L'Iran capable d'enrichir l'uranium à 80%, selon Ahmadinejad
L'Iran est capable d'enrichir de l'uranium «à plus de 80%» mais «il ne le fera pas», a annoncé jeudi le président Mahmoud Ahmadinejad en affirmant que son pays allait «bientôt tripler sa production» d'uranium enrichi à 3,5%.
M. Ahmadinejad s'exprimait dans un discours prononcé à Téhéran devant des dizaines de milliers d'Iraniens rassemblés à l'occasion du 31e anniversaire de la Révolution islamique.
Il a aussi affirmé que l'Iran avait produit son «premier chargement» d'uranium enrichi à 20% dans son usine de Natanz (centre du pays), 48 heures après le lancement de cette production qui a déclenché un tollé parmi les grandes puissances inquiètes du risque de voir la République islamique se doter d'une capacité nucléaire militaire.
«Le chef de l'Organisation (iranienne) de l'énergie atomique m'a informé que le premier chargement de combustible enrichi à 20% avait été produit et livré à nos scientifiques», a-t-il dit.
«Pourquoi (les Occidentaux) pensent-ils que (produire de l'uranium enrichi à) 20% est un problème ?», a ajouté M. Ahmadinejad.
«Nous avons désormais la capacité d'enrichir de l'uranium à plus de 20%, et même à plus de 80%, mais nous ne le ferons pas parce que nous n'en avons pas besoin», a-t-il ajouté en affirmant à plusieurs reprises dans son discours que l'Iran «ne veut pas la bombe atomique».
M. Ahmadinejad a par ailleurs annoncé que l'Iran allait «bientôt tripler sa production» d'uranium enrichi à 3,5%.
«Nous produisons chaque jour à Natanz quelques kilos d'uranium (enrichi à 3,5%) et nous le stockons, mais bientôt nous allons tripler notre production quotidienne», a-t-il déclaré sans donner de chiffres. L'Iran produirait, environ 70 kilos par mois à Natanz et avait accumulé fin 2009 un stock de plus de 1800 kilos, selon les estimations de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
L'Iran est menacé de nouvelles sanctions internationales pour son refus d'arrêter ses activités d'enrichissement, les Occidentaux et Israël le soupçonnant de vouloir fabriquer l'arme nucléaire sous le couvert de son programme civil.
La décision a été prise, selon Téhéran, en raison du blocage des discussions avec les Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) sur la fourniture à l'Iran du combustible enrichi à 20% nécessaire à son réacteur de recherche médicale de Téhéran.
commenter cet article …