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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 09:41

 

 

bann daniel pipes

par Daniel Pipes


National Review Online
4 janvier 2011


danielpipes

Version originale anglaise: Is Saudi Arabia Opening Up?
Adaptation française: Anne-Marie Delcambre de Champvert

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Le 1er janvier 1996, Abdullah bin Abdulaziz est devenu régent et dirigeant de facto de l'Arabie saoudite. Son 15eme anniversaire, intervenu cette semaine, offre l'occasion de donner un aperçu des changements du royaume effectués sous sa direction et de se demander où cela mène aujourd'hui.

Le roi d'Arabie saoudite, Abdallah Bin Abdulaziz, 86 ans.

Son pays est peut-être le pays le plus insolite et le moins transparent de la planète, un lieu sans cinéma public, où les femmes ne peuvent pas conduire, où les hommes vendent de la lingerie féminine, où un seul bouton interrupteur dusystème d'auto-destruction peut éventuellement détruire les infrastructures pétrolières et où les dirigeants méprisent même l'apparence de démocratie. A la place, ils ont développé desmécanismes pour garder le pouvoir, tout à fait inédits et qui fonctionnent bien.

Trois caractéristiques définissent le régime: le contrôle des villes saintes de La Mecque et de Médine, l'adhésion à l'interprétation wahhabite de l'Islam, et la possession de la plus grande – et de très loin- réserve mondiale de pétrole. L'Islam définit l'identité, le wahhabisme donne l'idée d'ambitions mondiales, la richesse pétrolière finance ce qui est entrepris.

En allant plus au fond des choses, le fait d'avoir plus d'argent que l'on puisse rêver d'en posséder, permet aux Saoudiens de faire face à la modernité sans concessions de leur part. Ils évitent veste et cravate, excluent les femmes de l'espace de travail, et même visent à remplacer l'heure de Greenwich par l'heure de la Mecque.

Il n'y a pas longtemps, le débat- clé dans le royaume était entre la version monarchique et la version des Talibans dans le wahhabisme - une lecture extrémiste de l'islam face à une lecture fanatique. Mais aujourd'hui, en grande partie grâce aux efforts d'Abdullah pour « modérer le zèle wahhabite » le pays le plus rétrograde a pris quelques mesures prudentes pour rejoindre le monde moderne. L'étendue de ces efforts est vaste, allant de l'instruction des enfants au système de recrutement des dirigeants politiques, mais peut-être l'effort le plus décisif est la bataille qui a lieu parmi les oulémas, les hommes de religion en islam, entre les réformateurs et la ligne dure.

Les termes peu compréhensibles de ce conflit le rendent difficile à suivre pour les gens de l'extérieur. Heureusement, Roel Meijer, un spécialiste néerlandais du Moyen-Orient, fournit un conseil d'expert aux conflits dans le royaume, dans son article, « la réforme en Arabie Saoudite: Le débat sur la séparation des sexes » Il montre comment la mixité (ikhtilat en arabe) suscite un débat essentiel pour l'avenir du royaume et comment ce débat a évolué.

Les strictes mesures actuelles sur la séparation des sexes, note-t-il, reflètent moins une coutume séculaire que la réussite du mouvement Sahwa, à la suite de deux événements traumatisants en 1979 - la révolution iranienne et la prise de la Grande Mosquée de La Mecque par les radicaux de style Oussama ben Laden.

Le prince héritier saoudien, Sultan bin Abdulaziz, 82 ans.

Lorsque Abdullah est officiellement monté sur le trône à la mi-2005, il a été à l'origine d'un début d' assouplissement de ce que les critiques appellent l'apartheid entre les sexes. Deux récents événements-clés vers une plus grande mixité (ikhtilat) ont eu lieu en 2009: un changement au plus haut niveau du personnel gouvernemental en février et l'ouverture, en septembre, de l'Université des Sciences et Technologies du roi Abdallah (connue sous le nom KAUST), avec ses classes ostensiblement mixtes et même des danses.

Un débat sur la mixité (ikhtilat) a suivi, avec des joutes oratoires parmi les membres de la famille royale, les personnalités politiques, les oulémas et les intellectuels. « Bien que la situation des femmes se soit améliorée depuis le 11 septembre, l' ikhtilat marque la ligne de démarcation entre les lignes de front dans la bataille entre réformateurs et conservateurs [c'est-à-dire la ligne dure]. Toute tentative de diminuer son application est considérée comme une attaque directe au statut des conservateurs et à l'Islam lui-même. »

Meijer conclut son enquête sur le débat en notant qu '«il est extrêmement difficile de déterminer si les réformes ont réussi et si ce sont les libéraux ou les conservateurs qui progressent. Bien que la tendance générale soit en faveur des réformistes, la réforme est menée au coup par coup, hésitante, ambiguë et objet d'une forte résistance. »

L'État sous Abdullah a encouragé un islam plus ouvert et plus tolérant, mais, comme le soutient Meijer, "il est évident à partir du débat sur la mixité que la bataille n'a pas été gagnée. Beaucoup de Saoudiens en ont marre de l'ingérence excessive des autorités religieuses dans leur vie, et on peut même parler d'un mouvement anticlérical. Cependant, les libéraux utilisent un langage qui est extraterrestre par rapport au monde du wahhabisme officiel et à la majorité des Saoudiens et donc il n'est guère susceptible de les affecter. "

En bref, les Arabes d'Arabie sont au beau milieu du débat, avec l'évolution future de la réforme qui n'est toujours pas prévisible. Non seulement l'opinion des élites et du public joue un rôle, mais, ce qui complique les choses, c'est que beaucoup de choses dépendent des bizarreries [qui peuvent affecter] la longévité et la personnalité [des hommes au pouvoir]- en particulier, combien de temps Abdullah, âgé de 86 ans, restera en charge et si son demi-frère le prince héritier qui est en mauvaise santé -Sultan bin Abdulaziz, 82 ans- lui succédera.

L'Arabie saoudite étant l'un des pays musulmans les plus influents du monde, les intérêts en jeu sont importants, non seulement à l'intérieur du royaume, mais pour l'Islam et pour les musulmans en général. Ce débat mérite toute notre attention.

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