Israël perd la Turquie et forge une alliance stratégique avec la Grèce
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DEBKAfile DEBKA-Net-Weekly July 4, 2010, 11:09 PM (GMT+02:00)
Adaptation : Marc Brzustowski
Pour lessakele et aschkel.info
Tags: Israel-Greece
Le Premier Ministre grec George Panadreou a exprimé son intérêt pour un renforcement de la coopération greco-israélienne
Israël a finalement changé de posture à l’égard de sa relation rompue avec la Turquie- en dépit de l’impression transmise par certains cercles américains et israéliens que les dommages causés ne paraissent pas impossibles à surmonter. Cette semaine, Benyamin Ben Eliezer, le Ministre israélien du Commerce et du travail a tenté le pas de la dernière chance pour sauver cette relation, en provoquant une rencontre à Zurich avec le Ministre des Affaires étrangères turc Ahmet Davutoglu. Cela a mal tourné et l’affaire a été vivement débattue durant la rencontre du cabinet israélien du dimanche 4 juillet. Le Premier Ministre Benyamin Netanyahou a déclaré qu’il pensait que cela valait bien un dernier essai, mais la plupart des Ministres ont rétorqué, qu’étant donnée la violente hostilité d’Ankara, cette affaire n’aurait jamais dû avoir lieu.
Pendant ce temps, alors que les medias occidentaux et turcs n’en finissaient pas de gloser sur la perte pour Israël de son seul et unique allié musulman au Moyen-Orient, Jérusalem était très occupé par l’acquisition d’un nouveau partenaire stratégique : la Grèce, membre de l’OTAN au même titre que la Turquie, et ayant une foultitude d’intérêts au Moyen-Orient, a démontré son intérêt à chausser les souliers de la Turquie et à investir dans des liens militaires et de renseignement renforcés.
L’hebdo internet de Debka n° 450 du 25 juin a publié des informations recoupées à Athènes et Jérusalem, selon lesquelles ces nouveaux développements n’étaient pas tant planifiés par Jérusalem qu’initiés à la demande du Premier Ministre George Papandreou, qui s’enorgueillit d’avoir de nombreux amis juifs et israéliens ainsi que des contacts en affaires, dont certains ont des positions importantes dans le monde politique et la communauté du renseignement en Israël. Il a perçu la chance que représentait pour Athènes de s’immiscer à la place qu’Ankara tenait auprès de Jérusalem et de transformer les actuels liens diplomatiques, militaires et de renseignement en une prospère alliance stratégique qui pourrait présenter les mêmes avantages pour les deux côtés que les anciennes relations (d'Israël) avec la Turquie.
Selon certaines sources, Papandreou espère également que cette alliance contribuera à compenser une partie des malheurs financiers que connaît son pays actuellement. Mais, pour l’essentiel, il attend d’Israël sa contribution pour accélérer le perfectionnement de ses forces armées et l’aider à les transformer en pilier de la Chrétienté dans les Balkans et le Sud de l’Europe – à la place de l’armée musulmane turque.
Cette conception ne résulte pas directement de larupture entre Israël et la Turquie, ni des échauffourrées à bord du Mavi Marmara, le 31 mai entre les commandos israéliens et les militants pro-palestiniens turcs. Elle a évolué depuis quelques temps, abordée en premier lieu, durant l’été 2008, quand Papandreou a autorisé 100 bombardiers et avions de chasse israéliens F15 et F 16 à traverser l’espace aérien grec en Méditérannée pour s’exercer à des vols de longue distance et d’approvisionnement en vol.
La distance aller-retour entre Israël et la Grèce est de 1900 kilomètres, c’est-à-dire identique à la distance entre Israël et l’Iran.
Le Premier Ministre grec était alors sorti de son attitude réservée de non-assistance, mettant à la disposition de l’armée de l’air israélienne les équipages des batteries de missiles d’interception S-300 PMU1 qu’Athènes avait acheté à la Russie en 2000. Les avions ont été autorisés à mener des exercices de sorties contre ces batteries, au cas où Moscou déciderait d’en vendre à l’Iran et à la Syrie.
La grave crise financière qui assaille la Grèce, cette année a été l’occasion de mettre en valeur les liens amicaux entre Athènes et Jérusalem. Pendant que les pays de l’Union Européenne passaient des mois à discuter pour savoir s’il fallait renflouer la Grèce et la sauver de la faillite (en lui accordant éventuellement un pactole de 110 milliards d’€), Papandreou s’est tourné vers les titans financiers juifs en Europe et aux Etats-Unis pour qu’ils l’aident à maintenir l’économie grecque à flot.