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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 12:18

L’opposition iranienne se renforce sous la surface

 

par   and 

adapté par Marc Brzustowski pour
http://lessakele.over-blog.fr/ et http://www.aschkel.info/ 

 

http://www.washingtontimes.com/news/2010/jan/01/iranian-opposition-grows-beneath-surface/

 

ISTANBUL | Selon les spécialistes de l’Iran, du Mouvement de l’opposition en Iran doit encore surgir un dirigeant charismatique, mais il dispose d’un panel diversifié et grandissant d’organisateurs, comprenant de nombreux étudiants et vétérans d’un soulèvement avorté en 1999.


Les têtes du Mouvement Vert demeurent Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karroubi, les deux candidats à la Présidentielle qui ont refusé d’accepter les résultats de l’élection de juin qui ont donné au Président titulaire Mahmoud Ahmadinedjad une « large » victoire empoisonnée.


La répression gouvernementale a limité leur capacité à se déplacer parmi le peuple. Mardi, le fils de M. Karroubi a raconté que les autorités ne fournissaient plus de protection à son père, dès qu’il quittait son domicile, le mettant, par contrecoup, sous assignation à résidence. Dimanche, selon les sites internet de l’opposition, un neveu de M. Moussavi a été tué par les forces de sécurité,  dans le but de l’intimider.


Cependant, et alors que le Gouvernement se focalise sur ces deux hommes, une nouvelle génération de militants travaille en dehors de la scène pour soutenir l’agenda du mouvement.


“Il apparaît y avoir un noyau dur de dirigeants étudiants, récemment diplômés et de gens qui étaient étudiants en 1999 », explique Kenneth Katzman, un spécialiste de l’Iran au service de recherche du Congrès à Washington.


Il précise que ces dirigeants “se sont mis d’accord sur le principe de non-violence et tentent de rallier la génération de leurs parents » et des soutiens hors d’Iran.


M. Katzman décrit ces militants comme organisés par cellules de dix  individus environ pour raisons de sécurité. 


“Ils sont très optimistes”, raconte Mr Katzman. «  Ils pensent qu’ils se débarrasseront [du régime] d’ici six mois à un an. Ils sentent que beaucoup de membres de la sécurité commencent à baisser les bras parce qu’ils ne savent pas comment cela va tourner et ne souhaitent pas se retrouver »  dans le camp des perdants.


Amir Abbas Fakhravar, 35 ans, un ancien dirigeant étudiant, qui a passé plusieurs années en prison en Iran et qui vit aujourd’hui dans la région de Washington, explique que les contacts ont lieu sur Facebook et Skype et que les militants projettent de créer un « conseil révolutionnaire » d’environ 15 personnes à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran pour conduire la « Révolution Verte iranienne ». Il confie que ce directoire devrait émerger avant le 11 février, pour le 31è anniversaire de la chute du Shah Mohammed Reza Pahlavi – un autre jour de fête officiel lors duquel la grande masse des Iraniens est susceptible de se rendre dans les rues pour poursuivre ses manifestations.


Nader Uskowi, un autre spécialiste de l’Iran base à Washington et consultant du Gouvernement américain, expose que : « Nous sommes, probablement, actuellement, encore quelques mois avant le jour où nous verrons vraiment émerger un leader ».


Il poursuit : “Les organisations étudiantes des principales universités sont encore les mieux organisées, mais il y a aussi d’autres organisations « naturelles » qui apparaissent apolitiques, mais qui, en fait, partagent des positions grâce auxquelles sont diffusés les actions planifiées et les slogans, comme les associations de peintres, de calligraphes, etc. »


“Les étudiants et les jeunes sont les forces motrices du mouvement, mais il s’est rapidement étendu  à leurs parents qui soutiennent activement leurs enfants ».


Mr. Uskowi insiste sur le fait que le problème du leadership semble moins urgent que la tâche plus difficile d’organiser un large mouvement organique. Il explique qu’une autre forte incitation qui conduit des personnalités dirigeantes à conserver un profil bas est la propension du régime à arrêter quiconque est identifié en tant qu’organisateur.


Le Ministère du Renseignement a infiltré des agents au sein du Bureau de Consolidation de l’Unité, un organisme étudiant qui menait la dernière vague de manifestations étudiante en 1999.


En juillet de cette année-là, les étudiants de l’Université de Téhéran se sont rassemblés pour protester contre la fermeture d’un journal réformiste et ont été réprimés par les vigiles mis en place par le gouvernement, connus sous le nom de Ansar-e-hezbollahi. Ils ont jeté des étudiants du haut des balcons des dortoirs, tuant au moins l’un d’entre eux et blessant et capturant un grand nombre. Outragés, les jeunes gens se sont répandus à travers les rues de Téhéran durant plus d’une semaine, arrachant les rideaux de fer, lançant des pierres à la police et brûlant des portraits de l’Ayatollah Ali Khamenei, le Guide Suprême de l’Iran. Puis, le Président Mohammed Khatami, qui, à l’origine, soutenait les étudiants, laissa tomber sous la pression de l’Ayatollah Khamenei et des Gardiens de la Révolution, et le mouvement fut dissout.


A la différence de la situation qui prévalait en 1999, cependant, le mouvement actuel s’est étendu très au-delà des campus universitaires pour rassembler des groupes disparates et intereliés, comprenant des militants des droits de l’homme, des femmes, des religieux mécontents, des chômeurs et des travailleurs sous-employés, des membres désorientés de la troisième génération d’après la Révolution, en colère contre l’ordre actuel.


L’implication du clergé, qui est restée relativement secondaire durant les semaines et mois qui ont succédé le vote de juin, est devenue vivace après la mort, le 20 décembre, du grand ayatollah Ali Montazeri, un dissident évincé de la voie le menant au rôle de guide suprême de l’Iran. Les efforts du gouvernement pour restreindre la participation au deuil du dignitaire religieux ont poussé des milliers de Chi’ites dévots en colère dans les rues, dans le centre théologique de Qom et à Najafabad, la ville de résidence du dirigeant religieux, qui ont dû être mis sous le coup de la loi martiale.


“Les réformistes ont organisés les manifestations pour la mort de Montazeri”, explique Ruhollah Shahsavar, un jeune militant de la ville de Mashhad au nord de l’Iran, qui s’est enfui  du pays après plusieurs arrestations consécutives et dirige actuellement un journal qui s’appelle  Nedaye Sabz (La Voie Verte) depuis son exil parisien. « Le mouvement de la Révolution Verte est composée de supporters réformistes de Khatami, de Karroubi et de Moussavi qui se sont répandus à travers la Turquie, la France, la Belgique, mais également en Iran », dit-il.


De très nombreux exilés prétendent au contrôle du mouvement. Parmi eux, M. Fakhravar et Reza Pahlavi, le fils du dernier Shah.


Jeudi dernier, M. Pahlavi a appelé les nations à travers le monde à retirer leurs ambassadeurs de Téhéran. Dans un entretien avec Associated Press, il a fait le parallèle entre l’atmosphère des troubles actuels en Iran avec « l’atmosphère révolutionnaire » qui avait précédé la chute de son père. La différence, remarque t-il, c’est qu’aujourd’hui, le peuple sait ce qu’il veut –une démocratie laïque.


“Chaque veut diriger ce mouvement, mais la question demeure de savoir si le peuple sorti dans les rues pour risquer sa propre vie acceptera des dirigeants autoproclamés venus de Washington, Paris ou même de récents exils dans des pays proches de l’Iran », affirme Delbar Tavakoli, un journaliste qui a été contraint de quitter le pays pour Ankara après les dernières élections. « Même Moussavi et Karroubi sont devenus des jouets entre les mains du peuple – ils n’ont pas la latitude d’orienter quoi que ce soit au-delà des déclarations convenues ni d’instruire leurs propres supporters sur ce qu’il conviendrait de faire ».


Un journaliste du Washington Times ayant  l’expérience de l’Iran immédiatement après les élections de juin donne un sens sur la façon dont les manifestants sont en train de s’organiser :


Un dirigeant étudiant, depuis une chambre de l’un des dortoirs de l’Université de Téhéran, diffuse de brèves instructions par son téléphone portable à l’intention des étudiants dans la rue.


“Ils peuvent  incendier des poubelles de détritus, mais pas de nouvelles banques”, disait-il.


La chambre spartiate est décorée de cactus en pots, d’un écran de télé et d’une fenêtre dont la vitre a éclaté lorsque les groupes paramilitaires Basijis ont lancé une pierre à travers, durant un raid les semaines précédentes.


“Les supporters de Moussavi sont près de Tajrish, maintenant” l’informe un interlocuteur par téléphone cellulaire, illustrant la façon dont les manifestations sont organisées dans des endroits opposés de la ville de manière à contraindre la police à disperser ses effectifs pour répliquer.


Le dirigeant étudiant fait partie des centaines de militants qui ont plongé dans la clandestinité dès que la crise a éclaté, comptant sur l’hébergement de sympathisants et ne réapparaissant que les jours de manifestation pour coordonner la résistance au gouvernement.


Djavad Salehi-Esfahani, professeur d’économie à Virginia Tech et spécialiste de l’Iran, explique que Moussavi, ancien premier ministre et pivot de la Révolution, dispose encore du potentiel pour conduire le mouvement.


Il “manoeuvre bien, pour autant qu’on sache. Je n’arrive pas à l’imaginer perdre le leadership au profit d’autres, vivant hors du pays », expose M. Salehi-Esfahani. « Il dispose d’une vaste audience et devra probablement se battre contre des éléments au sein même du mouvement vert qui font pression pour renverser la république islamique, plutôt que de devoir la réformer ».


M. Katzman, quant à lui, dit, cependant, que la plupart des jeunes gens avec lesquels il a pris contact ne sont pas intéressés par ce que propose les réformateurs. Il explique que ces jeunes militants critiquent les médias étrangers parce qu’ils portent une trop grande attention à M. Moussavi et à M. Karroubi.


A mesure que l’escalade de la violence se poursuit, le nouveau leadership devrait être militaire, réduisant la menace des gardiens de la révolution au status-quo.


Quel que soit celui qui émergera, “le régime est définitivement ébranlé”, conclut M. Katzman.


Barbara Slavin s’est chargé du reportage à Washington.

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