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Hélène Keller-Lind
lundi 5 juillet 2010
Étonnant ce satisfecit donné à l’Autorité palestinienne par« la Conférence internationale des donateurs pour l’État palestinien » lors de la réunion du 1er juillet 2010. Il y a, selon elle, « des progrès réalisés dans la conduite des réformes par l’Autorité palestinienne (AP), notamment en matière de renforcement des institutions de l’Autorité palestinienne dans le cadre du 13ème programme gouvernemental palestinien. Des avancées notables ont été constatées, notamment en matière de gestion, de transparence des finances publiques, de gouvernance et de sécurité. Le Président et les coprésidents demandent que soit poursuivie une stricte maîtrise des dépenses publiques par l’AP. »
Et la Conférence envisage la possibilité d’une rencontre ultérieure de donateurs « dans le cadre de perspectives politiques claires de fin de l’occupation et de création d’un État palestinien. »
Cet état des lieux si optimiste est pourtant démenti par lesrévélations de Fahmi Shabaneh->http://www.lemonde.fr/sujet/e9fc/fa...] qui, justement avait été chargé par Mahmoud Abbas de combattre la corruption voici quatre ans et n’y est pas parvenu Après avoir jeté l’éponge il lançait cet avertissement : le niveau de corruption au sein de l’Autorité palestinienne aura pour résultat une prise du pouvoir par le Hamas comme cela s’est produit dans la Bande de Gaza. Et de noter que Mahmoud Abbas a gardé le personnel politique corrompu de Yasser Arafat. Ce qui est évident lorsque l’on voit, par exemple, qui sont les « négociateurs de paix » palestiniens.
L’avertissement lancé par Fahmi Shabaneh est d’ailleurs confortépar le fait que Mahmoud Abbas a décidé de repousser sine dieles élections municipales palestiniennesen Judée Samarie prévues pour le 17 juillet Les élections présidentielles avaient également été repoussées sine die l’an dernier après que Mahmoud Abbas ait menacé de démissionner...menace bidon, bien évidemment.
Pas un mot n’est dit du refus de l’Autorité palestinienne de reverser les fonds européens nécessaires à la bonne marche de la centrale électrique de Gaza. Fonds que verse pourtant l’UE à cet effet...alors, que deviennent-ils donc ?
Pourtant, à propos de la Bande de Gaza, la Conférence ne se prive pas de commenter la récente décision israélienne de laisser plus de produits encore y entrer : « La situation à Gaza demeure intenable. Le président et les coprésidents se félicitent de l’annonce par le gouvernement israélien de mesures visant à alléger le blocus de Gaza en tenant compte du fait que l’aide à Gaza était, dès l’origine, incluse dans le cadre de la conférence de Paris. » Ce qui, en creux, désigne Israël comme seul coupable de cette situation « intenable » Pas un mot des saisies de fonds par la police du Hamas qui bloquent le système bancaire à Gaza...
D’ailleurs, estime cette Conférence qui donne dans l’angélisme, : « La population de Gaza doit pouvoir entrer et sortir.... »Comment, dès lors que le pouvoir en place dit clairement dans sa Charte et ses médias ou prêches vouloir la destruction d’Israël ? Même angélisme irréaliste lorsque la Conférence « demande à tous les Palestiniens de promouvoir la réconciliation sous l’égide de Mahmoud Abbas. Ils appuient les efforts de médiation déployés par l’Egypte et la Ligue arabe et lancent un appel pour éviter une division permanente entre la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et Gaza. » C’est ignorer, en effet, les réalités et demander, sans y mettre la moindre condition, est dérisoire....
Et pas un mot non plus sur la gouvernance « de facto » duHamas terroriste. On évite d’appeler un chat un chat et de vexer quiconque....Si ce n’est pour dire et par allusion : « Le président et les coprésidents soulignent l’importance de préserver la sécurité d’Israël et de prévenir la contrebande d’armes vers Gaza. Ils demandent la libération immédiate et inconditionnelle du soldat israélien enlevé Gilad Shalit. » On évite ici de dire queGilad Shalit est français aussi, le mot Hamas n’est bien entendu pas prononcé. Et suffit-il de « demander » sans exercer la moindre pression ?
Quant au boycott des produits venus des « colonies » ou y ayant transité, la destruction des produits confisqués, et à l’interdiction faite aux Palestiniens d’y travailler, ce qui mettra quelque 30.000 Palestiniens au chômage, motus...D’ailleurs,comment est financée cette campagne bien structurée ? Avec nos fonds sans nul doute.
Motus aussi sur l’incitation virulente anti-israélienne et antisémite de l’Autorité palestinienne www.palwatch.org Et, même remarque : comment est financée cette campagne audio-visuelle et dans la presse écrite si bien structurée ? Avec nos fonds sans nul doute.
Rien n’est dit non plus de l’inaction des dirigeants palestiniens concernant les « crimes d’honneur » La représentante palestinienne en France déclarait récemment que « si le Président n’a pas encore signé de décret criminalisant cette pratique c’est que la priorité est l’occupation.... » Et tant pis pour les Palestiniennes qui vivent dans de telles conditions.
Salam Fayyad était venu demander d’autres versements à cette occasion. Donc, bonne fille, la Conférence « appelle les donateurs à poursuivre leur aide budgétaire à l’Autorité palestinienne en répartissant le fardeau équitablement entre tous les donateurs. Le président et les coprésidents adressent un appel à l’ensemble de la communauté internationale, en particulier aux pays arabes. »
« Les délégations de 87 pays et organisations internationales se sont engagées à fournir un montant de 7,4 milliards de dollars » aux Palestiniens, ceux de Gaza y compris, lors de la première Conférence de décembre 2007 On parle donc de sommes considérables auxquelles il faut ajouter ce que versent les pays arabo-musulmans, bien moins généreux, d’ailleurs ou les autres versements faits par différentes organisations internationales. Le tout pour aider les Palestiniens dans leur projet de « Construire un Etat palestinien »...
La Conférence fait-elle de véritables contrôles de l’utilisation des fonds conséquents versés à l’Autorité palestinienne, contrôles pourtant nécessaires, on le voit, ou du respect de ses demandes une condition sine qua non à des versements ?
La réponse est non. Or cela serait la moindre des choses si elle entend véritablement œuvrer pour la paix. Ce qui ne se fera jamais tant que sont signés ainsi de fait des chèques en blanc et si la Conférence continue à faire preuve d’angélisme en ce qui concerne l’Autorité palestinienne ou, pure encore, le Hamas.