L’Autorité palestinienne dirigée par le Fatah de Mahmoud Abbas assure qu’elle est prête à conclure la paix avec Israël, mais redouble d’efforts pour paver la voie à une proclamation unilatérale d’indépendance sans accord de paix avec Israël.
Fortuitement, le directeur des affaires étrangères du Fatah et ancien principal négociateur palestinien Nabil Shaath a dissipé toute ambiguité sur les visées nationales palestiniennes, lesquelles, à l’en croire, excluent l’existence d’Israël comme État-nation des Juifs à l’image d’une Palestine comme État-nation des Arabes palestiniens.En entrevue avec Arabic News Broadcast TV le 13 juillet dernier, M. Shaath a déclaré que la solution des deux États, l’un juif, l’autre arabe, était « inacceptable »:
[L'initiative de paix française] a reformulé la question de l’ « État juif » d’une manière inacceptable pour nous – deux États pour deux peuples. Ils peuvent décrire Israël en soi comme un État pour deux peuples, mais nous serons un État pour un peuple. L’histoire de « deux États pour deux peuples » signifie qu’il y aura un peuple juif là-bas et un peuple palestinien ici. Nous n’accepterons jamais cela – ni comme partie de l’initiative française, ni comme partie de l’initiative américaine. (Traduction de l’arabe à l’anglais: Middle East Media Research Institute, adaptation française: David Ouellette)
Le concept des deux États pour deux peuples est la seule solution au conflit israélo-palestinien endossée par la communauté internationale. C’est sur cette base que Palestiniens et Israéliens ont signé les accords d’Oslo qui ont permis la création de l’Autorité palestinienne. En rejetant le seul compromis qui puisse répondre aux légitimes aspirations nationales de chaque peuple pour se tourner vers des mesures unilatérales, l’Autorité palestinienne retarde à la fois l’avénement d’un État palestinien et la paix et sécurité nécessaires à son développement. L’autodétermination palestinienne passe nécessairement par la reconnaissance du même droit au peuple juif. A défaut de quoi on exigerait des Juifs ce qu’on ne rêverait jamais d’exiger de quelque autre peuple: négocier son suicide national.