Voici la tombe de Ribbi Yo'hanane hassandélar, à quelques centaines de mètres au dessus du niveau de lee de Ribbi Chiméone. Nous approchons et la découvrons ainsi.
Vous voyez la raideur de la peine. Le monument est petit mais impressionnant de pureté des lignes et des couleurs.
Approchons et nous voyons la cavité où on allume les bougies en l'honneur de la néchama.
Levons le regard comme ces flammes et nous sommes dans la pureté face à ce ciel immense et vivant, rencontre de la terre et du ciel. Il s'est passé à ces niveaux des événements uniques en ce lieu.
Montons les quelques marches du petit escalier qui nous conduit derrière le monument
et, dans le bas, à quelques centaines de mètres, nous apercevons le bâtiment de Ribbi Chiméone.
Nous redescendons et passons devant la tombe de Ribbi Chiméone, la contournons et, plus en bas, derrière elle, nous arrivons à la tombe de Hillel que vous auriez probablement manqué car il y a peu de visiteurs qui connaissent ces emplacements dans la nature.Ici, c'est vraiment la modestie et la discrétion de Hillel l'immense. Elle est creusée dans le rocher.
La salle est noire, avec quelques faibles bougies. C'est le flash de l'appareil-photo qui en fait découvrir l'architecture et la présence de ces tombes. Hillel et ses élèves, recueillement face à eux et à leur enseignement. Et, en ce lieu, il est dit que l'on peut participer mieux aux qualités qu'ils ont apportées.
Approchons encore pour nous recueillir.
Je souhaite que, de loin, vous puissiez quelque peu participer de votre terre et de toute sa vie interne. Tout cela nous a été donné comme Torah vivante, en direct. On ne peut pas s'en dispenser.
Ajoutons qu'à proximité, à Tsafate (Saféd), il y a aussi les tombes de :
- 'Hanna et ses sept fils, des tannaïm,
- Ribbi Yits'haq Louria, le Ari, son maître, R. Moché Cordovéro dont nous étudions Tomér Dévora pendant le Ômér, et R. Chlomo Alkabéts le rédacteur du Lékha Dodi, Rabbénou Yosséf Caro, R. Moché Alchékh, R. Yits'haq Abouav, etc.
Nous nous y rendons, si D.ieu veut.
A Tibériade, à proximité également, on trouve les tombes de nombreux Sages dont :
- Bilha et Silpa,
- Ribbi Eliâzér haggadol,
- Ribbi Méïr baâl hannés (décédé le 14 Iyar),
- les élèves de Rav,
- Ribbi 'Haya, rédacteur du Talmud,
- Ribbi Âqiva,
- le Rambam, le Chala haqqaddoche dont nous étudions les commentaires sur chaque paracha.
On comprend donc le sens particulier de cette région de Mérone, dont on dit aussi que c'est de Galilée que naîtra le Messie, le Machia'h.
Le sens du pélerinage sur les tombes des Sages
1. Le judaïsme pense qu'il n'y a jamais, jusqu'à la résurrection des morts, une séparation totale des restes du corps d'avec la personnalité, le néféche du défunt.
2. Donc, c'est un lieu où la présence des qualités du Sage subsiste et peut se transmettre à celui qui vient péleriner dans une intention de téchouva (retour).
3. De plus, le traité Bérakhote décrit comment, de leurs tombes, les Sages se soucient de nous et intercèdent pour nous ; il n'est donc pas répréhensible de recourir à leur aide pour qu'ils interviennent auprès de D.ieu car les prières ne sont pas adressées à ces Sages eux-mêmes.
4. La mort d'un Sage prive certes ses proches de sa présence visible et sensible, mais c'est aussi un "mariage" (hilloula terme employé en Bérakhote 31 a) ce qui veut dire une union complète entre son potentiel, son être et D.ieu. Et cela se fête.
Ainsi, à Djerba, en Tunisie, la célébration de la hilloula de Ribbi Chimeône bar Yo'haï était importante et célébrée avec l'ornementation de la grande ménora pyramidale que l'on promenait.
La hiloula du Rambam dut appelée Maïmouna puis Mimouna, et se célébrait à la sortie de la fête de Péssa'h au Maroc.
La hiloula de Ribbi Chimeône bar Yo'haï
Elle est décrite déjà dans le Chaâr haccavanote du Ari (Louria) qui y allait avec sa femme et ses enfants et y réalisa la cérémonie de la 'halaqa, couper les longs cheveux d'un garçon de trois ans, à proximité de la tombe de de Ribbi Chimeône bar Yo'haï.
Se rendre à la hiloula de Ribbi Chimeône bar Yo'haï, c'est exprimer son amour de la Torah dont il a pu connaître l'intimité et nous l'a transmise dans le Zohar.
C'est aussi méditer sur sa vie exceptionnelle.
Mais il y a des règles de bonne conduite à adopter, prendre connaissance ici de ce qu'a écrit le Rav Yossef Messas à ce propos (lien ici).
Les enseignements de Ribbi Chimeône bar Yo'haï
Prenons-en quelques exemples.
1. Il sauve le peuple par la Torah dans une période terrible (voir le lien du mariage et de la Torah dans ce contexte de la page 62 b du Traité Yébamote) :
"Même si un homme s'est marié très jeune, il doit se remarier (s'il est veuf) à un âge avancé. Même s'il a eu des enfants dans sa jeunessse, il doit encore en avoir dans sa vieillesse, comme il est dit dans l'Ecclésiaste 11, 6. Ribbi Âqiva dit : même si l'on a étudié la Torah dans sa jeunesse, on doit encore l'étudier dans sa vieillesse ; et si on a eu des élèves dans sa jeunesse, on doit encore en avoir dans sa vieillesse. Ribbi Âqiva en avait 12000 duos soit 24000 étudiants et ils moururent tous en une seule période (entre Péssa'h et le 33e jour de l'Ômér) parce qu'ils ne se respectaient pas assez les uns les autres. Alors la situation était tragique jusqu'à ce que R. Âqiva donna son enseignement à Ribbi Méïr, Ribbi Chimeône, Ribbi Yéhouda, Ribbi Yossi et Ribbi Elâzar. Ce sont eux qui ont fortifié la Torah à cette époque". (Note personnelle. Tirons-en la conclusion, pour tous ceux qui se lamentent sur notre situation, que tous ceux qui ont des connaissances doivent les partager).
2. Il nous a transmis le meilleur de tout ce qu'il savait :
La page 67 a de Guittine décrit les qualité de chacun des grands Sages et elle termine en disant : "Ribbi Chimeône bar Yo'haï moud beaucoup de grain (de Torah) et il ne laisse presque rien se perdre... Il oublie peu, il ne rejette de sa mémoire que le son. Il disait de lui-même à ses élèves : mes fils apprenez ce que je vous enseigne, car c'est le meilleur du meilleur de l'enseignement que donnait Ribbi Âqiva".
(Note personnelle. Nous avons appris de ces grands Sages qu'il faut enseigner le meilleur, qu'il faut organiser le savoir pour le retenir. C'est ce que nous essayons de faire sur Modia et dans le Lév Gompers).
3. Il savait résister aux pressions culturelles environnantes avec lucidité :
Page 33b du Traité Chabbate : "Un jour Ribbi Yéhouda, Ribbi Yossi et Ribbi Chimeône étaient assis et Ribbi Yéhouda dit : Comme les réalisations des Romains dans notre pays sont belles ! Ils construisent des marchés, des ponts, des bains... Ribbi Yossi se tut et Ribbi Chimeône bar Yo'haï dit : C'est uniquement pour leur propre intérêt qu'ils ont fait tout cela (et ce n'est pas notre voie ni nos valeurs) : ils ont ouverts de marchés pour que les prostituées s'y trouvent, des bains pour leur confort, et des ponts pour nous prendre notre argent par le péage. Ribbi Yossi le raconta, les Romains l'apprirent, récompensèrent R. Yossi, exilèrent R. Yossi et décidèrent de faire mourir Ribbi Chimeône bar Yo'haï . Il partit donc se cacher dans une caverne.
(Note personnelle. Dans une époque où les juifs, revenant sur leur terre et se réunissant, sont soumis comme tous à une pression culturelle terrible du monde occidental -argent, medias, compétition sauvage, dépendance, idéologies- ces exemples de courage sont à méditer).
4. Il précisait que, parmi tous les enseignements, ce qui sauvera le peuple juif, c'est le chabbate : "si les enfants d'Israël observent comme il le faut deux chabbatote, ils arriveronnt alors immédiatement à la guéoula, la libération" (Traité Chabbate 118 b) et ensuite il y est dit ce qui sera repris tellement par les maîtres de la région de Mérone dans le Lékha Dodi : Le soir du Chabbate, Ribbi Yanaï disait : boï khala, boï khala, viens fiancée, viens fiancée" (119 b et voir Baba Qama 32).
5. Il faudrait citer ici tout le Zohar...
6. A chacun sa fête, on aime tout Israël
Quelques liens originaux pour la joie de Lag Ba Ômer
- Très belles photos du Rabbi de Loubavitch, prises pendant des fêtes de Lag ba Ômer
- Un site qui fait le lien entre la fête de Lag ba Ômer et les arcs !
N'OUBLIONS PAS
Mérone, nous pouvons y aller. N'oublions pas ce qui arrive à nos lieux saints que nous avons remis en zone palestinienne et qui subissent un triste sort. Sur le mont du Temple à Jérusalem, les arabes violent les accords et continuent à détruire tout signe de présence juive ; ils ont extrait des tonnes de matériaux de l'époque du premier Temple à celle du second Temble et les ont jeté dans une décharge publique, à la consternation des archéologues qui parlent de la plus grande catastrophe en ces lieux depuis les Romains. La réaction, comme d'habitude, des autorités : ne pas réagir pour qu'il n'y ait pas de détérioration des relations. Le mois de mai 2000, la tombe de Joseph à Naplouse fut saccagée à nouveau par les Palestiniens qui incendient les locaux, tirent à tir réel et détruisent les livres saints. Les étudiants juifs qui avaient l'autorisation de maintenir une présence juive y vivent traqués sans autorisation de réparer les locaux quand ils se détériorent. Ils sont en principe protégés par l'armée israélienne mais elle dit qu'il est très difficile de les défendre et elle n'a pas permis aux journalistes de venir filmer l'étendue des dégats.
A Hévrone, le vieux cimetière juif d'avant le massacre de 1927, qui comprend de nombreuses tombes de grands tsaddiqim continue d'être systématiquement saccagé.
Sans notre collaboration, rien de cela ne pourrait se faire.
Quelques belles pages du Zohar sur Ribbi Chimeône bar Yo'hai
Sa grandeur exceptionnelle
- HQBH décrète des décisions terribles et Ribbi Chimeône les annule (8 a). Ribbi Chimeône éclaire tout et sa lumière ne s'éloigne pas de nous. (II 86 b). Il éclaire tout le monde entier par la Torah (I 156 b). Sa sagesse se diffuse en toutes les générations (III 219 a).Il était comme un feu et nul ne pouvait s'en approcher sans en avoir obtenu la permission (III 187 b). Il n'y aura aucune génération jusqu'à la venue du Machia'h comme celle de Ribbi Chimeône (III 58 a) et le monde subsistera jusque là grâce à cette génération (II 9 a). Tous les hommes sont en comparaison de Ribbi Chimeône comme tous les prophètes en comparaison de Moché Rabbénou (III 278 a). Ceux qui ont vu Ribbi Chimeône ont vu l'ensemble dde et toute la joie qu'il y a ici bas et dans les mondes d'En Haut (I 156 a).
Ses qualités
- Aux jours de Ribbi Chimeône, tous les étudiants de la Torah s'aimaient et c'est pour cela qu'ils ont mérité de recevoir la connaissance des secrets de la Torah. (II 190 b).
- Son souci premier était l'yunion entre les Juifs (III 295 b).
- Il dit : j'ai compris que mon épouse est morte, car je ne ressens plus sa présence ( III 170 a).
- Tout ce qu'il disait se réalisait et dans la beauté (II 104 a).
- Il est comme un rocher sur lequel le monde s'appuie (II 97 b).
Son importance
- Ribbi Chimeône tu es important pour les cieux et tu es aimé de HQBH. (II 187 b). Elie lui dit que toutes ses paroles étaient inscrites devant HQBH (Zohar Hadadache Chir ha Chirim 76 b). Dès le début de la création du monde, HQBH est resté en présence de Ribbi Chimeône (III 61 b). Dans la Yeshiva d'En Haut, HQBH cite des enseignements de Ribbi Chimeône qui éclairent de façon nouvelle la Torah (III 241 b). Il lui a été permis de dévoiler des secrets de la Torah qui seraient restés cachés sans lui (II 9 b et en de multiples endroits). Celui qui n'est pas relié à Ribbi Chimeône est comme s'ilétait coupé de tout (II 86 b).
Son rôle protecteur
Il a des justes dans le monde mais aucun ne protège comme lui (II 292 a).
Dans sa générations, même les bébés ont bénéficié de sa sagesse supérieure (III 171 a) comme les montagnes que sont les patriarches (III 206 a).
Ce qu'est l'amour selon la Torah.
Nous en trouvons la description dans le Traité Bérakhote du Talmud, page 5b. La scène met en présence des grands Sages de la Torah, afin de nous montrer que, même eux, doivent ne pas se tromper sur ce qu'est le véritable amour tel que le veut la torah, et qu'il ne suffit pas de parler de Torah pour bien la vivre. Ecoutons la scène très concrète et bouleversante.
Elle se passe à la fin de la période de rédaction du Talmud, dans la 1e génération des amoraïm entre un malade, Ribbi Yo'hanane; et son maître Ribbi 'Hiya:
La 1e génération des amoraïm:
- Ribbi 'Hiya, Ribbi Ochaya...
- Rav, en Babylonie, 219-247 (4007)
- Chmouel, en Babylonie, vers 220-254 (4014)
La 2e génération des amoraïm:
- Ribbi Yo'hanane, à Tibériade, 230-290 (4050) et Réche Laqiche
Voyez cette page pour bien les situer: http://www.modia.org/lev-gompers/torah-talmud/maitreschaine.html
:
Ribbi 'Haya bar Abba 'halach
Ribbi 'Hiya fils de Abba était malade.
Âl lé gabé Ribbi Yo'hanane
Entra vers lui Ribbi Yo'hanane. (remarquons le déplacement réel, vers, une rencontre effective et dans l'attitude profonde)
'havivine âlékha yéssourine?
Est-ce qu'elles te sont agréables et chères les souffrances? (Le maître pose la question véritable, sans détour).
Amar lé: la hén vé la sékharane.
Il lui dit (répondit): ni elles ni leurs récompenses. (vérité du malade qui est un pauvre absolu -dit le Talmud), vérité de l'ajustement entre la théorie et la pratique, vérité des mots, et dialogue qui ne se disperse pas dans des mots inutiles).
Amar lé: la hén vé la sékharane.
Il lui dit : ni elles ni leurs récompenses. (audace, mais vérité de celui qui souffre, et est honnête).
Amar lé: Hav li yédakh
Il lui dit: donne moi ta main. (rapidité de la réponse, attention immédiate au niveau de l'autre, changement de plan depuis les mots de théorie vers les mots qui parlent du corps).
Yéhav lé yédé véoqémé
Il lui donna la main et il se rétablit.
Placez l'un ou l'autre des deux personnages dans la proposition et dans l'acte, mais le résultat est le même. Puis la même scène se reproduit ensuite exactement entre Ribbi Yo'hanane qui, lui, cette fois est malade et Ribbi 'Hanina qui le visite.
Remarquez bien que le visiteur ne fait pas l'erreur des faux amis de Job qui le raisonnent sur la logique religieuse de sa maladie, sur la causalité ("tu es malade parce que tu manges trop de sucre, parce que tu es fragile, parce que tu es dans tes jours difficiles, parce que tu es fragile, parce que tu es jeune, parce que tu ne dors pas assez, parce que tu vieillis, parce que tu travailles trop, parce que tu as des soucis, parce que D.ieu envoie des épreuves, parce que c'est comme cela dans la vie pour chacun, etc."). Comme disait Molière: "et voilà pourquoi votre fille est muette". Ou le Dr Knock qui était maître en ces logiques stupides qui ont un but: ne pas voir et ne pas entendre la souffrance,
mais en fait ne pas vouloir guérir l'autre en lui disant ce qui guérirait.
La liste est sans fin de ce qui est là plus qu'une erreur psychologique, c'est une erreur d'intelligence de base humaine de celui qui ne comprend encore rien de rien à cette relation humaine effective où on doit ressentir ce que vit l'autre; j'ai appelé cela par ce concept: "être sensible à la sensibilité de l'autre".
C'est aussi une cruauté de ne pas aider celui qui souffre, de ne pas l'alléger mais lui mettre un surcroît de charge avec ce qui n'est vraiment pas le sujet. J'ai vu ainsi, auprès de personnes venant de perdre l'un de leurs proches, des visiteurs parler de leurs propres difficultés médicales et contraindre l'endeuillé à entendre ces théories stupides et déplacées.
En fait, tout cela est une révélation de l'agressivité considérable des gens, très spécialement envers ceux qui souffrent. Que cela soit inconscient, ou que cela soit une réaction personnelle de défense n'excuse rien, car l'agression est trop flagrante et trop douloureuse pour celui qui le reçoit. Nous risquons tous de tomber dans ces erreurs, donc apprenons, ayons la modestie d'accepter nos erreurs, soyons déterminés à nous améliorer immédiatement face à l'erreur reconnue.
Et la question suivante est alors posée par le Talmud clairement:
Amaï? Loqim Ribbi Yo'hanane lénafché.
Pourquoi (cela s'est-il passé si bien)? (Parce que) Ribbi Yo'hanane était capable de bien réagir (selon la Torah qui enseigne en ce sens).
Améri: Ein 'havouch mattir âtsmo mi beit ha assourim.
Ils disent (nos Sages): "un prisonnier ne se délivre pas lui-même de la prison".
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Sachez que ce thème "un prisonnier ne se délivre pas lui-même de la prison" est constant dans nos textes.
Ainsi la page 95a de Sanhédrine rapporte des épisodes nombreux où le Roi David était en danger et un adversaire le jeta en l'air puis planta sa lance à la verticale pour que David retombe dessus, mortellement transpercé. Quelqu'un dit alors le Nom divin et David évita la chute sur la lance. On pose alors la question : "mais pourquoi David n'a-t'il pas prononcé lui-même le Nom divin afin d'être sauvé?" et la réponse est : "un prisonnier ne peut pas se libérer lui-même de la prison, Ein 'havouch motsi atsmo mibeit haassourine". Voir également le Traité Nédarim 7b.
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Je donnerai ici deux exemples vécus personnellement.
- je consultais un jour le Rav Chalom Messas, zal, Grand Rabbin de Jérusalem, dans une situation personnelle difficile. Ses mots furent brefs et sûrs comme d'habitude. Mais la main posée sur la tête avec affection pendant la bénédiction et la bonté et l'assurance du regard furent essentiels dans ce que j'ai reçu, pour surmonter immédiatement la difficulté.
- réciproque: je vous montre ici une photo que j'ai prise entre le Rav Ôvadia Yossef, chalita, réconfortant l'endeuillé le Grand Rabbin de Paris David Messas, après le décès de son père, le Rav Chalom Messas, zal, Grand Rabbin de Jérusalem: il n'y a pas seulement les mots, la main caresse le visage, application directe du texte du Talmud que nous venons d'étudier.
Retenons la scène, et tout ce qui a été dit de la main, nous retiendrons tout l'enseignement.
Nous apprenons ainsi la Torah en regardant vivre les grands Sages et non seulement en lisant leurs textes sur la Torah.
Voir notre page qui décrit cela: le chimouche (utilisation concrète) du Rav par ses élèves dans la vie.
Faisons un parcours ensemble, entre étudiants de la Torah: pourquoi ai-je pu faire ce lien entre l'existence, le texte sur la main, le texte de la Torah dans le Talmud, et voir l'acte de la main du Rav?
Parce que la Torah ne s'intègre que lorsque nous relions ces plans: la compréhension intellectuelle et logique du texte, l'expérience intime et existentielle des sentiments et du coeur, la traduction de la Torah en actes.
C'est ce que raconte le Gaone de Vilna: un jour il alla au marché et ce géant parmi les plus grands géants dit au vendeur derrière sa table de légumes: "je veux apprendre de toi, enseigne-moi sur la Torah". Le vendeur fut pris de panique devant une telle demande du plus grand en Torah, du plus saint, et refusa. Le Gaone (qui probablement comprenait la valeur du vendeur, et qui voulait vraiment apprendre d'un autre) insista avec autorité et le vendeur essaya et dit: "On a compris ce que veut nous dire la Torah quand on va au marché et qu'on est capable de voir pour chaque chose qu'on ne doit pas voler, pas dire du mal des autres, être juste dans ce que l'on dit, dans ce que l'on vend", etc. Le Gaone lui dit: "J'ai appris de toi ce qu'est vraiment la Torah et comment il faut en même temps l'étudier et la vivre".
C'est cela que nous essayons de faire sur Modia.
Et vous voyez que nous prenons les enseignements aussi bien chez les Sages de toutes les communautés car nous sommes tous ensemble une seule et même Torah où chaque lettre différente est indispensable.