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Exclusif :vidéo en français des confidences islamiquement incorrectes su "Prince Vert"
Dans la bande de Gaza, un livre fait grincer les dents : Fils du Hamas de Mosab Hassam Youssef. L'auteur ne passe pas inaperçu : il est le rejeton de l'un des fondateurs du mouvement terroriste, Sheikh Hassan Youssef. Les révélations du "Prince vert" (surnom donné par le Shin Bet) ont fait l'effet d'un électrochoc : l'homme a été, de très nombreuses années durant, une "taupe" vitale pour le gouvernement israélien. C'est lui qui a permis l'arrestation d'Ibrahim Hamid, chef militaire du Hamas, du multirécidiviste Marwan Barghouti et d'Abdallah Barghouti, un chef militaire du Hamas responsable d'attaques à la bombe très meurtrières.
Mosab Hassam Youssef, le “Prince vert” du Shin Bet.
PHOTO: AP , JPOST
Depuis sa fuite de la bande de Gaza, le "Prince vert" a changé radicalement de vie. Réfugié sous le soleil californien, il s'est converti au christianisme. Son livre révèle en détail les raisons de sa "trahison" : incarcéré dans une prison israélienne, il est le témoin des violentes représailles du Hamas sur les détenus supposés "collabos".
L'arbre qui cache la forêt
Le récit de la double-vie de Mosab Hassam Youssef est incroyable. Et pourtant, il est loin d'être unique.L'organisation terroriste Al-Qaïda est de plus en plus traversée par un vent de désertion. Ainsi, des leaders de premier plan au Soudan ont fini par coopérer avec le gouvernement américain et même témoigner contre leurs anciens compagnons à New York lors du procès sur l'attentat contre l'ambassade américaine. Les trahisons internes sont particulièrement fréquentes au sein des sections d'Al-Qaïda en Asie du Sud-Est, d'Afrique du Nord et du Golfe persique. Dans un même ordre d'idées, le changement de cap de Youssef durant son séjour derrière les barreaux n'est pas non plus un phénomène unique.
Certes, dans la majorité des cas, la prison est le terrain idéal à la radicalisation, mais elle peut aussi avoir l'effet inverse. L'ancien commandant de Jemaah Islamiyah (Indonésie) Nazir Abas, par exemple, a retourné sa veste lors de son incarcération. Surpris de ne pas être battu ou torturé, il a souligné les conditions humaines de sa détention. Et, plus important, Abas a été invité à prier avec ses geôliers, ce qui sape en profondeur la doctrine de la Jemaah Islamiyah : le caractère apostat du gouvernement indonésien.
Par ailleurs, le dégoût exprimé par Youssef devant la brutalité du Hamas est un sentiment largement partagé au sein des mouvements terroristes. Une révulsion qui a motivé de nombreux membres à mettre les voiles.
Ainsi, Oussama Hassan, transfuge d'Al-Qaïda en Afghanistan, est revenu sur sa terre natale d'Angleterre après les sanglants attentats de l'été 2005, qui avaient fait 52 victimes. Effaré devant l'attaque, il s'est retourné contre son ancienne maison-mère : "J'ai été dévasté par l'attentat. De quel droit ont-ils attaqué ma ville ?" En réalité, la côte d'amour d'Al-Qaïda s'est considérablement réduite dans les pays les plus touchés par les attentats, comme l'Irak, le Pakistan et la Jordanie.
Quand un fils trahit la voie de son père
L'histoire de Youssef est surtout unique dans le divorce douloureux d'avec sa famille. Sa décision de quitter les rangs du Hamas a été "la plus difficile de sa vie". En collaborant avec le Shin Bet, Youssef a surtout trahi son père puisque ce dernier est un membre éminent de l'organisation. Sa famille l'a supplié de ne rien révéler sur la place publique. Dans la bande de Gaza, où le martyr est encouragé et les familles récompensées pour le "sacrifice" de l'un des leurs, il n'est pas étonnant que la fuite de Youssef ait signifié le déshonneur pour sa famille.
Mais souvent, le clan familial permet justement de s'extirper des griffes du terrorisme. Ainsi Umar Farouk Abdulmutallab, le jeune Nigérien responsable de la tentative d'attentat dans un avion au-dessus de Détroit, collabore aujourd'hui avec le FBI sur insistance des siens. L'organisation Al-Qaïda, elle-même, a conscience du rôle de "cheval de Troie" joué par les proches. En marge du 11 septembre par exemple, deux des candidats potentiels, Saud al-Rashid et Mushabib al-Hamlan, ont déclaré forfait après leur entraînement en Afghanistan. Ils avaient gardé des contacts étroits avec leurs familles en Arabie Saoudite. Ce n'est donc pas un hasard si le royaume possède le programme de réhabilitation des anciens terroristes le plus abouti. Les Saoudiens utilisent la carotte et le bâton pour persuader tribus et clans familiaux de porter une attention accrue à leurs brebis galeuses.
Mais en quoi le cas Youssef est-il particulièrement important pour Israël ? Parce qu'en analysant les raisons de son revirement, l'Etat hébreu pourrait identifier plus facilement les terroristes susceptibles de changer de camp. Une théorie gagne en particulier du terrain : puisque capturer ou tuer tous les terroristes est une entreprise impossible, il vaut mieux comprendre de l'intérieur le processus de radicalisation : pourquoi un individu décide de devenir terroriste ? Pourquoi certains font machine arrière ? Et ainsi fournir des armes plus "radicales" contre les propagandistes de la terreur.
L'auteur a travaillé en tant que conseiller au sein de la commission du 11 septembre.