Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 20:33

 


 

L'expulsion de Dahlan et le rapprochement  désespéré de l'Autorité palestinienne et du 'Hamas

 

Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

 

logojusticebertrand

 

 

 

Pour © 2010 lessakele et  © 2010 aschkel.info

Le 4 janvier 2011, l’Autorité palestinienne a pris la décision d’expulser Mohamed Dahlan (ex homme fort du Fatah dans la bande de gaza), vers la Jordanie, mesure qui prolonge celle du 28 décembre 2010, par laquelle le Comité central du Fatah (parti du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas), l’a suspendu des réunions de l’instance et de la présidence du commissariat de la culture et de l’information du Fatah. L’Autorité Palestinienne a en outre, retiré la garde de son domicile à Ramallah et arrêté le projet d’une nouvelle chaîne de télévision lui appartenant (susceptible de servir de support à la critique du Président palestinien). Cette mesure conservatoire vaut jusqu’à ce que la commission chargée d’enquêter sur l’origine de sa fortune, ait terminé ses travaux. En effet, et selon la version officielle, il est reproché à Mohamed Dahlan un enrichissement illicite par le biais de détournements de fonds, de pactes de corruption, d’abus de pouvoir, et ce, de façon tout à fait nuisible pour l’opinion palestinienne (qui doit imputer de façon exclusive à Israël, la responsabilité de ses maux).

Il est certain que Mahmoud Abbas se retrouve dans une situation plutôt inconfortable : il ne dispose plus de mandat électif au sein de l’Autorité palestinienne (faute de scrutin), des milliers de palestiniens désertent chaque année les territoires sous contrôle palestinien (vers d’autres horizons) et les américains semblent se satisfaire du statu quo qui prévaut, sans exiger d’Israël qu’il cesse ses implantations en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, dans le cadre du plan de relance des négociations de paix. Aussi, le Président Abbas n’entrevoit-il d’autre alternative que de reconstituer l’unité du peuple palestinien en se rapprochant du mouvement Hamas qui contrôle la bande de Gaza.

Aussi, et en expulsant Dahlan des territoires qu‘il contrôle, Abbas montre des signes de bonne volonté à l’endroit du Hamas qui a toujours considéré l'ex colonel de la sécurité préventive de la bande de Gaza, comme étant un agent à la solde de l’ennemi sioniste et de son allié américain (déjà, en juin 2007, le Hamas l’a expulsé de la bande de Gaza après avoir découvert d'une part, son projet d’un achat d’armes occidentales afin de faire tomber le pouvoir islamiste et, d'autre part, le partage de renseignements avec le shin bet, service de sécurité intérieure israélien). En outre, Mohammed Dahlan s’est toujours opposé à un rapprochement entre le Fatah et le Hamas. Enfin, le quotidien Haaretz a publié en décembre 2010 des informations sur la milice armée que Mohamed Dahlan avait formée en vue de renverser le Président de l’autorité palestinienne, tout comme le Wall Street Journal, qui a évoqué la planification  avec un groupe de dirigeants palestiniens dont Nasser al-Koudoua, Jebril Rajoub, et Marwane Barghouthi (détenu dans les geôles israéliennes), d’un renversement du Président de l’Autorité palestinienne.

C’est donc en désespoir de cause, et pour se redonner un semblant de légitimité, que Mahmud Abbas joue, à nouveau, la carte du patriote palestinien, pariant qu’il est temps pour les palestiniens de retrouver une confiance mutuelle, de poursuivre la résistance à l’ennemi et la confrontation armée contre l’entité sioniste, seuls dénominateurs communs qui permettent de retrouver l’unité et le soutien des palestiniens.

Ce revirement de position n’est en soi pas véritablement surprenant et participe d‘un doute généralisé sur les valeurs du monde occidental, a fortiori, depuis les élections en Côte d’Ivoire du 28 novembre 2010. Les palestiniens observent, tel un miroir inversé, ce scrutin qui a vu la victoire d’Alassane Wattara mais à qui Laurent Gbagbo refuse de laisser le pouvoir. En effet, depuis ce jour, la communauté internationale (les Etats-Unis, l’Union Européenne, l’Union Africaine) ne cesse d’exercer des pressions pour que Gbagbo reconnaisse le résultat du scrutin issu de la volonté démocratique des ivoiriens.

De façon un peu confuse, les palestiniens ne comprennent pas la raison pour laquelle la communauté internationale n’a pas agi de façon identique ni respecté le choix démocratique des palestiniens, exprimé lors des élections législatives du 26 janvier 2006, qui a donné au Hamas la majorité des sièges. Pire, les palestiniens se sont vus sanctionnés d’avoir « mal voté » avec un arrêt des aides financières, un blocus israélien, et un emprisonnement par Israël des députés du Hamas démocratiquement élus. D’ailleurs, et tout comme en Côte d’Ivoire, le Fatah qui a perdu les élections s’est refusé à honorer les résultats du scrutin mais a pourtant bénéficié du soutien de la communauté internationale.

Mahmoud Abbas a donc décidé de jouer la carte du Hamas et d’adopter la position commune palestinienne qui critique le monde occidental, détenteur d’un modèle unique de civilisation face à la barbarie de ceux qu’il colonise, en droit de répandre le sang mais qui ne sert finalement qu’à maintenir son hégémonie économique. En d’autres termes, ces outils inventés par l’Occident que sont la démocratie et les Droits de l’homme, ne sont finalement utilisés que dans son propre intérêt, justifiant victimisation et radicalisation. En fin de compte, les palestiniens finissent même par douter de la raison pour laquelle le monde occidental soutient Alassane Ouattara considéré comme le candidat des Etats-Unis et du FMI au détriment de leur ex très protégé Gbagbo: sûrement, le nouveau vainqueur est-il mieux à même, aujourd’hui, de protéger les intérêts économiques et coloniaux de l’Occident en Afrique et ceux des Etats-Unis en particulier…

Israël, considéré comme la base avancée du monde occidental au Moyen Orient, mène son projet colonial sur des considérations Bibliques (plus que contestables pour les palestiniens). Le Premier Ministre Netanyahou poursuit sa politique d’implantations en Cisjordanie, son blocus de la bande de gaza (même s’il a récemment été assoupli) édifie un mur que la que la Cour Internationale de Justice juge illégal, discrimine les palestiniens qui vivent en Israël, judaïse la ville de Jérusalem, pendant que la communauté internationale se borne à de timides condamnations.

En réalité, les palestiniens confondent moyens et finalité. Le recours au scrutin démocratique ne doit pas servir une finalité qui ne l’est pas. La haine de l’autre, l’appel à l’éradication d’Israël, au meurtre de juifs et l’éducation des jeunes générations dans cet esprit, sont contraires aux valeurs fondamentales de l’humanité peu importe si une majorité de palestiniens en a décidé ainsi. Pour autant, et en attendant que les palestiniens aient un déclic sur la nature des relations qui doit présider entre les individus, rien n’interdit à Israël de reprendre à son compte la jurisprudence « Dahlan » et d’expulser vers la Jordanie, des personnes qui se prétendent palestiniennes et qui appellent à substituer localement un autre régime.


Partager cet article
Repost0

commentaires

Traducteur/translator

 

 

France  ISREAL  English

Recherche

logo-lien-aschkel-copie-1.jpg

 

France  ISREAL  English
Traduire la page:
By
retour à l'acueil

------------------------------------- 

 

Communication and Information

 

Vous souhaitez 

- proposer un article ?
 - communiquer une info ?

Contactez la rédaction

bOITE-a-mail.jpg

-------------------------------

 

Nous remercions par avance tous ceux

qui soutiendront le site Aschkel.info

par un don

icone paypal

Paiement sécurisé


Consultez les dossiers

Archives

Mon livre d'or

 

 Livre_dor

 


 

Visites depuis la création du site


visitors counter

Catégories