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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 11:56

 

 

 

Nouvelle inquiétante : l’Iran va déployer une force de frappe navale dans l’Océan Atlantique.

 


 

The Author

J.E. Dyer : blogueuse, ancien officier féminin de renseignement de la Marine américaine.

Adapté par Marc Brzustowski

Pour © 2011 lessakele et © 2011 aschkel.info

 

 

Déconstruire les politiques du monde contemporain, le jargon d’une époque.

 

      

 

C’est l’un des axiomes de Dyer qu’une nation ne modifie pas ses positions sur mer pour se contenter d’un status quo. L’Iran continue de valider cet axiome, et le tout dernier effet d’annonce, émis par son haut-commandement naval, décidément très entreprenant, est que la République Islamique déploiera une force navale opérationnelle dans l’Atlantique, dans un avenir proche, comme « partie intégrante d’un programme visant à étoffer sa présence sur toutes les mers du monde ».

Ce nouveau développement n’a rien de très surprenant, si on considère que l’Iran a maintenu la présence d’une force de lutte contre la piraterie au large de la Somalie, depuis près de trois ans aujourd’hui, a envoyé une force opérationnelle de deux navires en expédition vers la Syrie, plus tôt cette année, et annoncé le déploiement d’un sous-marin en Mer Rouge, en juin.

C’est accordé, on ne peut pas dire que la marine iranienne a précisément renforcé sa crédibilité, en émettant, presque simultanément, unedéclaration du même style que Pyongyang, affirmant que : « les ennemis sont très étonnés par les énormes accomplissements de la marine de l’Iran ». C'est un fait qu'un déploiement atlantique ne correspondra pas particulièrement à une extension des aptitudes et des capacités techniques de la marine (les mariniers iraniens civils sont déjà présents sur toutes les mers du monde). L’Iran peut aisément mettre sur pied une force opérationnelle de trois navires – deux bateaux de guerre et un navire-auxiliaire – vers l’Atlantique sans pour autant épuiser ses réserves. La question qui concerne ce déploiement, s’appuyant sur le fait indéniable que les cercles politiques de ce pays font  preuve de constance, n’est pas « si », mais « quand ».

 

Ce déploiement pose une autre question, cependant, et c’est bien ce sur quoi porteront les points-clés. Pour commencer, l’Iran aura le choix de passer par le Canal de Suez, ou de contourner l’Afrique. La force de frappe pourrait très bien contourner l’Afrique – non à cause de préoccupations réelles qu’aurait l’Iran, à propos du Canal de Suez ou de la Méditerranée, mais parce que sa marine peut, probablement trouver un meilleur accueil dans les ports sub-sahariens tout au long de son périple.

Alors que la Syrie et la Libye sont en pleine tourmente, les demandes (antérieures) iraniennes de faire escale dans certains ports préférentiels sont effectivement, mises hors course. La Méditerranée, bien que parfaitement sécurisée, comme voie de transit sans escale, n’est guère une route hospitalière en vue d’un périple vers l’Atlantique, pavillon au vent. Sur la côte Est de l’Afrique, d’un autre côté, l’Iran a probablement le choix entre le Kenya et la Tanzanie, à tout le moins, et probablement, de passer par le Mozambique et l’Afrique du Sud, disposant de ports pour faire le plein de carburant, créer des évènements symbolisant des liaisons militaires, des levées des couleurs, etc.

L’Iran a intensément cultivé les relations avec ces pays et bien d’autres nations africaines au cours des dernières années : avec le Kenya, par exemple, l’Iran a signé un certain nombre d’accords de coopération (comprenant un accord de coopération maritime et de transit par mer) depuis 2008, et effectué plusieurs échanges de visites bilatérales de haut niveau avec le Premier Ministre Raila Odinga (eh oui ! ce radical-socialistepour lequel Obama a fait campagne en 2006 et qui a signé un accord avec les dirigeants islamistes avant son élection afin que soit appliquée laChari’a !). Avec la Tanzanie, l’Iran dispose de liens ethniques et religieux chi’ites anciens de plusieurs siècles, mais dans le très court terme, depuis 2008, Téhéran a conclu de très nombreux nouveaux accords avec Dar Es-Salaam, dont un accord de défense et de coopération, signé en 2009. Tout comme avec le Zimbabwe voisin (dont le territoire est bouclé), avec lequel l’Iran projette d’acheter de l’uranium de Tanzanie ; il reste à voir si l’Iran établira une base-« nid de frelons» d’hélicoptères en Tanzanie, de même facture que le projet en cours au Zimbabwe, ou s’il entraînera les forces de « sécurité » tanzaniennes dans les termes d’un accord semblable à celui qui le lie au régime Mugabe.

Avec l’Afrique du Sud, l’Iran a développé des relations intensives et de longue haleine. Les relations de Téhéran avec l’Afrique toute entière sont étendues et croissantes. De façon à assurer leur droit d’accoster et de faire le plein de carburant, les Iraniens vont probablement faire cheminer leurs forces navales par le contournement de l’Afrique pour déboucher dans l’Atlantique.

Si elles traversent l’Atlantique, ce qui semble probable, elles feront probablement escale, au moins, au Venezuela et à Cuba. Pour rendre visite à l’Equateur , un autre « meilleur ami pour toujours » (BFF : Best Friend For Ever) de l’Iran en Amérique latine, cette force navale devrait transiter par le Canal de Panama, une excursion que Téhéran ne souhaite pas nécessairement emprunter. Une autre escale potentielle, cela dit, particulièrement s’il doit faire un « crochet » maritime, c’est le Nicaragua, avec lequel l’Iran envisage un projet conjoint de développement d’un port et d’infrastructures de fret entre les isthmes ( qui serait un « rival » putatif du Canal de Panama). Les deux nations ont proclamé leur enthousiasminextinguible quant à leur romance interhémisphérique, il n’y pas plus loin que le mois dernier. (Pour plus de détails sur les relations entre l’Iran et l’Amérique latine, lire ici et ici.)

Le fait qu’une force navale iranienne ne serait guère capable « d’en faire plus », actuellement, en termes de puissance navale et d'anticipation avisée, n’est vraiment pas l’essentiel, face à un déploiement de cette ampleur. Un simple hélicoptère embarqué à bord, quelques canons de combat naval, quelques missiles mer-mer et torpilles – ces systèmes d’armement n’en possèdent guère plus, si le but était de faire le poids, en comparaison avec La Navy. Mais le point essentiel reste que l’Iran ne s’aventurera pas dans des eaux trop inamicales. L’infrastructure géopolitique est préexistante pour permettre un déploiement de ce type, de la même façon que celui de n’importe quelle autre puissance navale de premier plan : en disposant d’autorisations d’accoster, de cérémonies politiques bilatérales, d’exercices bilatéraux, et d’activités de sensibilisation de la jeunesse, tout au long du parcours.

Elle ne devrait pas frayer ce passage à travers la Méditerranée, mais c’est peut-être là le problèmeC’est bien cela qui a changé – et d’un point de vue stratégique, c’est envoyer un message bien plus puissant à l’Europe et à l’Amérique du Nord, si l’Iran rejoint l’Atlantique par une toute autre voie de mer…

Les articles de J.E. Dyer ont été publiés  sur :  Hot Air’s Green Room les sites de Commentary : contentions, Patheos, et du  Weekly Standard

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commentaires

C
<br /> <br /> J.E.Deyer n'a pas prise en compte dans son analyse la position égyptienne. Cela dit, un responsable de l'organisme chargé de la gestion du canal de Suez vient de déclarer que<br /> l'Administration du Canal autorisera les batiments militaires iraniens de traverser à n'importe quel moment après l'accord du ministère de la Défense égyptien, si Téhéran en<br /> faisait la demande. Le responsable portuaire a ajouté que jusqu'à présent, aucune demande n'a encore été formulée dans ce sens par les autorités iraniennes à son Administration<br /> concernant la traversée de  navires militaires en précisant que depuis le passage de deux navires iraniens en février dernier, aucun autre batiment de ce pays n'a pu traverser le<br /> canal. Il a par ailleurs, rappeler que conformément à l'accord de Constantinople, le canal de Suez à la responsabilité d'organiser le mouvement de navigation et ne peut en outre, prendre<br /> aucune décision interdisant n'importe quel navire de traverser du moment qu'il n'est pas en guerre avec l'Egypte. (article daté du 21/7/2011)<br /> <br /> <br /> <br />
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