Le Parti islamiste au pouvoir en Turquie : le renseignement israélien a installé une station d’écoutes à Ankara
Rapport exclusif, 28 janvier 2010
Adaptation : Marc Brzustowski
pour : lessakele. et Aschkel.info
Ehud Barak en Turquie
Le Premier Ministre Turc Rayyip Recep Erdogan a manigancé de porter une nouvelle atteinte aux relations déjà critiques, entre la Turquie et Israël, en commanditant à des membres de son parti, l’AKP islamiste, de révéler qu’Israël avait installé une station de décodage et d'écoutes secrètes dans les quartiers généraux de l’armée, à Ankara, à des fins de surveillance, sous couverture, de l’Iran et de la Syrie.
Erdogan est déterminé à supprimer jusqu'aux derniers vestiges des relations chaleureuses d’autrefois entre les généraux turcs et israéliens.
Mercredi 27 janvier, des sources de l’AKP ont commencé à révéler des passages de l’histoire des relations militaires, comprenant des séquences hautement confidentielles. Le site turc WAQAT a diffusé un long reportage prétendant qu’Israël avait conservé un observatoire des évènements en Syrie et en Iran, à partir d’une station de surveillance électronique installée dans les quartiers généraux d’une base militaire turque. Elle était supposée être managée par le personnel du renseignement israélien et hors de tout contrôle pour les Turcs. Selon ce reportage, la station de signalement et de renseignement (SIGNIT) pratiquait des écoutes des réseaux iraniens et syriens.
Sans confirmer ce reportage, des sources militaires israéliennes ont souligné à Debkafile que si la station Signit avait vraiment existé, ç'aurait été avec le consentement turc et qu’elle aurait partagé les données d’intérêt commun avec le renseignement turc, dans l’esprit de confiance et d’amitié gouvernant leurs relations.
L’armée turque n’a pas voulu réagir à ces allégations, qui sont clairement confiées au Premier Ministre turc avec une intention délibérée de miner cette confiance. Le haut commandement n’a pas pour autant émis lamoindre défiance envers la conduite d’Erdogan visant à éradiquer chaque vestige de coopération avec Israël (ni encore, son soutien de seconde ligne du rôle constitutionnel de l’armée dans la défense du caractère laïc de la Turquie pour contrer son islamisation). Une des premières conséquences devrait probablement être la fermeture de la supposée station d’écoute d’Ankara.
Les sources de Debkafile sont très pessimistes, concernant l’avenir des relations sécuritaires israélo-turques et s’attendent tout-à-fait à de nouvelles révélations encore plus préjudiciables. Ils estiment que la fuite récente était une réplique hostile au commentaire du Ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, après ses discussions à Ankara, le 17 janvier, selon lequel les différences avaient été aplanies et que les relations bilatérales étaient retournées à la normale.
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