
Séisme et tsunami au Japon KYODO / REUTERS
CATASTROPHE – L'Autorité française de sûreté nucléaire a classé l'accident japonais au niveau 6 sur l'échelle de gravité internationale qui en compte 7, le niveau atteint par la catastrophe de Tchernobyl...
Dernière info (02h55): De la fumée blanche s'échappe de la centrale, comme on peut le voir en direct, mercredi matin. Il n'est pas clair s'il s'agit de l'incendie qui s'était déclaré plus tôt dans le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Fukushima. Par ailleurs, l'exploitant de la centrale songe à disperser de l'acide borique au-dessus du réacteur, pour limiter les réactions chimiques.
Mardi matin, deux nouvelles esplosions dans les réacteurs n°2 et n°4 et un incendie à la centrale atomique de Fukushima-Daiichi ont provoqué une hausse du niveau de radioactivité jusqu'à Tokyo, où un sentiment de panique commence à s'emparer de la population. Ces incidents en cascade sur le site ont été déclenchés par la panne des systèmes de refroidissement, qui fait craindre une fusion du combustible dans le cœur des réacteurs, protégé par une double épaisseur d'acier et de béton. Suite à la dernière explosion, deux ouvriers sont portés disparus.
La situation la plus grave concerne le réacteur n°4, qui était en maintenance au moment du tsunami et n'avait pas posé de problème jusqu'à ce mardi. L'opérateur Tepco de la centrale a déclaré que des brèches étaient apparues dans l'enceinte extérieure du bâtiment de ce réacteur, libérant directement de la radioactivité dans l'atmosphère. Le combustible continue d’ailleurs de chauffer et Tepco a fait savoir qu'il tenterait d'injecter de l'eau - peut-être au moyen d'hélicoptères - dans les deux ou trois jours.
Le niveau de radiation étant très élevé, l’opérateur Tepco a évacué 750 employés du site de Fukushima, où il ne reste que 50 ingénieurs et techniciens.
Zone d'exclusion de 30km
Lors d’une allocution, le Premier ministre japonais Naoto Kan a demandé à la population dans un rayon de 30 km autour de la centrale de rester chez elle, signe de l'aggravation de la situation. «La possibilité de nouvelles fuites radioactives se renforce», a déclaré Naoto Kan dans une allocution au pays pendant laquelle il a appelé au calme. La population reste calme .
Dans la capitale Tokyo, les autorités ont déclaré que le niveau de radiation était dix fois plus élevé que la normale, ce qui ne constitue pas un risque pour la santé. Le vent a pris la direction de l'est et pousse les particules radioactives vers l'océan Pacifique, ont précisé les services météorologiques.
Signe d'inquiétude qui grandit aussi en Asie, la Chine et l’Inde ont fait savoir qu'elles augmentaient leur surveillance de la situation et des marchandises produites par le Japon. Plusieurs compagnies aériennes ont également annulé ou diminué leurs vols vers Tokyo.
Où en sont les secours aux victimes du tsumani?
Pendant ce temps, les secours continuent de s'affairer dans les régions touchées par le séisme et le tsunami, dont le coût financier pourrait atteindre 180 milliards de dollars. Environ 850.000 foyers dans le nord du pays restent privés d'électricité, alors que la région connaît une vague de froid qui fait chuter les températures sous le zéro la nuit. Au moins 1,5 million de foyers sont sans eau courante.
Des dizaines de milliers de personnes sont toujours portées disparues. Des villages et des villes ont été rayés de la carte par les vagues qui se sont abattues sur les régions côtières. Les autorités s'en tiennent pour l'heure à une estimation d'au moins 10 000 morts . Depuis le début de la catastrophe, 450.000 habitants ont été évacués du fait du séisme et du tsunami, et 80.000 autres à cause du risque nucléaire.
Nouvelles répliques de magnitude 6
Deux séries de réplique de magnitude 6,0 se sont produites mardi dans la partie centrale du Japon frappé par un violent séisme le 11 mars dernier.
Les secousses telluriques ont été ressenties à Tokyo, dans les préfectures de Miyagi, de Fukushima, de Chiba, de Kanagawa, de Nagano, de Shizuoka, rapporte la chaîne nippone NHK se référant au département météorologique principal du pays.
Selon la chaîne, il n'y a pas de risque d'un nouveau tsunami.
Le 11 mars, le tremblement de terre de magnitude 9,0, suivi de nombreuses répliques de magnitude supérieure à 6,0 a provoqué un tsunami de plus de 10 m qui a balayé le nord-est du Japon, faisant plusieurs milliers de morts et rasant plusieurs localités, surtout dans la préfecture de Miyagi.