L'Iran tisse sa toile en Afghanistan
KABOUL
A l’instar de son action en Irak, l’Iran intensifie ses efforts pour étendre son influence en Afghanistan, et ce malgré l’inquiétude et les protestations occidentales.
Téhéran s’appuie sur l’ethnie des Hazaras, de confession chiite. Une communauté que l’on trouve principalement dans le centre du pays, mais aussi dans d’autres régions, comme celle de Kaboul. L’Iran construit un “Complexe du sceau des Prophètes”, au sud-ouest de la capitale. Ce complexe comprend un immeuble de quatre étages, reconnaissable à son style persan, terminé aujourd’hui à 80 %, sous la supervision d’un bureau d’ingénieurs iraniens.
Ces derniers circulent dans des voitures à plaques rouges diplomatiques et logent à l’ambassade d’Iran. La protection du bâtiment est assurée par une trentaine de gardes, qui n’y font entrer que des ouvriers appartenant à l’ethnie hazara. Il est pourvu de pièces en sous-sol, formant notamment des dépôts et des passages souterrains. Des ouvriers pakistanais venant de la ville de Kohat (où se trouve une minorité chiite) finissent actuellement la façade du bâtiment. Celui-ci comprendra cinq bureaux principaux consacrés aux affaires politiques, sociales, religieuses, culturelles, éducatives et sportives.
Afin de diffuser le chiisme et de renforcer l’influence iranienne en Afghanistan, le complexe comprend aussi une bibliothèque, baptisée de nom de l’imam Khamenei, soutenue par le ministère iranien des Affaires religieuses et l’université de Qom, en particulier pour la fourniture des livres et autres imprimés. Il comprend un hôpital moderne, qui prodigue des soins gratuits, et une grande mosquée, qui peut accueillir trois mille personnes.
L’Iran prévoit d’ouvrir des annexes de ce “Complexe du sceau des Prophètes” dans un certain nombre d’autres villes d’Afghanistan, notamment Herat, Mazar-e Charif, Bamyan et Ghazni.
Mis à part ce complexe, Téhéran a achevé la construction de l’école technique Bassir, dans l’ancien immeuble de l’école de l’imam Abou Hanifa, à Kaboul. Cette école est chargée de former des techniciens et ses enseignements sont assurés par des professeurs iraniens ou issus d’universités iraniennes. Les salaires de ces derniers sont supérieurs à ceux qui enseignent dans les établissements européens ou américains de la capitale afghane.
Le ministère iranien des Affaires religieuses a bâti près de l’université un foyer pour les étudiants et un autre pour les étudiantes. Un certaine nombre d’écoles secondaires ont enfin été créées pour préparer à l’entrée de ces universités, dont les diplômes sont reconnus en Iran
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