcher l’entrée de provocateurs et de fauteurs de troubles sur son territoire. C’est ainsi que chaque pays se comporte, et c’est ainsi que se comportera Israël. Nous devons les empêcher de perturber la vie des citoyens israéliens », a-t-il indiqué.
La veille, la police avait déjà mis au point la préparation d’un plan destiné à arrêter les quelque 700 activistes pro-palestiniens qui ont acheté des billets d’avion pour arriver dans deux jours à l’aéroport Ben Gourion.
Les plans de la police sont basés sur l’hypothèse qu’une partie des activistes cherchant à embarquer dans la « flottille aérienne » seront susceptibles d’arriver en Israël, dans la mesure où leurs noms ne figurent pas sur les listes sécuritaires. Ce qui leur permettra de passer le cap de l’interdiction pure et simple d’embarquer.
« L’essentiel est de maintenir l’activité normale de l’aéroport Ben Gourion, et d’empêcher les extrémistes de provoquer un incident susceptible d’entraîner des perturbations », a indiqué le porte-parole de la Police israélienne Micky Rosenfeld.
Des unités spéciales de patrouille seront présentes sur les lieux vendredi 6 et samedi 7 juillet, afin de pourvoir à tout besoin éventuel d’assistance.
Les activistes, principalement Européens, ont rejoint l’action militante « Bienvenue en Palestine », soutenue par 40 organisations non gouvernementales palestiniennes. Ils espèrent pouvoir embarquer depuis leurs aéroports de départ, atterrir à Ben Gourion, et expliquer aux officiers des douanes israéliennes qu’ils sont venus visiter « la Palestine ». S’ils sont autorisés à passer les douanes, ils envisagent de passer une semaine dans les Territoires et d’y mener une série d’actions solidaires en faveur de « l’Etat palestinien ».
S’ils sont arrêtés avant de prendre leur vol ou refoulés à leur arrivée, ils espèrent que le spectacle des autorités israéliennes se confrontant à 700 activistes médiatisera les difficultés rencontrées par les Palestiniens et leurs soutiens à bénéficier d’un accès libre et d’une liberté de mouvement en Judée-Samarie. Les organisateurs affirment que leur action n’est en rien connectée à la flottille ou au blocus naval de Gaza.
Par le passé, Israël a interdit l’entrée sur son territoire à des activistes internationaux dont l’Etat juif pensait qu’ils créeraient des désordres une fois sur place.