Juge Richard Goldstone, accusé, levez-vous!
Revenons-en aux faits. Le Juge Goldstone a siégé à la tête de la Commission de l’ONU chargée d’enquêter sur l’Opération Plomb durci. Dès les premières séances, il était clair que cette commission avait déjà décidé de condamner l’Etat d’Israël pour crimes de guerre. Le fait qu’un juge sud africain et juif présidait à cette commission ne fit qu’ajouter au drame d’un point de vue symbolique. D’une part la composante sud africaine, ce qui est immédiatement associé à l’apartheid. De surcroit, un Juif, donc de qui on attend de surmonter l’affection naturelle pour ses coreligionnaires afin d’être objectif.
Or l’Afrique du Sud, hôte de la fameuse conférence sur le racisme de Durban en 2001, avait été le ring du lynchage d’Israël. Elle est devenue la nation experte en matière de racisme et d’apartheid qui dans un élan d’expiation fixe la norme de ce qui est violation des droits de l’homme. De sorte que les anciens hauts fonctionnaires du régime raciste de Pretoria, en pieux repentants, sont devenus les inquisiteurs qui pourchassent les racistes et les criminels de guerre. C’est dans cette catégorie que rentre le Juge Goldstone. Et pour que son expiation soit parfaite, sans état d’âme, il a sacrifié l’Etat d’ Israël.
Or, quel Deus ex machina dans ce pot aux roses révélé. Lorsque Richard Goldstone siégeait comme juge à l’époque de l’apartheid, il a condamné à mort ni plus ni moins que 28 noirs (?!) et d’autres à la flagellation, ceci conformément aux lois en usage dans les années 70 et 80 en Afrique du Sud. Cette juridiction fixait des châtiments différents pour les blancs et pour les noirs.
En réaction, le Juge Goldstone jouissant d’un statut d’honorabilité au sein des instances internationales »droits-de-l’hommistes », a répondu qu’il n’avait pas le choix et se devait d’appliquer les lois en vigueur, et que jamais il n’a discriminé des accusés noirs même si parfois il a appliqué des lois auxquelles il était moralement opposé.
« Je vais avec joie comparer la morale israélienne et la morale du Juge Goldstone. De nombreuses personnes ont affirmé: « nous ne faisions qu’appliquer la loi ». C’est ce que les dignitaires nazis ont argumenté pour leur défense. C’est ce qu’ils ont dit à Nuremberg lors des procès! Qu’ils ne faisaient que remplir les directives! » s’exclame Alan Dershowitz. Et d’ajouter: » Quand on se trouve dans un Etat d’apartheid comme l’Afrique du Sud alors, on ne peut moralement en appliquer les lois! Un juge ne peut décider d’un verdict de flagellation ou de coups de fouets. C’est immoral! C’est indigne! Il doit cesser son travail. »
Le juriste juif américain a conclu: « Quand un juge de l’Apartheid vient nous dire qu’il ne faisait qu’appliquer les directives, cela nous rappelle de sinistres souvenirs d’un passé pas si lointain ».
Le Juge Goldstone n’a certainement pas dérogé à sa tendance à remplir les directives de ceux qui l’ont mandaté, même au sein d’instances internationales – avec la même rigueur de faire abstraction de la morale la plus élémentaire.