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LA CONFERENCE «DURBAN 3» SOUS LE SIGNE DE LA RESOLUTION 3379
Par 'Haim OUIZEMANN
Pour aschkel.info et lessakele
La conférence «Durban 3» devrait se tenir à la prochaine session annuelle du Conseil de Sécurité des Nations-Unies prévue à New York en Septembre 2011, dans le but de commémorer la conférence «Durban 1» qui, en 2001, a, selon le Ministère des Affaires Etrangères israélien, laissé «une cicatrice qui ne disparaîtra pas de sitôt».
En quoi cette cicatrice se caractérise-t-elle ?
. La Conférence Durban 3: métamorphose de la Résolution 3379 ?
Lors de la Conférence contre le Racisme à travers le monde (Durban 1), en 2001, les pays arabes et musulmans profitent de l'occasion inespérée qui leur est donnée afin de conduire une ligne clairement antisémite et antisioniste et avouer de la manière la plus abjecte leur haine envers l'Etat d'Israël et sa population.
L'Etat hébreu est, alors, défini comme un Etat d'apartheid, un Etat occupant. Ces pays qui constituent la majorité automatique contre Israël au sein de l'Organisation des Nations Unies non seulement œuvrent afin de nier la légitimité historique de l'existence d'Israël, mais de surcroît osent qualifier la politique d'Israël à l'égard des Palestiniens de «Shoah», discréditant par là-même la particularité de l'effroyable Shoah qui frappa le peuple juif.
De plus, cette majorité arabo-musulmane, soutenue par les pays non-alignés, tente avec un succès certain de remettre à l'ordre du jour l'infâme résolution 3379 des Nations Unies, assimilant le Sionisme au racisme (10 septembre 1975) que l'ambassadeur et futur Président d'Israël, Haïm Herzog, déchira alors publiquement.
Effectivement, l'annulation en 1991 de cette résolution négationniste et antisémite provoque l'irritation non dissimulée de ces mêmes pays. La conférence prévue en 2011 afin de commémorer le dixième anniversaire de Durban 1, en l'occurrence Durban 3, n'en constitue donc qu'une sombre parodie.
. Durban 2: Conférence d'Evian 2 ?
La conférence de Durban 2 (2009) à laquelle assistent plus de cent pays, est boycottée par nombre de gouvernements occidentaux qui ainsi expriment leur volonté de soutenir Israël. Effectivement, l'état hébreu a catégoriquement refusé de participer à cette
Conférence à la suite de la rédaction des minutes nécessaires à la préparation de ladite conférence, les pays hostiles à l'Etat sioniste ayant fait preuve d'opiniâtreté pour que soit maintenue la qualification de: «Etat raciste occupant», tout en affirmant: «la conférence met l'accent… sur le fait que dans le but de renforcer l'occupation israélienne, (les Palestiniens) font l'objet d'ostracisme collectif, de tortures, d'embargo économique et de limitation de la liberté de mouvement… la conférence fait remarquer avec inquiétude que les implantations illégales continuent de se construire sur des terres arabes conquises depuis 1967».
Il semble que sur le plan idéologique, la conférence Durban 2 qui se tint en Suisse ne soit point sans rappeler celle d'Evian (6 Juillet 1938), et que, comme l'enseigne le livre des Proverbes: «il n'y a rien de nouveau sous le soleil».
En effet, la Suisse reste fidèle à elle-même: après «l'Anschluss», cette dernière décline la réunion d'une conférence n'ayant d'autre vocation que de trouver une solution aux réfugiés juifs fuyant l'Autriche. C'est la raison pour laquelle la ville d'Evian, en France, accueillera cette conférence dont le Président des Etats Unis est le principal initiateur.
Le Président Franklin Delano Roosevelt propose l'idée de cette conférence afin d'éviter l'entrée massive aux Etats Unis de 150 000 Juifs considérés comme un poids économique et démographique difficile à supporter pour le Nouveau Continent. Il suggère, alors, de les diriger vers l'Europe libre, prévoyant que cette dernière ouvrirait généreusement ses portes à ces Juifs apatrides.
Or, la conférence d'Evian s'achève sans aucune conclusion probante quant à l'avenir de milliers de Juifs abandonnés à leur sort. Au moment où éclate la Seconde Guerre mondiale, l'élimination systématique de six millions de Juifs est programmée dans l'indifférence des Nations du monde qui s'avère constituer une des causes majeures de la Shoah. Le régime nazi verra dans cette totale et froide impassibilité des pays «éclairés», y compris du Vatican, l'opportunité inespérée de traiter les Juifs selon le dessein faustien établi par Hitler dans «Mein Kampf», libéré de toute entrave politique et morale.
L'Histoire retiendra que le refus des Nations de trouver une solution humaniste au drame des réfugiés Juifs a ouvert la voie à l'application de la «Solution finale».
Le Secrétaire d'Etat des U.S.A en poste au moment de la conférence d'Evian, Cordwell Hull, lauréat du prix Nobel en 1945, «le père des Nations-Unies» aux dires du Président Franklin D. Roosevelt, déclare à cette même conférence qu'il n'existe aucune obligation à recevoir les réfugiés juifs.
Il est nécessaire de rappeler qu'immédiatement après l'échec de la conférence d'Evian, témoignage de la faiblesse morale des nations européennes vis-à-vis des Juifs persécutés, Hitler en personne commandite la «Nuit de Cristal» (9-10 novembre 1938), froidement organisée par Goebbels et exécutée par toutes les instances nazies.
La «Solution finale» constituera au demeurant l'aboutissement extrême de la «Nuit de Cristal». Comme en écho, quelques dizaines d'années plus tard, le monde, impuissant, assiste, le 11 septembre 2001 à l'explosion des «Tours Jumelles» à New York, non loin du siège de l'Organisation des Nations Unies, et ce, trois jours après le cuisant échec de la conférence de Durban 1.
Les Nations n'auraient-elles donc point tiré les leçons de l'Histoire?
Les événements le donnent à penser. Pour preuve: marchant sur les traces de son prédécesseur Pie XII, le Pape de la Shoah, le Pape Benoît XVI, lors de la conférence Durban 2, se fait remarquer par son silence éloquent quant à l'attitude antisémite dont font montre les pays de l'Islam envers Israël, pensant préserver ainsi les minorités chrétiennes en pays d'Islam. Quant à la Suisse, son Président Hans-Rudolf Merz, arguant du même sophisme que son prédécesseur en 1938, affirme conduire une politique «neutre»: «La Suisse est neutre et ne prend part à aucune alliance».
A la question portant sur sa rencontre officielle avec Mahmoud Ahmadinejad, il répond qu'«il s'agit d'une démarche acceptable depuis plusieurs années. Si on demande à me rencontrer, j'accepte toujours volontiers».
Apparemment, Hans-Rudolf Merz n'a pas cru bon de faire sienne la leçon d'histoire que son prédécesseur Pascal Couchepin enseigna lorsqu'il déclara à propos des Justes suisses: (Janvier 2008): «Ces Justes sont des modèles pour notre génération et celles qui suivront. Ces personnes ont simplement dit non à la barbarie. Ils ont eu le courage et la force intérieure de dire non. La dignité humaine dépend d'actes comme ceux-là». Un de ces Justes, Paul Grüniger, officier de la police suisse, sera, sur la requête des autorités allemandes, condamné par son propre gouvernement pour avoir permis en 1938 l'entrée de 3600 Juifs fuyant la barbarie nazie. Or, tandis que ces réfugiés devenus apatrides cherchent refuge en Suisse, cette dernière leur ferme ses frontières. La réhabilitation de Paul Grüniger n'a eu lieu qu'en 1995, alors qu'Israël, dès 1971, lui attribue le titre de Juste des Nations.
Israël porte en son sein la cicatrice de l'humiliation, mémoire vivante de l'infernal et récurrent antisémitisme. Par son refus de participer à la conférence Durban 3, Israël sauve non seulement l'honneur de son nom mais aussi celui du monde libre et démocratique pour le bien des générations futures.
Israël n'assistera donc point à la conférence de Durban 3, redite de Durban 1 (*1).
(*1) Résolution 63 (Durban 1) Nous sommes préoccupés par le sort du peuple palestinien vivant sous l’occupation étrangère. Nous reconnaissons le droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination et à la création d’un état indépendant, ainsi que le droit à la sécurité de tous les États de la région, y compris Israël, et engageons tous les États à soutenir le processus de paix et à le mener à bien rapidement.
Résolution 64 (Durban 1) Nous lançons un appel en faveur d’une paix juste, globale et durable dans la région, qui permette à tous les peuples de coexister et de vivre dans l’égalité, la justice et la sécurité en exerçant les droits de l’homme reconnus à l’échelle internationale.