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22 janvier 2010 5 22 /01 /janvier /2010 11:00
La porte de la sainteté
Le seuil de l'existence juive


Mais pourquoi le sang sur les portes ?

La Torah nous relate les derniers événements qui conduisirent à la libération d’Israël de l’esclavage en Égypte. Lors de cette nuit fatidique, D.ieu porta le dernier coup aux Égyptiens en frappant les premiers-nés de chaque foyer égyptien tout en épargnant les premiers-nés juifs, ce qui précipita leur complète capitulation.

« Ils [les Israélites] prendront un peu de son sang [celui du sacrifice de l’agneau pascal] et le placeront sur les deux montants et sur le linteau de la porte de leur maison... Quand Je verrai le sang, Je passerai par-dessus vous ; il n’y aura pas de plaie destructrice sur vous quand Je frapperai la terre d’Égypte. » (Exode 12, 7-13)

D.ieu avait-Il vraiment besoin d’un signe sur la porte pour savoir quelle maison était habitée par des Israélites ?Une simple question : D.ieu avait-Il vraiment besoin d’un signe pour savoir quelle maison était habitée par des Israélites et laquelle ne l’était pas ?

Et bien, suggèrent certains, D.ieu n’avait peut-être pas besoin d’indications supplémentaires, mais, en cette nuit si mouvementée, peut-être le Malakh HaMavet (l’Ange de la Mort)  a-t-il, lui, eu besoin de signes distinctifs lorsqu’il parcourut la ville dans son raid exterminateur.

Mais soyons réalistes. Il ne s’agit pas d’un film hollywoodien dans lequel le tueur se trompe de victime. L’Ange de la Mort n’avait pas besoin de regarder les noms sur les boites aux lettres pour savoir où frapper.

Donc, la question reste posée : pourquoi fallait-il étaler le sang du sacrifice sur la porte ? Et, tant qu’on y est, pourquoi la porte ? Pourquoi pas la fenêtre, la terrasse ou le toit ?

Prenons un instant pour analyser le concept – le symbolisme – de la porte. La porte crée l’intimité, en plus d’assurer abri et protection. La porte est ce qui sépare la personne publique de la personne privée, l’être extérieur de l’être intérieur. C’est dans l’intimité du logis que toutes les apparences et toutes les inhibitions tendent à disparaître, permettant au meilleur (et parfois au pire) de ce qu’une personne a à offrir de faire surface.

Par exemple, certaines personnes peuvent être extérieurement très patientes, souriantes et joviales en public et pourtant, dès qu’elles se retrouvent chez elles, elles font la tête ; pas de patience avec leurs enfants, pas de tolérance pour leur conjoint, pas un sourire à l’horizon. D’autres personnes sont très calmes, discrètes et réservées à l’extérieur, mais sont de véritables boute-en-train en privé. La porte est l’endroit où s’effectue cette transition du « vous » superficiel au « vous » réel.

Notre Judaïsme nous interpelle et nous demande : quelle sorte de portes avez-vous ? Que se passe-t-il à l’intérieur de ces portes ? Règne-t-il un esprit de sainteté par-delà une fois franchi ce seuil ? Y a-t-il des livres juifs sur les étagères ? Y a-t-il des produits cachères dans les placards et dans le réfrigérateur ? Le Chabbat et les fêtes juives y sont-ils célébrés avec joie, sens et profondeur ? Y partage-t-on des paroles de Torah ? Y récite-t-on des prières ? Seuls vous et le Tout-Puissant connaissez vraiment la réponse à ces questions.

Notre Judaïsme nous demande : quelle sorte de portes avez-vous ?On discute beaucoup sur le fait que les Juifs ne devraient pas avoir honte de se comporter comme des Juifs à l’extérieur, mais il convient de réfléchir parfois à la nécessité de ne pas négliger notre Judaïsme à l’intérieur – là où il compte réellement.

Le Talmud raconte que « il y avait une grande coutume à Jérusalem » où chaque fois qu’une famille se mettait à table pour prendre un repas, on accrochait un tissu sur la porte de la maison. C’était un signe pour que tout étranger ou tout passant sache que c’était l’heure du repas et que quiconque avait faim ou simplement le souhaitait était invité à entrer pour le partager.

Qu’est-il accroché à nos portes symboliques ? Notre paillasson annonce-t-il « Bienvenu », ou est-ce plutôt un panneau « Ne pas déranger » ? Apprécions-nous les occasions de prodiguer hospitalité et bienveillance à ceux qui ont besoin de réconfort, d’amitié ou de subsistance ? Ou bien claquons-nous (de manière figurée) la porte au nez des rabbins ou des nécessiteux qui sollicitent d’entrer dans la sincérité de notre cœur ?

L’un des préceptes bibliques les plus beaux est celui de la mezouza que l’on appose au linteau droit des portes d’une maison juive. La mezouza atteste que cette maison est un foyer juif authentique ; un foyer où la sainteté, la pudeur, la décence et la bonté sont un mode de vie – y compris (voire surtout) derrière les portes fermées. La mezouza représente la présence de D.ieu dans la maison, de même que Sa protection pour tous ceux qui y résident. Ce n’est pas simplement une belle décoration juive. De fait, si nous n’apprécions la mezouza que pour son apparence extérieure plutôt que pour son sens spirituel, et que nous ne nous préoccupons pas de savoir si le parchemin qui s’y trouve est conforme aux instructions de la Torah en la matière, alors nous passons à côté du sens profond d’une porte juive. Une porte juive est là où la façade est censée s’achever et où la vérité et l’authenticité sont supposées commencer. Ce n’est pas l’apparence de l’étui de la mezouza qui compte le plus, mais ce qui se trouve à l’intérieur, la véritable essence.

Ainsi donc, pour quelle raison les Israélites marquèrent-ils leur porte avec le sang du sacrifice pascal ? Ce n’était pas pour signaler leur maison. C’était leur témoignage qu’ils étaient réellement prêts à quitter l’Égypte. Ils étaient dévoués – à l’intérieur comme à l’extérieur – à D.ieu et à Moïse, au point d’aller jusqu’au sacrifice de leur personne. Et c’est la raison pour laquelle leurs maisons étaient inaccessibles à l’Ange de la Mort. Car le sang sur les portes était là, non pour D.ieu ou pour Son messager, mais pour les Israélites eux-mêmes qui avaient finalement compris ce qui sépare un Juif d’un Égyptien. Tout est dans la porte.

'habad

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