
Israël rêve depuis longtemps de réaliser la mise en place d’un système de ressources énergétiques indépendantes. Il en va de l’évidente nécessité d’amoindrir ainsi les pressions diplomatiques indirectes des états occidentaux – parfois même, amis d’Israël –, telles que l’on pu en observer la puissance dissuasive durant l’année 1973.
En effet, Israël n’oublie pas ce trauma : Attaquée par l’Egypte, le Syrie et la Jordanie tandis que la crise économique provoquait une inflation sans précédent sur les populations occidentales consuméristes, Israël se trouvait mis en balance avec les menaces d’une baisse en nombres de barils livrés ou d’une montée soudaine du prix du pétrole, ce qui isolait de manière assez radicale l’Etat Juif à l’heure du combat pour sa survie.
L’occasion se présente aujourd’hui de changer, sur le long terme, cette mauvaise donne.
En plus de projets liés aux ressources écologiques – voiture électrique aux normes universelles coproduite en partenariat par Better Place (pour Israël) et Renault (pour la France) –, plusieurs initiatives de recherches sur les ressources naturelles sous-marines qui dépendent du pays furent récemment lancées. Toutefois, ce n’est que ces denriers temps que l’on a découvert quelques points de pétrole, et ce 5 février 2010, une quantité de gaz naturel assez significative (pour une valeur de 6 milliards de dollars) aux larges des plages israéliennes amenant une analyse plus crédible sur la possibilité pour Israël de lancer ses propres programmes d’exploitations.
Ce faisant, Israël ne sera plus seulement le pays de la matière grise avec le plus fort taux mondial de diplômés au kilomètre carré et l’un des plus forts taux de vente de livres.
Il faut toutefois trouver des partenaires de confiance pour exploiter ces champs sous-marins pétrolifères et gaziers. Benyamin Netanyahu pense aujourd’hui les avoir trouvés avec l’Allemagne, l’Italie et la Pologne (en plus du Canada, un ami discret mais un ami sérieux d’Israël).
Ces trois pays n’ont pas été choisis au hasard.
Ils sont ceux dont la diplomatie internationale ne se retourne pas systématiquement en fonction du dernier intérêt en cours et il semble que leurs erreurs passes durant la Seconde Guerre Mondiale les aient aussi fait réellement réfléchir, même si la politique internationale provoque toujours des déceptions sur tel ou tel dossier dan l’évolution des relations.
Bien évidemment, il ne s’agira pas non plus d’une richesse concurrençant les Saoudiens qui, pour un certain nombre d’entre eux, touchent une sorte de rente sur le pétrole national.
Mais cet avantage limité permettra aussi aux citoyens israéliens de ne pas perdre leurs capacités d’initiative tandis que le gouvernement saoudien s’inquiète tout justement de la formation des esprits de sa population en prévision de la fin du règne pétrolier, évalué pour la fin du XXIème siècle.
Sans doute ce futur donnera-t-il au ton des diplomaties internationales s’exprimant sur Israël, quelques accents de douceur jusqu’ici inconnus, sachant que si les sentiments peuvent souvent diviser, certains intérêts stratégiques rapprochent tout soudain certain point de vue.
Israël en sortira donc renforcé et sa parole devrait, de même, être plus libre dans l’arène de la politique internationale.
[Dimanche 07/02/2010 17:31]