Tsahal dans la presse : l’influence de Tsahal sur le management en Israël (publié sur israelvalley.com)
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Les facultés d’apprentissage et de remise en question sont bien souvent développées dans les rangs de l’armée. Ces facultés sont couplées à une flexibilité et une réactivité indéniables. « L’Armée Israélienne est une école de la résilience. » A l’image des réservistes qui peuvent être mobilisables en moins de 72 heures, les managers israéliens savent se rendre disponibles à tout moment.

On peut aussi distinguer un esprit de solidarité propre au milieu de l’armée, où les soldats les plus affaiblis ont parfois besoin de l’aide de leurs camarades.
Le service militaire obligatoire pour tous les israéliens est source d’une exceptionnelle diversité ethnique et sociale pour Tsahal. Il lui permet notamment de recruter les meilleurs talents à qui l’armée propose des programmes de formation de haut niveau. Ensuite, le lien de l’armée avec le peuple israélien est prolongé par l’intermédiaire des périodes de réserve annuelles assurent ainsi la continuité générationnelle. Le savoir-faire accumulé au cours de différents conflits qui ont jalonné l’histoire d’Israël, a hissé technologiquement l’Etat d’Israël à la 4ème place des exportateurs d’armes dans le monde, confirmant par là même, l’autonomie de son industrie d’armement.
Les innovations technologiques militaires ont favorisé les partenariats avec l’industrie des nouvelles technologies, fer de lance de l’économie israélienne. Cet échange permanent entre Tsahal et la société israélienne s’observe aussi à travers le « recyclage des généraux ». L’expérience militaire est en effet très valorisée par les recruteurs israéliens, au même titre que tout autre expérience professionnelle. Tsahal, constitue également depuis toujours un ascenseur social pour les “olims”, derniers exemples en date, ceux venus de Russie ou d’Ethiopie.
Le cluster israélien est au vu des considérations géopolitiques évidentes, un « cluster isolé » mais malgré tout fleurissant, construit autour de plusieurs éléments clefs qui en assurent le succès:
L’implication du gouvernement à travers sa politique d’investissements dans l’éducation et la recherche, une formation universitaire de très haut niveau dont le Technion de Haïfa et l’Institut Weizman sont les premiers ambassadeurs, les incubateurs, sources d’innovations et de créativité exceptionnelles, les transferts de technologies opérés depuis l’armée israélienne, l’esprit d’entrepreneuriat, duquel les jeunes dirigeants israéliens ont souvent été imprégnés lors de leur passage dans l’armée israélienne et également une doctrine forte qui se manifeste par exemple à travers le code moral et éthique encadrant les agissements des soldats israéliens.
Autre ingrédient de ce schéma de réussite : la richesse du tissu économique avec des sociétés de grande renommée comme Teva, Rafael ou Bezeq International.
Tout israélien, et en particulier, tout manager israélien, y a vécu lors de son service militaire, de véritables « moments de vérité » au cours desquels s’est formée une volonté de réussir, d’aller au bout de ses objectifs.
Ces « moments de vérité » ont, de plus, été vécus au sein d’une équipe soudée qui, bien souvent, persiste longtemps après le service militaire. Entre un simple légumier et un important dirigeant d’entreprise, il peut exister ce type de lien indéfectible. Se tisse alors au sein de la société israélienne un réseau complexe de relations, extrêmement propice à l’esprit d’équipe, véritable ferment de projets réussis et de création. On peut aussi distinguer un esprit de solidarité propre au milieu de l’armée, où les soldats les plus affaiblis ont parfois besoin de l’aide de leurs camarades.

Le service militaire obligatoire pour tous les israéliens est source d’une exceptionnelle diversité ethnique et sociale pour Tsahal. Photo : Extrait du livre "Tzahal", de Nellu Cohn
Cette solidarité aux plus faibles est quelquefois perceptible au sein même du système économique israélien. L’armée israélienne est également une école de la résilience. On y apprend à tomber, mais surtout à se relever. Cette capacité se reflète de manière économique.
Israël foisonne en effet de milliers de start-up tour à tour fleurissantes, délaissées, puis de nouveau relancées. Les managers israéliens ont parfois cette tendance à « se relever » sans cesse, à ne pas s’obstiner dans un projet qui s’avère non fructueux et à finalement tout recommencer à zéro dans un nouveau projet. Cette facilité à renaître de ses cendres nécessite bien évidemment, dans l’armée comme dans le milieu économique, un management du stress à la hauteur. L’expérience de l’armée et des périodes de crises qu’elle traverse régulièrement est en cela extrêmement formatrice.
Les facultés d’apprentissage et de remise en question sont bien souvent développées dans les rangs de l’armée. Ces facultés sont couplées à une flexibilité et une réactivité indéniables. A l’image des réservistes qui peuvent être mobilisables en moins de 72 heures, les managers israéliens savent se rendre disponibles à tout moment pour la réussite de leur entreprise.
On décèle par ailleurs chez les managers israéliens une certaine culture de l’immédiateté des résultats qui n’est pas étrangère à cette réactivité. L’influence de Tsahal est déterminante dans la création, le management et le développement des entreprises israéliennes.
Plus qu’une machine de guerre, au cours des décennies Tsahal est devenue une véritable marque «Made in Israël» bâtie grâce à l’adhésion des Israéliens à cette « armée du peuple »
Daniel Rouach
Professeur à l’ESCP Europe
Source : Israelvalley.com