L’homme qui a retardé les Iraniens
Eli Berdenstein – Maariv)
Après huit ans à la tête du Mossad, Meir Dagan a fait hier ses adieux au personnel (6 janvier 2011)de l’organisation de renseignement au cours d’une cérémonie émouvante. Etaient notamment présents son successeur, Tamir Pardo, et le Premier ministre Netanyahu.
Dagan a eu de nombreuses missions au cours de ces huit années, la principale étant de ralentir au maximum le programme nucléaire iranien. Or il semble que cette mission ait été accomplie avec succès. Selon toutes les estimations, dont celles du Mossad, l’Iran ne possèdera pas la bombe nucléaire avant 2015. Et si les perturbations mystérieuses que connaît le programme nucléaire se poursuivent, cela prendre encore plus longtemps.
Contrairement à ce qu’affirment de nombreux hommes politiques, nombreux sont ceux en Israël qui estiment qu’une offensive militaire en Iran a peu de chances d’aboutir. Une telle attaque, estiment-ils, ne peut stopper le programme nucléaire iranien et le prix à payer pour Israël sera élevé.
A Jérusalem on estime que si Israël attaque, la société iranienne toute entière se rassemblera autour du chef spirituel, Ali Khamenei, qui annoncera alors publiquement que l’Iran veut produire des armes nucléaires. Selon ces estimations, si Israël attaque les sites nucléaires iraniens, éclatera alors une guerre régionale à laquelle prendront part, en plus de l’Iran, la Syrie, le Hezbollah et le Hamas. Selon Meir Dagan, le Hezbollah est parvenu, avec ses missiles et ses roquettes, à une puissance de feu que ne possèdent pas 90 % des pays dans le monde. Et ceux qui souffriront le plus d’une telle guerre de missiles seront la population civile. Dagan estime en outre qu’il y a d’ores et déjà en Iran, et parmi les dirigeants iraniens, un débat profond quant à l’intérêt de poursuivre le programme nucléaire.
Concernant la Syrie, on sait que Meir Dagan s’oppose fermement à toute négociatios avec Damas, tant que le président Assad ne s’engagera pas à désarmer le Hezbollah et à rompre les relations stratégiques avec l’Iran.
Au-delà des succès, Meir Dagan termine son long mandat avec plusieurs missions qu’il n’est pas parvenu à accomplir. Il qualifie, par exemple, d’échec l’incapacité du Mossad à obtenir des informations concernant le navigateur israélien disparu, Ron Arad. Il n’est pas parvenu non plus à rapatrier de Syrie la dépouille de l’espion Eli Cohen ni à localiser les disparus de la bataille de Sultan Yaakub. En ce qui concerne Guilad Shalit, même si c’est une mission qui n’est pas du ressort du Mossad, Meir Dagan a dit hier profondément regretter qu’Israël n’ait pas réussi à le localiser et à proposer une option militaire pour obtenir sa libération.
En revanche, Meir Dagan reste opposé au marché selon lequel Israël relâcherait en Cisjordanie quatre cent cinquante terroristes ce qui, selon lui, mettra des vies israéliennes en danger. Il comprend cependant qu’il n’y a d’autre choix que de conclure un marché avec le Hamas pour que Guilad Shalit rentre chez lui.
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