Comment peut-on applaudir la chute du dictateur du Tunisie et défendre la théocratie iranienne, la dictature syrienne et le terrorisme du Hezbollah ?
samedi 15 janvier 2011 - 16h39, par Khaled Asmar - Beyrouth
Selon le site Newsmax, repris par l’agence italienne Adnkronos, par des médias libanais et par la presse israélienne, l’acte d’accusation que le TSL s’apprête à publier (entre samedi et lundi prochain), ferait l’effet d’une véritable bombe.
Selon ces sources, le procureur du Tribunal Spécial pour le Liban (TSL) aurait bouclé son enquête, et doit la remettre au plus tard lundi prochain à Daniel Francine, juge des procédures d’appel. Les conclusions des enquêtes auront sans doute l’effet d’une bombe et expliquent, a posteriori, les raisons de la nervosité du Hezbollah, de l’inquiétude de l’opposition, des manœuvres de la Syrie et de la fatwa de l’Iran hostile au TSL. Rappelons à cet égard que le Guide de la République islamique, le Wali e-Faguih (vicaire de Dieu et de son Prophète) Ali Khameneï, le maître idéologique et spirituel de Hassan Nasrallah, avait décrété, fin décembre 2010, que le TSL était illégal et illégitime, ordonnant au Hezbollah de le rejeter et de l’abattre. Cliquez ici pour rappel.
Les raisons du comportement du Hezbollah et de ses protecteurs syriens et iraniens s’expliquent par la teneur des accusations qui seront formulées par le TSL. L’enquête internationale aurait conclu, toujours selon Newsmax, à l’implication personnelle du Guide de la Révolution iranienne, l’Ayatollah Ali Khameneï. Celui-ci aurait pris la décision d’assassiner Rafic Hariri, considéré comme l’obstacle majeur devant l’instauration de la République islamique du Hezbollah au Liban. Hariri était également accusé d’être proche de l’Arabie, et de servir les intérêts de la première puissance sunnite face au projet de la Révolution chiite iranienne. Il était également proche de Jacques Chirac, et à ce titre, il a contribué à la consolidation du front occidental contre le nucléaire iranien. Pour toutes ces raisons, Khameneï aurait pris la décision de l’éliminer et l’aurait confiée aux chef de la sécurité du Hezbollah, Imad Moghniyeh. Hassan Nasrallah, chef direct de Moghniyeh, était également associé à ce plan, tout comme Bachar Al-Assad et son beau-frère Assef Chawkat qui auraient eu un rôle central dans ce vaste programme.
Les informations de Newsmax expliquent également le suicide, par trois balles dans la tête, de Ghazi Kanaan, ministre syrien de l’Intérieur, ou l’assassinat de Imad Maghnieh [Cliquez ici pour comprendre comment l’attentat de Damas a-t-il visé le Tribunal international ou encore ici pour comprendre comment Imad Maghnieh a-t-il été sacrifié sur l’autel du Tribunal international], ou encore l’assassinat du général Mohammed Sleimane, conseiller de Bachar Al-Assad, ou enfin la mort de 17 personnes dont plusieurs hauts officiers dans l’explosion d’une voiture piégée au sud de Damas. [Cliquez ici pour lire nos informations sur cet attentat, ou ici pour comprendre comment la Syrie supprimait les témoins encombrants.
Si ces manœuvres n’ont pas permis aux criminels et à leurs commanditaires et protecteurs d’effacer toutes les traces de leur implication, la crainte est qu’ils s’engagent dans une nouvelle fuite en avant. Ainsi, il est urgent de surveiller, aujourd’hui, ce qui se prépare pour le Liban. Les dictateurs confirmés, iraniens et syriens, et le petit dictateur en herbe, Hassan Nasrallah, pourraient profiter de la situation en Tunisie, non pas pour tirer les conclusions qui s’imposent, mais pour réaliser leur fuite en avant en toute discrétion, les projecteurs médiatiques du monde entier étant braqués sur la Tunisie post-Ben Ali.
La vigilance doit encore redoubler, d’autant plus que le combat pour la liberté et la démocratie semble très sélectif chez certains libanais qui, après avoir déposé leurs armes, ont vendu leur âme. Le même phénomène touche également des relais idéologiques, intellectuels et universitaires en France, ainsi que les milieux gauchistes tunisiens qui ont longtemps milité contre Ben Ali. Ils sont aujourd’hui euphoriques après la victoire de la révolution du peuple tunisien, et réclament que justice soit rendue et que Ben Ali, le dictateur assassin, soit jugé. Au même moment, ils multiplient les mensonges sur leurs blogs et dans leurs interventions, au Liban et en France, dans une tentative désespérée de défendre la théocratie iranienne, la dictature syrienne et le terrorisme du Hezbollah au nom de la Résistance contre Israël. Ils refusent de reconnaitre au Liban et aux Libanais la justice du TSL, mais la réclament aux Tunisiens. Ils applaudissent la chute d’un dictateur en Tunisie mais s’attachent aux dictateurs locaux. Quels drôles de personnages !
Khaled Asmar
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