Pour aschkel.info et lessakele
Je remercie Yéochoua , l'auteur de ce superbe texte.
Un réveil lent et difficile
Par Yéochoua SULTAN
Publié avec l'autorisation de l'auteur pour A propos par Aschkel
Considérons d'abord un leitmotiv incohérent auquel nul ne prête attention, avant de nous pencher sur l'urgence de le solutionner pour ceux qui craignent qu'il ne tombe en désuétude.
Il concerne des informations au sujet d'Israël, ou plus exactement de ses ennemis qui occupent la partie centrale de sa terre, sous la forme d'une autonomie politique.
Il y a de cela quelques semaines, le président d'un pays européen, chrétien d'origine juive et sensible aujourd'hui à l'i-slam, francophone comme vous et moi, a nié aux Juifs le droit d'y vivre et d'y exister.
Ses exigences, il les a réitérées il y a quelques jours, quand Shimon Pérès lui a rendu visite. Cette position ne représente rien de nouveau en soi.
Ce qui est nouveau, c'est la panique qui semble s'emparer de ce même chef d'Etat européen, car le terroriste (boucher de Ma'alot) présenté comme son homologue est loin de l'être.
Il est tout au plus aspirant homologue, car il est loin d'être un chef d'Etat.
En tout état de cause, la manipulation médiatique des masses camoufle bien cette incohérence et présente au lecteur cette vérité fausse comme réelle et bien accomplie.
La presse parle d'un Etat avec président et ministres alors qu'il est question tout au plus d'une autonomie, annulée de facto en 2002 lors de l'opération Homat Maguen.
Les politiciens en sont bien conscients quand ils cherchent à faire de l'un des principaux criminels de l'OLP, Abbas, de chef d'autonomie, un chef d'Etat. Ils volent à son secours et en s'accaparant pour cela le cœur du terroir quadri millénaire d'Israël, et c'est en cela que certains se montrent aujourd'hui pressés.
Les nombreux articles diffusés à longueur de journée par les journaux imprimés et parlés s'accommodent malgré tout fort bien de cette contradiction, et ils parlent d'un Etat qui existerait tout en en demandant la création.
La formule est simple:
Tout d'abord, un chef d'Etat reçoit son homologue, son équivalent.
Quelques lignes plus loin, ce même président, en milieu de quinquennat, veut aider son hôte à proclamer l'indépendance d'un Etat le plus vite possible.
Impossible de se dire que l'on aurait affaire à des informations contradictoires chez des journalistes d'une même maison qui ne se concerteraient pas suffisamment, puisque tout est rassemblé dans un seul et même texte.
L'homologue qui n'est qu'aspirant-homologue, apparait simultanément sous plusieurs désignations. L'ennui, pour ce politicien pressé d'en finir et qui met la charrue avant les bœufs, c'est qu'il cherche à précipiter le mouvement, faisant abstraction des discussions avec Israël qui peuvent pour lui être outrepassées, etc., et cette aberration qui passe inaperçue risque bien de devoir perdurer.
Pourtant, il y a quelques mois, quand les chefs de l'autonomie arabe du cœur de la terre d'Israël ont voulu proclamer un Etat sur les terres qu'ils occupent, l'Europe a été unanime ; et elle leur a conseillé de ne pas prendre de décision précipitée dont les résultats pourraient ne pas être probants.
Aujourd'hui encore, même l'Egypte leur déconseille fortement cette démarche.
Alors, pourquoi le jeu politique qui était jusqu'à présent stable doit-il être bousculé?
« Il n'y a pas d'Etat arabe entre la Méditerranée et le Jourdain. On fait comme s'il existait, mais il ne faut pas le proclamer. » Ambigu ? Grotesque ?
Non, politique, tout simplement ! Et tous s'en contentaient fort bien.
Que nous valent donc ce revirement et cette agitation soudaine ?
Pour répondre à cette question, il faut être observateur et remarquer une certaine évolution non seulement auprès de la classe dirigeante israélienne mais surtout auprès du peuple.
Or, un président d'Europe avisé a suffisamment de flair pour ne pas l'avoir laissé échapper – on ne devient pas président sans certaines qualités, comme la ruse, l'instinct, etc.
– l'Israélien sort petit à petit de son état second, de cette sorte d'apostasie, ou d'anesthésie.
Il se met enfin à reconnaitre ses valeurs religieuses, morales et territoriales. On l'avait bien roulé avec les histoires et les slogans de territoires contre la paix, de renoncements douloureux mais prometteurs:
«Allez, encore un effort, encore une concession, la dernière, c'est juré, on ne va pas tout faire rater alors que tout s'est si bien passé jusqu'à présent,vous êtes intelligents, vous n'allez pas vous entêter bêtement ».
La litanie est bien connue, et l'Israélien jouait parfaitement son rôle de dupe, conformément à la chute de cette histoire ashkénaze bien connue: il mangeait, recevait les coups, et payait.
Rappelons-en brièvement le contenu:
un serviteur ne devait pas rentrer chez son maître sans rapporter un poisson. Il n'en trouva qu'un seul, avarié. Obéissant, il se dit qu'il n'avait pas d'autre choix que de le prendre… la suite et la fin se trouvent deux phrases plus haut.
L'Israélien a quitté Gaza, il y a détruit toutes ses habitations et installations, a livré ses synagogues aux flammes de l'ennemi, a été bombardé, et pour finir, goldstonifié, accusé de crimes de guerre ; perdant ainsi sur les trois tableaux.
L'Israélien a donné sa terre contre la paix ; il n'a pas eu la paix, mais on ne lui a pas rendu sa terre, et on lui empêché de la reprendre. Envolé le « au premier missile tiré contre nous, le monde entier comprendra que nous sommes dans notre droit etc.! »
Comme dans cette parabole, dans laquelle le serviteur n'aurait pas dû acheter le poisson, l'Israélien d'aujourd'hui n'aurait pas dû accepter ce marché de dupes en souscrivant aux accords d'Oslo, abandonnant sa terre à des terroristes qui le poursuivent jusqu'aux tribunaux de l'Angleterre.
Or, voici que l'Israélien, petit à petit, se révolte contre ceux qui se prennent pour ses maîtres, il se démarque et condamne les associations qui veulent le détruire de l'intérieur avec des capitaux étrangers, et il se met à proclamer tout haut que Hébron et Bethlehem sont à lui, les inscrivant dans son patrimoine national et historique.
Il montre des signes d'indépendance morale, ce qui déplait fort à ses « amis ». Mais ses « amis » ne sont pas tranquilles. Ils n'ont strictement aucun argument à proposer.
De quel passé, de quel patrimoine, et de quel présent les usurpateurs des lieux saints d'Israël et leurs sponsors occidentaux peuvent-ils se prévaloir quand ils ont en face 'eux un peuple qui renaît de la nuit des temps ?
Aucun. Au contraire, l'honnêteté la plus élémentaire serait de se demander ce qu'ils font, eux, dans un endroit qui n'a rien à voir avec leur religion, leur histoire (leur culture d'usurpateur, par contre…) et surtout qu'ils continuent de profaner ; car les profanateurs ne sont pas ceux que l'on s'évertue à désigner comme tels, mais bien ceux qui tentent un nombre incalculable de fois de poignarder les fidèles qui se trouvent ou se rendent sur le caveau des Patriarches, de leurs Patriarches, pour s'y recueillir. Ce ne sont pas les Juifs qu'il faut écarter de ces lieux saints.
Malheureusement, l'apartheid anti juif est accepté dans le plus profond recueillement.
Gaza: judenrein. Kalandia, idem.
Les Juifs doivent faire des heures de routes pour pouvoir se rendre de Gueva Benyamin à Modi'in, car la route qui y mène directement est interdite aux Juifs, mais ça ne choque aucun prétendu humaniste.
Aucun reportage, aucune photo de la pancarte rouge qui interdit aux Juifs le passage (bien entendu, la mention porte « interdit aux Israéliens ». Or, les arabes israéliens y passent sans problèmes, donc…).
Et maintenant, les chancelleries se fâchent quand le Juif ne veut plus que ses lieux saints lui soient interdits.
Alors, on détournera l'attention des nouvelles tentatives d'extermination, nucléaire cette fois, en faisant feu de tout bois, comme en grossissant cette affaire « d'élimination ciblée », comme ils disent, du terroriste de Doubaï. Pour éviter qu'elle ne retombe dans l'oubli et n'y entraîne avec elle la tour la plus haute de monde, on lui réinsufflera le plus longtemps possible de l'actualité en élargissant chaque jour la liste des suspects.
On en profitera pour remettre au goût du jour toutes les mesures collectives antisionistosémites possibles avec une « bonne raison », et une juste cause.
Mais ces allégations ne sont pas sincères ; elles sont amplifiées en Europe pour détourner le plus longtemps possible l'opinion internationale de l'Iran, sans compter que si ces bons diplomates pensaient vraiment un seul instant qu'Israël était prêt à éliminer n'importe qui n'importe où pour des motifs sans importance, ils éviteraient d'éveiller sa colère.
Mais ils savent trop bien que c'est le pays le plus tolérant du monde et qu'ils peuvent se permettre de l'enfoncer iniquement.
Ce ne serait pas contre le dictateur iranien, pour lequel il ne fait aucun doute qu'il prépare l'arme atomique, qu' ils oseraient dire ou insinuer le centième des accusations qu'ils ne se gênent pas de jeter à la figure d'Israël pour une affaire dans laquelle ils n'ont par contre pas la moindre preuve, et avec en plus des histoires abracadabrantes de faux papiers copiés chez d'autres gens, quand chacun sait que les faux papiers inventent des noms qui n'existent pas.
Mais comme l'a dit Doubaï, des suspects se sont enfuis vers l'Iran, donc, dans le doute, et pour ne pas risquer une élimination ciblée de la part de l'Iranien, mieux vaut se faire tout petit.
La partie n'est certes pas encore gagnée, mais cette évolution de l'Israélien, dont certains dirigeants européens prennent bien vite conscience, ne dépend pas d'un pouvoir de gauche ou de droite.
On assiste à un réveil, certes encore lent, de toute une classe politique éblouie, aveuglée par des Norvégiens manipulateurs (si on savait comment s'appelait Oslo avant 1925…), une pelouse trop « blanche », des signatures trop clinquantes sous des flashs aveuglants.
À présent, cette gente dirigeante se réveille pour revenir à la réalité de son identité et de la légitimité de sa présence chez elle, enfin sur sa terre. Et nul n'est besoin d'alterner la carotte (en nous chantant la paix, ou la « pééé ») et le bâton (menaces terrorisantes de nouvelle « intifada »).
Israël n'est pas un âne, et il ne ressemble pas aux donneurs de leçons occidentaux: s'il a été tellement conciliant avec ses envahisseurs, c'est qu'il était convaincu qu'il en désarmerait l'animosité par sa tolérance, et non pas parce qu'il avait peur qu'on lui brûle des milliers de voitures, de commerces et de bus.
Yéochoua SULTAN