Merci Pierre-Alain
La Planète des Bobos
Par Pierre-Alain Lévy
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KADHAFI, AHMADINEJAD, et les BOBOS Par Pierre-Alain Lévy
Son manque de culture et son absence de discernement le font vite choisir le camp du conformisme et de la lâcheté.
Ils ont un avis sur tout et la connaissance de rien, ils se considèrent comme de nouveaux justiciers et se forcent à ne pas se rappeler d’où ils viennent, eux les héritiers des révolutions communistes du vingtième siècle qui ont échoué, ou les flagellants des Croisades qui se sont compromises, communiants en déshérence de foi, le cœur sur la main et la tête bien légère, incultes de l’histoire du siècle achevé, militants cocufiés, chevaux-légers d’appareils de pouvoir ; ils feignent de ne pas se souvenir de la responsabilité de l’idéologie léniniste dans la naissance du Goulag, tout comme l’antijudaïsme séculaire de Rome et l’inertie politique du Vatican face à la destruction des Juifs d’Europe. Leur orgueil n’admet pas qu’ils se voient déstabilisés
Leur vanité n’a d’égale que l’impuissance qui les remplit, ces « braves gens » qui témoignent, qui s’indignent, qui déplorent, ces pseudo pacifistes qui vivent dans le confort et l’air conditionné et dont les batailles ne sont que de confettis à Nice ; ce sont les « Bobos » d’aujourd’hui, ces racleurs de pavés, pour des émotions côte à côte, dans la différence culturelle et exotique d’un défilé le temps d’un après-midi dans un grand élan d’amour fraternel ! Ces fils de Rousseau et de Barrès
Ils se veulent « modernes » ils ne sont qu’éphémères. Incapables de penser par eux-mêmes, ils ne réagissent qu’à des sollicitations primaires, prétendent à la justice universelle alors que leur égoïsme paradoxal n’est que le reflet de leur insuffisance et de l’ignorance qui les caractérise.
Il y a quelques semaines à peine ils partaient tous en vacances en Tunisie pour huit jours pour profiter du soleil à moindre prix et acheter quelques textiles ou maroquinerie de contrefaçon, les plus aisés d’entre eux s’offraient une croisière en Egypte sur le Nil. Qu’il faisait bon prendre un thé à la menthe et aux pignons sous le soleil de pays où la délinquance était contenue, que l’on se sentait bien à bronzer, nul état d’âme alors!
Démocrate d’un côté de la Méditerranée, touriste au delà, n’est-ce pas … !
Ils sont versatiles et leurs fidélités intellectuelles sont relatives. Ils se croient affranchis et libres quand ils ne sont que des ilotes. Ils sont de tous les temps et de tous les pays occidentaux aujourd’hui, leurs pères applaudissaient déjà Pétain avant de rejoindre de Gaulle ; dans les années soixante ils défilaient en rangs syndicaux serrés contre Franco, se réclamaient de la République, se calmaient après Pâques et dès juillet venu, valises bouclées, ils partaient voitures pleines passer leurs vacances sur la Costa Brava. Ils ont la force morale du pleutre et la rectitude du vent
« La culture bobo » ne se compte point en octet, ni en rayons de bibliothèques, elle s’apparente plutôt à des spots publicitaires voire à des slogans. Ne leur parlez pas de La Cabbale ou de la Kahina, de la musique arabo andalouse ou du Ladino, du second Temple ou de Flavius-Josephe, de Voltaire ou de l’affaire Dreyfus, d’Albert Cohen, de Pierre Mendès-France ou des derniers Prix Nobel français de physique, les BOBOS ne connaissent pas ! Ils fonctionnent par flash et ne saisissent d’un texte que quelques fragments de phrases, c’est ainsi qu’ils font illusion !
Pas davantage ne s’intéressent-ils et n ‘approfondissent-ils la société où ils vivent, ils ne sont qu’apparence légère et si leur épiderme n’est point recouvert de capteurs sensoriels ils fonctionnent au moindre signal symbolique rapporté par les medias. Comme la constance n’est pas leur point fort ils tanguent.
Leurs héros d’aujourd’hui sont gominés après avoir survécu, les pauvres, à un mois de pensionnat télévisuel sous l’œil voyeur des caméras de télévision ou certains, d’autre manière, posent à jouer au vieux monsieur philosophe et humaniste pour quelques rognures d’orgueil renfermé. Chaque âge dit-on, a les porte-paroles et les symboles qu’il mérite
« Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » chantait naguère Jean Yanne. C’est à cette aune que se reconnaît le Bobo ! Son manque de culture et son absence de discernement le font vite choisir le camp du conformisme et de la lâcheté.
Dans le maelstrom politique qui bouleverse aujourd’hui bien des états musulmans de la Tunisie à Bahreïn, il est bien difficile de discerner les lignes de force qui s’opposent tant les situations et les histoires sont différentes d’un pays à l’autre.
Mais lui le Bobo il sait, et mieux que les autres, spontanément ! Faites lui confiance c’est « le combat pour la liberté » comme il dit ! La lutte du bien contre le mal, c’est d’ailleurs son exclusive grille de lecture. Et s’il est tout feu tout flamme quand il évoque le droit des peuples, il se moquait de ces mêmes peuples comme d’une guigne au jour de l’an. Son adaptabilité est si singulière qu’il deviendrait si besoin était puiseur d’eau en Normandie ou marchand de sable dans le désert mauritanien
Dans son univers infantilisé il n’y a pas dans le camp des adversaires aux régimes en place, de grands méchants loups, ni Frères Musulmans, ni islamistes ni manœuvres de déstabilisation iraniennes, quant aux arcanes de la politique et des relations internationales par définition même il ne connaît pas. .. ! Lui le « Bobo» qui aime à parler sociologie et est donneur de leçons, il devient tout à coup incapable de discerner la bigarrure et les divergences des sociétés arabes.
Il n’a pas remarqué sur la place Tahrir au Caire que près d’un tiers des participants obéissait aux directives des Frères Musulmans et faisaient la prière, il n’ a pas constaté notre Bobo qu’un des assassins du Président Sadate vient d’être relâché. Il ne lit qu’une seule presse c’est dire de son ouverture d’esprit. Son antiaméricanisme le rend structurellement incapable d’analyser ce qui risque de se passer à Bahrein. Il n a pas vu ni entendu non plus les appels au meurtre de juifs poussés à Tunis par des manifestants devant la grande synagogue, il n a pas réagi devant les assassinats de coptes ou d’un prêtre catholique égorgé en Egypte ; quant à la bestialité du massacre de la famille Fogel, les journalistes français n’en ont quasiment pas parlé …
Sur d’autres champs de la connaissance hors la politique, il se plait aussi à discourir de tout sans référence ni savoir, il se targue de vouloir parler de sciences quand au fond de lui il n’est qu’un âne, un démagogue et un obscurantiste aussi le Bobo est-il le héraut de l’inconsistance et du vide et le maître ès ridicule
Pierre-Alain Lévy