Dominique BOURRA
Reuters met en exergue le modèle de sécurité dans les aéroports israéliens et se demande en quoi les américains peuvent s’en inspirer. Surtout à l’approche des grandes migrations de Thanksgiving. La sécurité américaine est en effet considérée comme de plus en plus intrusive par opposition au système israélien tout aussi efficace mais beaucoup plus fluide. Ce savoir-faire est-il vraiment transférable aux US.A ?
Deux obstacles apparaissent. Tout d’abord, le déploiement à grande échelle, des solutions israéliennes aux États-Unis engagerait des budgets importants de fonctionnement. Ensuite, l’application du “profilage” à l’israélienne pourrait être considéré comme potentiellement discriminatoire outre-atlantique.
Un officiel israélien fait le modeste: nous ne sommes pas les plus malins du monde, il n’est pas sûr non plus que nous ayons la meilleure sécurité, mais ce que nous avons mis en place convient à nos besoins, c’est suffisant, un point c’est tout. Focus total sur Natbag, l’aéroport international. Ici pas de full body scanner qui déshabille virtuellement les passagers…Du moins pas avant l’an prochain. Les portiques et les détecteurs de métaux font encore l’affaire.
En fait l’une des clés du processus de sécurité “en douceur” tient dans la phase amont. Avant l’arrivée des voyageurs à l’aéroport. Les passagers à risque selon les critères israéliens sont “tagués” par les services de sécurité. Puis divers barrages renforcent le filtrage, interrogatoire flash des passagers à l’entrée de l’aéroport par les unités d’élite, parfois israéliens-africains; sentinelles en vigilance maximum dans le hall de l’aéroport puis questionnaires de sécurité dans les files d’enregistrements. Et cerise sur le gâteau, escorte impromptue d’un agent de sécurité en civil à côté de passagers à risques, sur certaines lignes.
L’application de telles mesures dans les hubs aéroportuaires américains est probablement irréaliste en raison de la pléthore de personnels mobilisée. Surtout si l’on parle d’agents hautement qualifiés, polyglottes, rompus aux subtilités linguistiques, nuances d’accents etc. et apte à identifier instinctivement toute anomalie de comportement. Le staff de sécurité de l’aéroport Ben Gourion a suivi un an de formation après l’armée et se voit gratifié de salaires très corrects. Le petit plus est l’accès des agents aux renseignements “classifiés” utiles, en temps réel. Difficile techniquement à implémenter aux États-Unis où les boucles sont plus complexes à mettre en œuvre.
Les grosses innovations à Natbag viendront en 2012 avec l’introduction d’un “plan biométrie “qui épargnera les questionnaires superfétatoires et permettra le contrôle des bagages à l’écart des passagers. Reuters ne mentionne pas toutefois les logiciels intelligents de dernière génération comme WeCU codéveloppé justement avec le Département de la Sécurité Intérieure US (pour plus de détails cliquer ici).
Dominique Bourra, CEO NanoJV.
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