Par Reuters, publié le 25/02/2010 - lexpress.
Affaire à suivre de près !

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BAKOU - L'Azerbaïdjan a mis en garde contre le risque d'un conflit autour du Haut-Karabakh et estimé qu'une "grande guerre" dans le Sud-Caucase était inévitable si l'Arménie n'en retirait pas ses forces armées.
Les habitants du Haut-Karabakh, chrétiens d'origine arménienne soutenus par l'Arménie, ont fait sécession de l'Azerbaïdjan musulman peu avant la désintégration de l'Union soviétique en 1991.
Environ 30.000 personnes ont été tuées dans le conflit qui a suivi jusqu'au cessez-le-feu de 1994, mais la situation reste très instable dans cette région parsemée d'oléoducs et de gazoducs reliant l'Asie centrale à l'Europe.
"La diplomatie n'a obtenu aucun résultat concret en quinze ans et l'Azerbaïdjan n'attendra pas quinze années de plus", a déclaré le ministre azerbaïdjanais de la Défense, Safar Abiyev, à l'ambassadeur de France à Bakou, Gabriel Keller, selon un communiqué de ses services.
"L'affaire est à présent entre les mains de l'armée, et le danger augmente. Si l'occupant arménien ne libère pas nos terres, le déclenchement d'une grande guerre dans le Sud-Caucase est inévitable."
L'Azerbaïdjan menace fréquemment de reprendre le Haut-Karabakh par la force, mais les tensions régionales se sont accrues depuis le rapprochement entre l'Arménie et la Turquie, son alliée.
Erevan et Ankara ont décidé l'an dernier de rouvrir leur frontière commune, fermée par la Turquie en 1993 en signe de solidarité avec l'Azerbaïdjan.
Mais face à la colère de Bakou, la Turquie a renoncé à ce projet et demandé à l'Arménie de commencer par retirer ses troupes des territoires conquis durant la guerre.
Les médiateurs des Etats-Unis, de la France et de la Russie dans ce conflit affirment que les pourparlers progressent entre les présidents azerbaïdjanais et arménien, mais de source diplomatique, on souligne qu'aucun camp ne semble prêt à faire les concessions nécessaires à la signature d'un accord de paix.
Les soldats présents à la frontière échangent régulièrement des tirs. La semaine dernière, Bakou a annoncé que trois de ses militaires avaient été tués par des tireurs embusqués arméniens. Les autorités du Haut-Karabakh ont démenti.
Gregory Schwartz pour le service français