La chute du régime Moubarak a permis aux groupes terroristes d’importer clandestinement d’énormes quantités d’armes.
Par Ron Ben-Yishai
Adapté par Marc Brzustowski
Pour © 2011 lessakele et © 2011 aschkel.info
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Sept mois ont passé depuis l’éclatement des soulèvements dans le monde arabe. La vague est encore loin d’être terminée et il est encore difficile d’estimer ses implications et à quel point il affectera, sur le long terme, la situation politique, stratégique et sécuritaire d’Israël. Cependant, on peut déjà voir, dès maintenant, plusieurs développements qui ont un poids direct sur l’équilibre sécuritaire et militaire entre Israël et les éléments qui le menacent sur des théâtres de guerre voisins.
Le Hamas et le Jihad Islamique de la Bande de Gaza sont les principaux bénéficiaires immédiats de ce qu’on connaît sous le terme de « printemps arabe ». Les émeutes en Egypte et la destitution du pouvoir de Moubarak et de ses associés ont accéléré deux développements : premièrement, les Frères Musulmans ne sont plus un mouvement clandestin et ils sont devenus un élément politique important et influent. L’influence du groupe a poussé le gouvernement égyptien à stopper complètement la construction de la barrière de métal souterraine construite avec l’assistance américaine, dans le but de bloquer les tunnels de contrebande. Le régime égyptien ne fait aucun effort pour freiner la construction de nouveaux tunnels et a pratiquement suspendu sa lutte contre la contrebande de Rafah vers la Bande.
Simultanément, les forces de sécurité égyptiennes sont préoccupées par des conséquences intérieures qui leur ont fait perdre le contrôle de la Péninsule du Sinaï. Quelques 300 000 Bédouins appartenant à quatre ou cinq grandes tribus sont, désormais les vrais maîtres de la région. Les principaux revenus de ces tribus sont fondés sur le trafic en général, et dans la contrebande vers Gaza, en particulier, et ils ont rapidement exploité le vide sécuritaire régnant dans la Péninsule, à la suite de la révolution.
Résultat de ces développements, les cargaisons d’armes vers la Bande ont fait un bond en avant, ces derniers mois. Tout ce que les Iraniens et leurs émissaires avaient envoyé au cours des dernières années et que les Bédouins avaient caché et stocké – puisqu’ils attendaient une opportunité de le transférer au Hamas sous le nez des Egyptiens – a afflué sans encombre à Gaza au cours des cinq derniers mois. Pendant ce temps, de nouvelles cargaisons sont arrivées et ont été transférées sans délai au Hamas et au Jihad Islamique, ou sans nul besoin de devoir les cacher.
Par conséquent, les groupes terroristes de la Bande de Gaza ont doublé la quantité d’armes présentes dans leurs arsenaux. Aujourd’hui, selon des sources hautement crédibles, ces organisations possèdent quelques dix-mille roquettes de tous types, un nombre identique à celui du Hezbollah, durant la seconde guerre du Liban.
Bien qu’il s’agisse-là d’une configuration extrêmement préoccupante, la grande majorité des roquettes détenues par le Hamas et ses alliés sont des projectiles de courte portée dotés de charges relativement petites. Les groupes terroristes de Gaza, et surtout le Hamas et le Jihad Islamique, détiennent des milliers de roquettes Grad de portée moyenne et une poignée de missiles Fajr qui ont une portée de 65 kms (environ 40 miles), qui peuvent atteindre les abords de Bat Yam, juste au sud de Tel Aviv.
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