Lire les autres décryptages
La Grêce et Rome, faillite des deux Empires qui asservirent Israël
Par ARIé
Nos rabbins nous enseignent qu’au tout début de l’univers, la terre était « Tohu et Bohu », que l’on traduit généralement et incorrectement, par chaos et désolation, et que l’obscurité s’étendait sur la face de l’abime, jusqu’à ce que D., par sa seule parole, n’y injecte la lumière ; « et D. dit: que la Lumière soit ! ». Vient Rabbi Shimon Ben Lakish (Midrach Berechith Rabbah; page 24) et nous dit qu’en fait les quatre éléments mentionnés, se réfèrent aux quatre exils d’Israël.
La terre était chaos/informe (Babylone) et désolation (Perse/Mède) et l’obscurité/ténèbres (Grèce), sur la face de l’abime (Rome/ Edom). Cette affirmation n’est pas gratuite ; l’obscurité renvoie sur la domination grecque, parce qu’au delà de sa domination physique et territoriale sur la Judée, l’objectif de la Grèce, d’Alexandre le grand (qui de son vivant a été super sympa avec les juifs) et de ses successeurs, a consisté à obscurcir les yeux des Hébreux et, accessoirement des autres peuplades conquises. La philosophie et la sagesse grecque n’était-elle pas supérieure à ces croyances de grand-mère, professées par les Judéens. Parmi les juifs, deux classes se formèrent: lesHassidim (nom repris par la suite par les descendants du Baal Chem Tov) qui refusent toute concession à la civilisation grecque dominante, et les Mityavnim (du mot Yavan qui signifie « Grèce » en hébreu), les hellénisants, dont l’ambition était de faire de Jérusalem une Capitale prospère et d’intégrer la Judée dans la culture grecque. Quant à l’ « abime », nous dit Ben Lakish, c’est l’exil des Hébreux par l’Empire de la méchanceté, qui est tellement étendu et profond qu’il échappe à toute mesure, tant par sa durée, qui est si longue qu’elle ne peut être mesurée, que par la densité de sa méchanceté. Mais le vent (sic) de D. flotte au dessus des Eaux et, renvoie sur la Délivrance finale.
C’est à dessein que je ne vous parle pas des deux premiers exils, matérialisés par le Tohu et le Bohu, car ils sont passés; morts et enterrés. L’obscurité sur la face de l’abime est par contre notre lot quotidien. En -167 les Macabées se révoltent contre la puissance hellénique, et l’Etat indépendant de Judée sera fondé en -141, On pourrait croire que les Hébreux ont triomphé de l’obscurité ; l’histoire de Hanoucca ne l’atteste t-elle pas ? Mais le petit royaume de Judée ne vivra en tout et pour tout que 78 ans. Pourquoi? Parce qu’une nouvelle Puissance voit le jour qui supplante Yavan, Ionie, la Grèce. C’est Rome/Edom. Et c’est ce même exil qui se prolonge depuis plus de deux mille ans.
Les deux derniers exils ressemblent à un trou sans fond recouvert d’un couvercle: Rome, exil interminable, trou abyssal – comme l’abime – dont, par définition, on ne connait pas la profondeur, recouvert par une chape d’obscurité qui invite à l’oubli de notre Judaïsme.
Il me semble, petit Hiddouch de ma part, que les deux derniers exils, à savoir « l’obscurité à la face de l’abime » n’en forment qu’un, comme la civilisation helléno-romaine, qui illustre, bien plus précisément notre quotidien culturel, depuis des millénaires, que le vocable « judéo-chrétien », qui n’a aucun sens, tant le Judaïsme et le Christianisme sont aux antipodes l’un de l’autre. En fin de compte, le dernier exil n’est pas, à l’origine, le fait des Chrétiens, mais bien de l’Empire romain païen, abondamment nourri par la philosophie grecque qui l’a précédé et nourri. Jusqu’à une période récente, le grec et le latin n’étaient-ils pas enseignés dans nos bonnes écoles, et tout lycéen qui aspirait à une culture classique était tenu de les apprendre.
Il est intéressant de jeter un coup d’œil aux héritiers actuels de ces deux empires colossaux. Honneur aux Anciens, la Grèce, first. En 1981 l’Union Européenne veut saluer la fin de la dictature des Colonels et coopte la Grèce dans le camp des Démocraties, pour la récompenser de sa bonne conduite. En 2001 les portes de l’Euro lui sont ouvertes, en même temps qu’au Portugal et à l’Espagne. Les comptes de la Grèce sont truqués et tronqués ; tout le monde le sait. Qu’importe, la Grèce, mère nourricière et pierre angulaire de la civilisation helléno-romaine, ne doit pas être abandonnée sur les bas côtés de la route. Elle aura droit désormais aux très juteux fonds structurels régionaux, ce qui lui permettra de vivre au dessus de ses moyens et de continuer à falsifier les comptes.
Le problème, c’est que l’obscurité grecque actuelle ne fait que masquer l’abime du déficit d’autres membres de la Communauté avec une préférence marquée pour les Etats les plus « romains »: Portugal, Espagne, Italie, Irlande, France. Les déficits budgétaires sont tellement abyssaux, considérables et insondables qu’ils risquent d’entrainer l’Europe dans les abimes, et l’Euro vers l’implosion.
L’Union européenne me fait penser à la Tour de Babel dont les habitants ne voulaient pas se quitter, pensant qu’en vivant ensemble ils se tiendraient d’avantage chaud et seraient moins exposés aux prédateurs. On connait la suite.
L’Union Européenne qui forme un ensemble géographique et économique helléno-romain et non judéo-chrétien; Israël ne faisant même pas parti de cet conglomérat, me semble en bien mauvais état. Que se passera t-il quand il faudra s’atteler aux déficits des autres sous-ensembles, ce qui ne saurait tarder? Les fonds de l’abime commenceront-ils à devenir visibles, donc mesurables ?
L’obscurité est relativement facile à combattre; il suffit pour cela de mettre de côté, même provisoirement, la culture gréco-romaine, en s’attachant un peu plus aux textes des Hassidim au détriment de ceux des Mityavnim L’abime insondable dans lequel nous sommes plongés depuis plus de deux mille ans, c’est à dire depuis la chute de la Judée, une fois ôtée la chape de plomb de l’obscurité, finira par révéler ses limites. Est-ce à dire que la probable débandade de l’Occident gréco-romain, qui a pris de nos jours la forme de l’Union Européenne, signifie la fin de l’exil ? Je l’ignore et ne cherche pas à le savoir, car il est interdit de spéculer sur la fin des temps. Il n’empêche que les deux formidables Empires qui ont été la cause des deux derniers exils d’Israël, à l’instar des deux précédents (Babylone et Perse) ne sont aujourd’hui que l’ombre de ce qu’ils furent.
Les Textes nous disent qu’un jour Edom va se lier à Ismaël pour marcher ensemble sur Jérusalem – ce qui se produit tous les jours à des degrés divers – mais aussi, que des tas de pépins vont les attendre en chemin. En attendant, il n’est nulle part fait mention d’un cinquième exil qui serait le fait d’Ismaël. Des ennuis en nombre certes, mais apparemment négligeables à côté de ce qu’Israël eut à subir depuis que Nabuchodonosor en -586 détruisit le Temple de Salomon.
Quant au délitement de Rome qui a pris des proportions invraisemblables ces temps derniers, il ne me semble pas non plus dû au hasard. La curie romaine, censée assister le Pape, brille précisément par son incurie à s’en dépêtrer.
La Grèce en faillite financière, Edom-Rome-Le Vatican en faillite morale; « l’obscurité s’étend bien sur la face de l’abime », comme il est écrit dans le premier chapitre de la Genèse.