[NDLR- On se demande comment le brave Zecchini va s'en sortir maintenant que les palestiniens admettent que leur enquête a été baclée, et reconnaissent qu'ils ont menti... dernier article de l'affaire publié dans le dossier ICI ]
Merci Victor pour ta vigilance
Laurent Zecchini et Le Monde à l’ouvrage
par Victor Perez
On ne le répétera jamais assez ! La plupart des journalistes œuvrant sur le conflit proche-oriental orientent leurs lecteurs vers de l’anti-israélisme primaire. Leur mode de pensée est entravé par une indigeste ‘’analyse’’ prête à l’emploi qu’ils ont ingurgité avant de se rendre sur les lieux. Une ‘’analyse’’ manichéenne qui a décidé définitivement que l’Israélien est le mal personnifié.
Laurent Zecchini en est. Le correspondant du quotidien Le Monde en Israël a encore frappé intellectuellement les lecteurs de ce journal immonde. Dans un article « Polémique sur les circonstances de la mort de la Palestinienne Jawaher Abou Ramah » (1), il a pu répandre jusqu’à plus soif son ‘’talent ’’ le long des colonnes mises à sa disposition pour le bien du palestinisme qui le transcende et non pas en faveur d’une enquête rigoureuse sur le sujet choisi et dont les lecteurs payeurs sont en droit d’attendre. A lire son article, nul ne doutera de la version qu’il supporte.
C’est ainsi que le correspondant affirme d’emblée que « Dans cette tragique et sombre histoire, il n'y a qu'une certitude : Jawaher Abou Rahmah, une Palestinienne de 36 ans, est décédée, samedi 1er janvier, à l'hôpital de Ramallah ».
Il est donc évident pour ce reporter que la mort de cette femme est directement liée à la manifestation contre la clôture de sécurité àBilin. Tellement sûr de lui, qu’il la juge dès le départ « tragique et sombre ». Pour lui, il n’existe pas l’ombre d’un doute que les deux événements ne soient pas des faits séparés !
Il poursuit : « Les circonstances de sa mort suscitent une polémique croissante en Israël, mêlant les militants du mouvement contre la "clôture de sécurité" (le "mur" de séparation) qui coupe la Cisjordanie, une presse israélienne parfois très partisane, et des responsables de l'armée prompts à instrumentaliser une vérité qui les arrange ».
Selon ses propres termes, si « parfois » la presse israélienne est « très partisane » on peut en déduire qu’elle ne l’est pas toujours ! Aveu involontaire qui dévalorise sa qualification de cette presse. Par ailleurs, il aurait été intéressant que le journaliste nous indique l’état de la presse non pas française dont chacun sait combien elle est atteinte mais ‘’palestinienne’’ ! Notamment dans l’affaire qui le préoccupe et nous cite, au nom de la déontologie professionnelle, quelques médias intègres attestant d’une partl’instrumentalisation vérifiée des dirigeants de l’Autorité palestinienne ou de sa police, ou affirmant le doute quant à la responsabilité de Tsahal dans la mort de la ‘’palestinienne’’ ! Médias qu’il aura du mal à trouver mais pas les déclarations, entre autres, de Saëb Arékat dénonçant si vite les « crimes de guerre » israéliens !
Autres exemples ‘’d’impartialité’’ :
-« Le 4 septembre 2007, la Cour suprême d'Israël a statué en faveur des habitants de Bilin, ordonnant à l'armée d'en modifier le tracé, qui prive le village de 60 % de ses terres agricoles. Cette injonction, comme les précédentes, est restée lettre morte ».
Ses lecteurs ne sauront évidemment pas que la portion de la clôture actuelle sera démantelée dès lors que celle qui se construit en remplacement sera terminée. En revanche, ils imagineront sans peine sous la conduite de ce journaliste ‘’intègre’’ la liste interminable des jugements que l’armée israélienne ignore. Un journaliste cependant bien en mal de commencer la dite liste.
-« Plusieurs éditorialistes de la presse populaire ont fait chorus, stigmatisant les "gauchistes radicaux et anarchistes de Bilin", qui cherchent à fabriquer "un autre Mohammed Al-Dura", du nom de ce jeune palestinien de 12 ans, tué en septembre 2000, au début de la seconde Intifada, et devenu l'un des symboles de la résistance palestinienne ».
Prendre parti pour une ou l’autre des versions alors que cette affaire A-Dura n’a jamais été tranchée publiquement par une commission indépendante -réclamée de surcroît par la partie opposée à Charles Enderlin- dénote un parti-pris flagrant. Ecrire la version de ‘’l’assassinat’’ de l’enfant Mohamed A-Dura -sous-entendu par les israéliens- dans un article est donc preuve de peu de sérieux quant à la rigueur exigée par la profession à tout journaliste.
Mais pour Laurent Zecchini, l’essentiel n’est pas tant dans la publication de la nouvelle controverse que dans le martèlement de vérités toutes faites. On ne peut s’étonner ensuite, que des lecteurs pétris par des certitudes, gobées le long d’articles nauséeux, assurent dans les commentaires que « Les militaires israéliens ont un comportement qui rappelle de plus en plus celui en vigueur dans les dictatures fascistes. Le fait d'essayer de masquer la vérité sous un déluge d'informations mensongères montre qu'ils ne sont pas capables d'assumer leur comportement barbare de puissance occupante. Condamnés par l'ONU et par l'ensemble des pays démocratiques, les Sionistes continuent, sans état d'âme, la mise en place du Grand Israël, au mépris de tous les peuples qui les entourent ». (Claude Danglot 09/01/11 - 14h58).
Le Monde et ses petites mains ont le résultat escompté. Gageons qu’ils ne s’arrêteront pas en si ‘’bon chemin’’.
Victor PEREZ ©
Liens :