Merci Pour l'envoi E.Navon
La deuxième génération des Boat People
Par le Dr Emmanuel Navon
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Est-ce un hasard si la dernière flottille qui tente désespérément d’entrer à Gaza vient de Grèce ? L’économie grecque est en train d’imploser alors que l’économie gazaouite est en pleine croissance. Ces Hellènes courroucés qui tentent de briser le blocus (et de réparer leurs bateaux) ressemblent plus à des Boat People qu’à des libérateurs.
Les foules manifestent quotidiennement (et violemment) à Athènes. Le Gouvernement grec a récemment approuvé un plan d’austérité pour s’assurer l’aide financière de l’UE, mais en réalité ce plan de sauvetage ne fera que maintenir momentanément à flot une économie en faillite incapable de rembourser ses dettes et de se réformer. La Grèce est insolvable : ses dettes représentent 160% de son PIB. Le Gouvernement ne peut plus financer son déficit budgétaire et n’aurait plus de cash flow si ce n’était pour l’aide de l’UE et du FMI.
Gaza, en revanche, a connu une croissance économique de 16% en 2010. Le New York Times a récemment rapporté qu’un nouveau centre commercial et deux hôtels de luxe viennent d’ouvrir à Gaza. Les importations ne cessent de croître, bien qu’elles excluent armes et munitions.
Il semble donc que les ressortissants des pays européens en faillite dont la survie économique dépend des contribuables allemands et américains (via l’UE et le FMI respectivement) voient dans l’immigration vers Gaza la réalisation de « l’audace de l’espoir. » En réalité, évidemment, les flottilles ont un objectif plus sinistre.
L’un des principaux organisateurs de la « deuxième flottille » pour Gaza est Muhammad Sawalha, un activiste du Hamas qui vit en Grande-Bretagne et qui est cosignataire de la « Déclaration d’Istanbul. » Ce document déclare entre autres que « La nation musulmane » se doit de fournir des armes aux Palestiniens « pour qu’ils puissent vivre et poursuivre le Jihad dans la voie d’Allah. » Parmi les autres organisateurs de la flottille cette année figurent Walid Abu al-Shewarib, un membre du Hamas ainsi que de la branche allemande des Frères musulmans, et Amin Abu Rashid, un dirigeant du Hamas hollandais.
La stratégie du Hamas pour mettre fin au blocus militaire et maritime imposé par Israël est simple : provoquer une confrontation avec Tsahal, présenter le Hamas comme la victime et Israël comme un pirate, et obtenir le soutien de la communauté internationale pour la « libération » de Gaza. Cette stratégie porta ses fruits l’an dernier (le quotidien français Libération traita Israël d’ « État-pirate »). Comme le clip satirique « Nous-nous foutons du monde » l’avait bien dit : « Nous leur ferons croire que le Hamas est la Mère Térésa que Tsahal est un tueur à gage. »
Que le Hamas-Europe organise une flottille pour aider le Hamas-Gaza est logique. Ce sont des collègues et des frères d’armes. Ce qui semble inexplicable est le soutien des Juifs progressistes et des militants des droits de l’homme pour ces antisémites et misogynes médiévaux. Mais, en réalité, l’explication est simple.
Il y a parmi les Croisés de la flottille des gens comme Adam Shapiro et Dror Feiler. Shapiro est un Juif de Brooklyn qui se dit ne pas se considérer comme Juif, qui a épousé une Palestinienne, et qui était allé servir de bouclier humain à Arafat pendant l’Opération Rempart en mars 2002. Feiler, quant à lui, a grandi dans un Kibboutz communiste, s’est installé en Suède, et a renoncé à sa nationalité israélienne. Si Shapiro et Feiler ont une telle passion pour la liberté et les droits de l’homme, pourquoi n’envoient-ils pas des flottilles vers la Syrie et la Libye, où la population civile est massacrée par ses tyrans ? La réponse est que Shapiro et Feiler sont obsédés par Israël parce qu’Israël est le miroir de ce qu’ils veulent enterrer : leur identité juive.
Quant aux gauchistes américains et européens, Israël est la preuve vivante que leur tentative de se couper de leurs racines judéo-chrétiennes a échoué. La « Palestine » est devenue la Terre promise mythologique du nihilisme. Contrairement aux Boat People, ces Croisés du dimanche ne fuient pas les massacres et la faim. Mais, comme eux, ils espèrent qu’errer sur les mers en face des caméras les sauvera de leur misère.
Emmanuel Navon www.navon.com, 6 juillet 2011