Le camp de Vittel
1940-1944
par Jean Camille BLOCH
EXTRAIT :
L’enquête que nous avons menée dans les Vosges, concernait l’application dans ce département de la solution finale des nazis. Elle n’était pas axée spécifiquement sur les détenus du camp de Vittel, mais englobait l’ensemble de la population juive vosgienne de souche ou réfugiée dans les Vosges.
Le camp de Vittel n’est malheureusement que l’un des aspects, de la répression nazie qui s’est exercée dans ce département et qui a touchée toutes les couches de la population.
La barbarie de l’occupant s’est également acharnée sur les nombreux patriotes de l’ombre que compte cette région : réfractaires, résistants et passeurs, ainsi que sur leurs familles. Ils ont souvent payé de leurs vies leur attachement à la Patrie et à la Liberté.
Nous n’en oublions aucun.
La destination « anti-juive » du camp de Vittel ne s’est avérée qu’assez tardivement, puisqu’elle n’est apparue qu’au début de l’année 1943. Précédemment et depuis le début de l’année 1941, les détenus avaient été regroupés à Vittel en fonction de leur nationalité et non en fonction de leur appartenance religieuse.
Il n’existe, aucun document exhaustif concernant les internés et les victimes de ce camp, totalement sous la coupe du commandement allemand. Il n’y avait aucune forme de communication concernant le camp, entre les autorités allemandes et françaises. En particulier, la Préfecture des Vosges était tenue scrupuleusement à l’écart. Ceci justifie que les archives du département des Vosges soient quasi muettes sur le sujet.
Les recherches diligentées auprès des témoins de l’époque et auprès d’organisations internationales ont permis, outre l’éclairage quant aux finalités du camp de Vittel, de reconstituer une liste inédite de victimes. Cependant, il est nécessaire de préciser que compte-tenu de l’opacité entourant les entrées et sorties de ce camp, compte-tenu également des doutes subsistant quant à l’identité réelles de certaines victimes, il n’est pas possible de garantir que ce martyrologe soit exhaustif, c’est dirons-nous, une estimation a minima, comportant au total plus de 1200 victimes juives vosgiennes, dont environ 330 ont été extraites du camp de Vittel...
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Avec l'aimable autorisation de M. Jean Camille Bloch