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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 15:13

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 par Isabelle Kersimon - Jeudi 16 juin 2011 à 13:11 

 Israël, démocratie multiculturelle et multiconfessionnelle à la pointe de la recherche médicale, est très en retard en matière de don d’organes. Une question religieuse est à l’origine de cette carence. Une structure, la Société pour le don d’organe halachique (HOD Society, qui se veut conforme à la loi juive), l’a prise en charge.

Nous avons rencontré Robby Berman,  son fondateur et directeur.

 

 

 

Quand et comment en êtes-vous venu à investir cette cause ?


Je suis un ancien journaliste. J’ai découvert cette problématique du don d’organe en travaillant sur le sujet. J’ai découvert que plus de cent Israéliens meurent chaque année en attendant une greffe. Lorsque j’ai cherché à savoir pourquoi les gens ne donnaient pas leurs organes, ils m’ont répondu qu’ils pensaient que c’était contraire à la Loi juive (la Halacha).
 

J’ai trouvé cela assez curieux, parce que la plupart des Israéliens ne sont pas orthodoxes, que la plupart d’entre eux ne se soucient pas de la Halacha. Mais quand il s’agit de donner des organes, les gens ont tendance à devenir plus religieux.
 

Les gens pensent qu’ils doivent être enterrés le corps préservé dans son intégralité, donc ne pas donner d’organes, etc. J’ai créé cette organisation pour rééduquer les Juifs, et leur montrer que la Loi juive encourage au contraire cette pratique.
 

J’ai commencé il y a neuf ans. A l’époque, seulement deux rabbins orthodoxes avaient pris leur carte de donneur. Aujourd’hui, ils sont plus de deux cents. Seuls 3% des Israéliens étaient détenteurs d’une carte, et à ce jour ils sont 11%. Il y a eu un énorme progrès ces neuf dernières années, mais nous sommes toujours très en deçà du reste du monde : les pays occidentaux comptent 30% à 40% de donneurs, Israël seulement 11%.

 

Vidéo promotionnelle de l'association regroupant des témoigages d'orthodoxes en faveur du don d'organes.


Est-ce un problème relevant des juridictions nationales ou est-ce exclusivement religieux ?


La question des lois nationales relatives au don d’organe n’entre pas en compte. Aux Etats-Unis par exemple, il y a 30% de donneurs, alors que la loi n’est pas celle de la France, ou de l’Europe en général où le don est automatique sauf à s’y opposer formellement.


Il y a deux catégories de problèmes. Le premier tient à ce que les gens ne comprennent pas bien dans la Loi juive, et le second à la légitimité à dire cette loi. Les gens ne comprennent pas certains concepts du judaïsme. Il y a une valeur dans le judaïsme selon laquelle vous devez être enterré, le corps préservé dans son intégralité. Les gens pensent que vous devez toujours et de tout temps être enterré ainsi, mais ce n’est pas vrai. C’est de l’ordre de la superstition. Si vous pouvez sauver une vie, il n'est pas nécessaire d'enterrer le corps dans son intégralité. Pour sauver une vie, vous avez le droit de prélever une part d’un corps mort.


Le débat principal occupant la Loi juive autour de cette question concerne le moment de la mort. Les organes sont prélevés sur des gens en état de mort cérébrale. Certains rabbins estiment que les gens en état de mort cérébrale sont morts et que vous pouvez donner leurs organes. Mais d’autres rabbins, principalement haredim, ne sont pas de cet avis parce que le cadavre est ventilé : le corps du patient est oxygéné artificiellement avec un cathéter enfoncé dans sa gorge jusqu’aux poumons, relié à une machine qui respire pour lui et qui permet au cœur de battre quelques jours de plus avant de s’arrêter. Ces rabbins pensent que la personne est encore vivante aussi longtemps que son cœur bat. Ils ne vous autoriseront donc pas à donner ses organes, parce que si vous faites cela, dans leur esprit vous tuez le donneur.
 

C’est le point halachique précis qui est censé provenir de la Loi juive. L’autre point, c’est la superstition.
 

Quelles sont vos actions, concrètement, pour enregistrer de tels progrès ?

Je donne des conférences éducatives, je rencontre des rabbins avec qui je débats pour les convaincre de prendre une carte de donneur. Nous avons des publications, nous diffusons de l’information, nous avons un site web (www.hods.org), nous promouvons notre travail. Notre site est traduit en allemand, en italien, en anglais, et bientôt en français.
 

Votre action pédagogique s’adresse à tous les Juifs. A qui s’adressent ses résultats ?

Le public avec lequel je travaille est principalement orthodoxe. Je tente de convaincre une masse critique de Juifs orthodoxes de donner leurs organes. Et si tous les orthodoxes donnaient leurs organes, les laïcs ne pourraient pas arguer que les orthodoxes n’autorisent pas cette pratique.
 

Nous encourageons le don d’organe des Juifs pour tous les publics, juifs et non-juifs. Partout où vivent les Juifs, en France, à New York, en Allemagne... Nous nous concentrons sur le public juif du monde entier, afin de l’encourager à donner également aux publics du monde entier.

Photo : Moshiko Sharon, enfant de 10 ans vivant et Israël et ayant bénéficié d'une greffe de rein. 

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