La « paix » comme continuation de la guerre par d’autres moyens… |
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Merci à Sydney TOUATI pour ce texte !!! |
![]() On nous dit que le problème de la paix entre palestiniens et israéliens achoppe sur la question des implantations, notamment sur la dernière autorisation de construire neuf cents logements dans le quartier de Gilo à Jérusalem. |
Ainsi donc, le vieux conflit qui oppose arabes, palestiniens aux israéliens ne reposerait que sur un problème de permis de construire ou de démolir… Toutes les tensions opposant l’Occident et l’Orient depuis des millénaires, cristallisées sur un minuscule point de droit : la municipalité de Jérusalem avait-elle le droit de délivrer un permis de construire à des Juifs ? Les Juifs ont-ils le droit de construire des appartements dans leur propre pays ? A l’heure où le monde est la proie de la plus grande crise économique, où des centaines de millions de personnes sont menacées par la famine, jetées sur les routes, arrachées à leur terre, leur quartier, massacrées parfois ; où le réchauffement climatique met en jeu la survie de notre écosystème ; où la violence augmente sans cesse ; où il ne se passe pas une semaine sans qu’un kamikaze au nom de l’Islam ne se fasse sauter pour tuer le plus grand nombre de personnes ; où des centaines de millions de personnes sont sans emploi ; où la construction du moindre barrage en Chine entraîne le déplacement de dizaines de milliers de personnes… Le Président des Etats-Unis et la plupart des plus hauts responsables des pays du monde se focalisent sur quelques immeubles à Jérusalem, réduisant ainsi le malheur du monde à une cause simple. Jamais, la politique internationale ne s’était logée aussi bas ; n’avait été aussi massivement bornée. Le « processus de paix » conduit à une situation digne de Ionesco : Un permis de construire contre la paix ! Qui peut souscrire à une telle fable ? Qui peut raisonnablement y croire ? Que signifie-t-elle ? Une discrimination suspecte. A combien se chiffre le nombre d’exilés depuis la seconde guerre mondiale ? A plusieurs dizaines de millions ? Plusieurs centaines de millions ? Qui sont-ils ? Hormis le cercle limité des spécialistes, nul ne le sait. Si vite apparus, si vite oubliés. Le monde quant à lui est focalisé depuis des dizaines d’années sur le sort d’un unique et seul groupe humain, les palestiniens, qui représentent la population la plus aidée, la plus soutenue, entretenue de la planète. Tant pis pour les autres, les grands refoulés de l’histoire. Ils doivent se contenter des toutes petites miettes de l’immense festin de la solidarité internationale. On réalise que la diplomatie mondiale alimente aujourd’hui sa politique à la rubrique des « faits divers ». Elle est branchée sur la micro pour ne pas dire la minuscule histoire. Elle condamne ainsi avec véhémence l’octroi d’un permis de construire délivré en toute légalité par une commune de l’unique pays démocratique du Moyen-orient. Est-ce que le monde suit avec précision le cadastre de chaque pays du globe ? Combien de maisons démolies en Inde, en Russie, en Chine, en Algérie ? Le monde diplomatique n’a que faire des décisions prises en matière d’urbanisme ici ou là. Il est totalement absorbé par un seul point du globe. Pourquoi une telle discrimination ? Pourquoi une telle attention ? Pourquoi tant de sollicitude de la part des puissants de ce monde ? Les dirigeants de la planète souffriraient-ils d’une sorte de névrose obsessionnelle ? Seraient-ils devenus monomaniaques ? En tous cas, l’obsession palestinienne est indéniable. Comme tout symptôme névrotique, il est l’expression de quelque chose qui ne peut être montrer, être dite. La double fonction des palestiniens Les Palestiniens ont une qualité majeure : ils sont les ennemis d’Israël. C’est à la fois leur « chance » et la cause de leur malheur perpétuel. Car si cet attribut leur vaut le soutien de la plupart des pays du globe il a également pour effet de les enfermer ad vitam æternam dans cette guerre permanente. En dehors de cette qualité, les palestiniens n’intéressent personne. Ils le savent. Ils en ont fait la douloureuse expérience. Lorsqu’ils sont massacrés par les Jordaniens, le monde est indifférent ; lorsqu’ils sont chassés du Koweït après la première guerre du Golf, le monde est indifférent…lorsque la frontière avec l’Egypte leur est fermée, le monde est indifférent. Pas une voix ne s’élève à l’encontre de l’attitude ouvertement hostile des « frères » arabes lorsque les palestiniens ont un problème avec eux. 1°) Pour les Etats arabes : instrument de guerre Du côté des Etats arabes, le contrat est clair. Les Etats arabes les considèrent comme des martyrs ou de la « chair à canons » ; ils ne sont applaudis qu’en kamikaze ou en ennemis irréductibles d’Israël; aucun pays arabe n’est prêt à les accueillir ; tous comptent sur eux pour poursuivre une guerre sans fin contre Israël, guerre que ces Etats sont incapables de conduire. Malheur aux palestiniens s’ils renonçaient à cette fonction ! Ceux qui se risquent à croire en la paix et établissent des relations normales avec Israël sont massacrés comme traîtres. 2°) Pour l’Europe, instrument de paix Même attente du côté des occidentaux. Mais ici les choses sont infiniment plus complexes. L’Europe entretient, finance, nourrit, veille en permanence sur les palestiniens avec une constance remarquable. L’une des premières décisions prises par le Président Sarkozy sitôt élu, est de réunir un collectif de donateurs pour récolter des fonds destinés aux palestiniens. Dans le même temps des millions d’africains meurent dans l’indifférence générale. Comment justifier à la fois une telle urgence et une telle discrimination ? L’Europe estime que les palestiniens sont victimes d’agressions. L’Europe agit-elle ainsi avec toutes les populations agressées de la planète ? Il est clair que non. Pourquoi dès lors cette extrême sollicitude pour les palestiniens? Lorsqu’un pays consacre une part importante de son énergie à la défense d’une cause ; lorsque ce pays se mobilise systématiquement et prioritairement pour cette cause, c’est que cette cause remplit une fonction vitale pour lui. Il est manifeste que les palestiniens sont au cœur de la politique intérieure et extérieure de l’Europe. Quelles fonctions vitales remplissent les palestiniens pour être un élément clé du dispositif européen ? Pour les pays arabes, la réponse est simple : la plupart des pays arabes comptent sur les palestiniens pour poursuivre la guerre contre Israël, pour les venger des guerres qu’ils ont systématiquement perdues. Les européens quant à eux, soutiennent les mêmes palestiniens parce qu’ils estiment qu’ils sont les seuls à pouvoir faire la paix avec les israéliens. Les mêmes palestiniens sont ainsi soutenus par le clan arabe et par le clan occidental pour des motifs en apparence diamétralement opposés. Comment comprendre une telle contradiction ? La résolution de la contradiction Or, la politique arabe en cette matière est claire : elle vise à maintenir un état constant de guerre qui conduirait à terme, à la destruction d’Israël. Comment concilier les principes de guerre qui animent les Etat arabes et les principes de paix qui animent les Etats occidentaux ? Comment financer la guerre, la soutenir tout en donnant le sentiment qu’on lutte pour la paix ? Les soviétiques étaient les maîtres incontestés dans le domaine du double langage. Ils avaient inventé une arme redoutable appelé « mouvement de la paix » ou « clan de la paix ». Par ce biais, il pouvait mener, soutenir, toutes les formes de guerres contre les démocraties ou contre n’importe quel pays qu’ils souhaitaient combattre tout en proclamant agir pour la paix. « Paix » que de crimes commis en ton nom ! Les européens, s’inspirant du modèle soviétique, ont inventé la formule qui allait permettre de résoudre la cadrature du cercle, de concilier l’inconciliable : la volonté de guerre et la volonté de paix. Ils ont enfermé palestiniens et israéliens dans une impasse absolue, capable de satisfaire et les visées belliqueuses arabes et les volontés de paix de l’Occident ; cette formule magique s’appelle « Processus de Paix ». Grâce à cette ruse, les occidentaux financent, soutiennent encouragent les palestiniens à faire une guerre éternelle à Israël tout en se donnant bonne conscience. Mais il y a plus grave. Cette formule complète et valide au plan diplomatique le dispositif arabe de lutte contre Israël. Elle vise à neutraliser totalement les défenses d’Israël face aux agressions quotidiennes dont l’Etat hébreu est la cible. Le rapport Goldstone confirme cette stratégie redoutable. Elle illustre la remarque volontairement provocatrice formulée par Michel Foucault : la « paix » n’est souvent que la guerre continuée par d’autres moyens. C’est bien la guerre qui se poursuit derrière la politique initiée au nom du processus de paix. Par ce biais, les palestiniens ont réussi l’incroyable exploit de permettre aux européens de rendre terriblement efficace la formule de guerre terroriste choisie par les Etats arabes pour lutter contre Israël. La fonction cachée Le « Processus de Paix » est en réalité le processus de blanchiment de la mauvaise conscience des européens. L’Europe n’est pas encore prête à « soutenir » Israël. Aux yeux des Occidentaux, Israël est porteur de quelque chose d’ « insoutenable » ; cette chose que l’Europe n’a jamais voulu voir ni assumer c’est sa propre origine. Tant que ce processus de blanchiment ne sera pas parvenu à son terme, les européens continueront à instrumentaliser les palestiniens dans leur guerre contre Israël. Le jour où les européens pourront faire face normalement à Israël, c’est-à-dire à ce qu’ils considèrent comme la part « maudite » d’eux-mêmes, l’état de guerre permanent qu’ils entretiennent cessera. Pour l’heure, hélas, les palestiniens n’ont d’autre choix que d’être les ennemis irréductibles d’Israël. S’ils cessaient de jouer ce rôle, ils perdraient toute considération et toute aide. Ils rejoindraient la cohorte des oubliés de l’histoire. Le véritable enjeu de cette guerre n’est pas l’opposition israéliens/palestiniens. |