L'Iran dispose de suffisamment d'uranium faiblement enrichi "pour fabriquer deux armes" nucléaires, a déclaré dimanche 27 juin le patron de la CIA Leon Panetta sur la chaîne ABC, ajoutant que ce pays pouvait mettre au point un engin en deux ans s'il le voulait.
"Cela leur prendrait sans doute un an (pour fabriquer la bombe) et ensuite une autre année pour développer un système opérationnel d'utilisation de cette arme", a ajouté Leon Panetta.
Tout en indiquant qu'il existait au sein de l'Iran "un débat" interne actuellement sur la décision ou non de développer une bombe, Leon Panetta a estimé que l'Iran "continuait de développer son savoir-faire, ainsi que sa capacité nucléaire". "Ils continuent à travailler sur la conception des armes", a-t-il ajouté.
Des sanctions promulguées par Obama
"Cela soulève des inquiétudes quant à leurs intentions, jusqu'où ils veulent aller", a poursuivi le directeur de la CIA alors que jeudi le Congrès américain a adopté un projet de loi de sanctions contre l'Iran pour forcer Téhéran à abandonner ses ambitions nucléaires.
Interrogé sur les inquiétudes d'Israël, le chef de la CIA a indiqué que "du point de vue du renseignement", Israël et les Etats-Unis partageaient leurs informations sur l'évaluation de la capacité nucléaire iranienne. "Je pense qu'ils ont davantage le sentiment que la décision a été prise (par l'Iran) de fabriquer la bombe", a affirmé Leon Panetta. "En même temps, ils savent que les sanctions vont avoir un impact", a-t-il assuré.
Les sanctions américaines que le président Barack Obama doit promulguer visent notamment à perturber l'approvisionnement en essence de Téhéran qui ne dispose pas de capacités de raffinage suffisantes. L'UE a également décidé à la mi-juin de sanctions visant le secteur sensible du raffinage du pétrole. Ces mesures européennes et américaines sont destinées à accompagner celles de la résolution adoptée début juin au Conseil de sécurité de l'ONU.
Evoquant les menaces terroristes, le patron de la CIA a cité la prolifération nucléaire: "j'ai des craintes quant à la prolifération nucléaire et qu'une de ces armes puisse tomber entre les mains d'un terroriste".
"Il y a beaucoup de ces matériaux en circulation et nous sommes préoccupés de savoir où elles atterrissent et entre les mains de qui". Leon Panetta a également évoqué la cybersécurité. "Nous sommes aujourd'hui dans un monde où la cyberguerre est une réalité. On peut menacer notre système électrique, on peut menacer notre système financier. Cela peut paralyser ce pays", a déclaré Leon Panetta ajoutant: "il faut qu'on y porte davantage attention".
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