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Le Premier Ministre Benjamin Netanyahou a déclaré aux responsables américains que son pays était en droit de construire où bon lui semble dans sa propre capitale (Elizabeth Dalziel/AP file) |
Le Premier Ministre Benjamin Netanyahou a eu parfaitement raison de parler des liens stratégiques américano-israéliens, au cours de son allocution devant la Conférence de l’AIPAC, mardi dernier.
Durant les récentes tensions bilatérales entre l’Administration Obama et l Gouvernement israélien, une rumeur vicieuse a commence de poindre, selon laquelle les Etats-Unis avaient le sentiment que « l’intransigeance » israélienne dans le processus de paix, mettaient en danger les troupes américaines en Irak et en Afghanistan.
La source de cette rumeur n’est pas, à l’origine, le Général David Petraeus, Commandant en chef du Central Command américain, lorsqu’il a récemment témoigné devant le Comité des services de l’armée du Sénat américain. Petraeus est trop préoccupé par le possible éclatement d’une Intifada qui serait difusée par le réseau satellitaire Al-Jazeera et provoquerait la colère de la rue arabe, quiaffaiblirait la légitimité de ses partenaires arabes et de leurs armées.
Cependant, l’idée qu’Israël mettait en danger les forces américaines a commence à se propager au sein des cercles de Washington. Par exemple, Jake Tapper, le correspondant d’ABC News à la Maison Blanche, a interviewé le conseiller politique du Président Obama, David Axelrod, le 14 mars et lui a demandé si les « problèmes internes » d’Israël metaient les troupes américaines en danger.
Alors qu’Axelrod refusait de répondre, Tapper a insisté et repose la question une deuxième fois. Cette idée a, de façon claire, pénétré la pensée des journalistes politiques.
L’éditorialiste Jeffrey Goldberg a écrit que le fait d’établir un lien entre les projets de construction dans le quartier de Ramat Shlomo à Jérusalem et la présence des forces au Moyen-Orient actuellement, venait des reportages de la presse israélienne sur la rencontre entre le Vice-Président Joe Biden et Netanyahou à Jérusalem. Le porte-parole de Biden a démenti ces reportages, lorsque Goldberg s’est livré à une enquête plus approfondie (auprès de lui).
L’effet le plus évident des rumeurs de cette sorte consiste à renforcer l’image qu’Israël est plus un fardeau stratégique qu’un atout stratégique, qui ne fait qu’exacerber les tensions actuelles. Depuis des années, il existe une entreprise artisanale de forces anti-israéliennes qui tourne à plein et qui a essayé par tous les moyens de promouvoir cette vision à travers les Etats-Unis.
Cela a commence avec les Professeurs Stephen Walt d’Harvard et John Mearsheimer de l’Université de Chicago, qui ont argué, dans « Le Loby Israélien », leur livre publié en 2007, qu’Israël n’est rien d’autre « qu’une charge stratégique ». Ils ont réalisé une percée significative au sein des universités et des think-tanks, de façon à ce que la rumeur selon laquelle les projets de construction à Jérusalem menaçaient les soldats en Afghanistan trouve un terrain fertile.
Netanyahou a fait remarqué devant l’AIPAC qu’Israël aidait concrètement à sauver la vie d »Américains. Historiquement, il est absolument exact de dépeindre le partenariat stratégique d’Israël de cette façon. En août 1966, le Mossad réussit à recruter un pilote de l’armée de l’air iraquienne qui s’échappa avec son MiG-21 vers Israël.
Les informations sensibles concernant le MiG-21 furent partagées avec Washington et se seraient avérées extrêmement instructives, si on prend enconsidération le fait que le MiG-21 était le fer de lance des forces aériennes du Nord-Vietnam durant les années qui suivirent.
Israël a fourni aux Américains de nombreux autres secrets des systèmes d’armement soviétique, allant du canon de 130 mm au tank T-72. On a cité le Général George Keegan, l’ancien chef des services de renseignement de l’Armée de l’air américaine, dansun article du New York Times, du 9 mars 1986, déclarant que les informations que les Etats-Unis avaient reçu d’Israël n’auraient pas pu être obtenues, même si l’Amérique possédait « 5 services équivalant à la CIA ».
Keegan allait encore plus loin : “La capacité dont dispose l’Air Force américaine en particulier, et l’armée en général, de défendre quelque position qu’il détient au sein de l’OTAN, elle le doit bien plus à l’impulsion du renseignement israélien qu’il ne la doit à toute autre source de renseignement prise isolément ».
Même après la Guerre Froide, Israël a continué à constituer un partenaire stratégique vital pour l’Amérique. En 2007, l’Ambassadeur américin n Israël a révélé que la technologie israélienne était utilisée par les forces armées américaines en Irak pour se protéger des enginsexplosifs improvisés (IEDs) qui étaient responsables de la plupart des victimes de la guerre d’Irak.
En bref, Israël a contribué à sauver des vies américaines en Irak.
Le 15 mars 2007, le Commandant de l’EUCOM, le Général Bantz Craddock a declare devant le Comité de la Maison des Services de l’Armée, que “ au Moyen-Orient, Israël est le plus proche allié qui soutient de façon consistante et directement nos intérêts ».
Durant son discours devant l’AIPAC, Netanyahou a dévoilé qu’”Israël partage avec l’Amérique » tout ce qu’il sait au sujet de leurs ennemis communs, et plus particulièrement, les renseignements.
Lorsque des états tels que les Etats-Unis et Israël rencontrent des désaccords diplomatiques de grande importance, c’est souvent la nature même de leur exploitation par la presse qui cherche à en alimenter le drame. Un débat nourri sur l’application de la Quatrième Convention de Genève de 1949 à Jérusalem pourrait tout-à-fait convenir dans le cadre de la Haute Faculté de Droit de Yale, mais cela ne fait pas vendre de journaux.
C’est pour cette raison que l’Administration Obama a une responsabilité toute particulière à devoir contenir ses tensions envers Israël. Cela constituerait une très grave conséquence si jamais le désaccord à propos du droit d’Israël à Jérusalem déteignait sur la relation stratégique entre les deux états.
Netanyahou a tenté de contenir ce problème dans le cadre de la conference de l’AIPAC, mais les deux côtés ont besoin de s’assurer que des tensions diplomatiques superflues ne sacriferont pas leurs intérêts stratégiques de long terme qui ont assuré, jusqu’à présent, la sécurité des deux pays.
Dore Gold a été l’Ambassadeur d’Israël à l’ONU. Son site Web est : www.dore-gold.com . Il dirige le Centre des affaires publiques de Jérusalem (JCPA).
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