Le nouveau mouvement « Gauche Nationale », conjointement avec le parti « Meretz », le mouvement « Shalom Akhshav », les Verts, « Hashomer Hatzaïr », les partisans de l’Initiative de Genève et d’autres groupuscules, avait appelé à un grand rassemblement samedi soir à Kikar Tzion (Jérusalem). Les organisateurs annonçaient avec enthousiasme « le « retour des grandes manifestations de la gauche en faveur de la paix, comme dans les années 1980-1990 ». L’ancien député « Meretz », Mossi Raz, (« Shalom Akhshav »), promettait « qu’il s’agirait de la plus grande manifestation de gauche de toute la décennie à Jérusalem » ! Les affiches bleu-blanc collées dans les rues de la capitale indiquaient le slogan simpliste « Sionisme, oui ! Juifs en Judée-Samarie, non ! ». L’accent mis sur le rejet de ce secteur de la population avait d’ailleurs provoqué un accroc il y quelques jours, avec la défection du Mouvement des Kibboutzim, qui refusait que cette manifestation soit dirigée contre les pionniers de Judée-Samarie.
Samedi soir, cruelle déception pour les organisateurs, puisqu’à peine…2.000 personnes ont répondu à l’appel de la gauche, malgré la mobilisation et en dépit des transports assurés depuis les quatre coins du pays !!!
Prenant la parole, Mossi Raz a d’abord envoyé « ses salutations fraternelles aux militants de gauche arrêtés par la Police vendredi dans le quartier Shimon Hatzadik (« Sheikh Jarrah) », puis il a accusé les localités juives en Judée-Samarie « de mettre l’existence de l’Etat d’Israël en danger » ( !) L’écrivain Gadi Taub a ensuite demandé à Israël « de quitter immédiatement la Judée-Samarie ». « Notre sionisme n’est pas la Terre, mais la libération des hommes », a-t-il clamé, rajoutant « que le droit national des Juifs ne doit pas entraîner la violation des droits d’un autre peuple ». Intervenant ensuite, Dr. Tsvia Grinfeld, femme orthodoxe et membre de Meretz, a également attaqué les Juifs de Judée-Samarie, déclarant « que le Sionisme ne pouvait pas signifier le vol de terres ou la domination sur les faibles » (!!). Ninou Absdeza, ancienne candidate à la Knesset sur la liste « Kadima », représentait les partisans de l’Initiative de Genève. Elle est montée à la tribune et a déclaré : « Il faut choisir entre un Etat sans les localités juives de Judée-Samarie, ou ces dernières mais avec la fin de l’Etat ».
L’une des « vedettes » la soirée, la chanteuse Ahinoam Nini (« Noa »), a déclaré « qu’il fallait opter pour le dialogue à tout prix avec les Palestiniens, jusqu’à ce qu’il y ait la paix ». Et parlant de Jérusalem, elle souhaitait « qu’elle devienne une ville de paix, et la capitale de deux peuples »…
Clôturant la soirée (ratée), Eldad Yaniv, co-créateur de la « Gauche Nationale » a fait mine d’ignorer le peu de répondant à son appel : « Ce soir, le camp de la gauche se réveille et se redresse (…) Il faut mettre fin à l’occupation, avec accord ou sans accord. La gauche doit revenir aux valeurs sionistes pour faire barrage à la droite, qui elle est devenue post-sioniste, et qui souhaite un Etat binational dans lequel régnera un capitalisme sauvage ». (sic). Puis il s’est une nouvelle fois attaqué aux Juifs de Judée-Samarie, « qui détruisent des mosquées et déracinent des oliviers » !!!
Parmi les présents, Hilik Bar, conseiller municipal de Jérusalem sur la liste travailliste, qui disait « ne pas se reconnaître dans la plupart des slogans virulents entendus durant le rassemblement ». « Les organisateurs ont commis une erreur en concentrant leurs attaques sur les Juifs de Judée-Samarie », avouait-il, rajoutant « qu’au lieu de ramener la gauche vers le centre, voire le centre-droit, ces mouvements la font revenir vers les positions archaïques de la gauche dont l’Histoire a prouvé qu’elles étaient erronées ».
Après la manifestation, le député Michaël Ben-Ari (Ihoud Leoumi), qui n’y participait pas, a dénoncé « l’hypocrisie des organisateurs, qui manifestent sous le drapeau d’Israël, alors qu’il y a quelques semaines encore, Yariv Oppenheimer et ses amis de ‘Shalom Akhsh’av’ défilaient dans des manifestations où flottait le drapeau de l’OLP et où le drapeau d’Israël était conspué et interdit ».