M. RON PROSOR (Israël) a affirmé que des tentatives ont lieu pour trouver un cadre permettant la relance du processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, ces efforts devant être « consistants » et devant prendre en compte les intérêts vitaux des deux parties. Il a ensuite noté que « ceux qui défendent les intérêts des Palestiniens étaient toujours moins prompts à reconnaître à l’État d’Israël le droit d’exister à l’intérieur de frontières sûres ». « La sécurité et la reconnaissance d’Israël sont absolument essentielles pour assurer à notre État un avenir viable », a-t-il insisté, indiquant que depuis le retrait israélien de Gaza et du Sud-Liban, le Hamas et le Hezbollah avaient tiré pas moins de 12 000 roquettes en direction d’Israël.
« Pas besoin d’avoir inventer la poudre pour savoir que lorsque des roquettes s’abattent sur vos villes, vos écoles et vos citoyens, votre Gouvernement a le droit de se défendre », a ensuite déclaré M. Prosor. Le représentant a ainsi estimé que sans accords de sécurité clairs entre les parties, il ne peut y avoir de garantie que « les terroristes, leurs armes et leurs munitions n’entreront pas en Cisjordanie après l’éventuelle création d’un État palestinien, comme aujourd’hui les armes parviennent à Gaza ». Ron Prosor a estimé qu’une paix durable dans la région sera conditionnée par la démilitarisation de tout futur État palestinien, « où l’éducation à la paix devra remplacer l’enseignement de la haine, de la violence et du martyr ».
Le représentant israélien a ensuite reconnu les progrès réalisés par l’Autorité palestinienne en Cisjordanie sur les plans économique et de la sécurité, avant d’estimer qu’en dépit de ces avancées réelles « l’Autorité ne contrôle pas la totalité de son territoire et n’a pas le monopole de l’usage de la violence ». L’organisation « terroriste » du Hamas contrôle de facto Gaza, a-t-il estimé avant d’interpeller directement l’Observateur permanent de la Palestine. « Au nom de qui présenterez-vous une résolution en septembre prochain, au nom de M. Abbas ou au nom du Hamas ? », lui a-t-il demandé.
Mme ROSEMARY DICARLO (États-Unis) a rappelé que le Président des États-Unis, M. Barack Obama, a souligné les éléments sur lesquels devraient être basées les négociations palestino-israéliennes selon la vision qu’il a de la paix au Moyen-Orient. Elle a estimé que les questions concernant le statut permanent de la Palestine « ne peuvent être réglées qu’au cours de négociations entre les parties et non pas dans des enceintes internationales comme les Nations Unies ». Elle a mis l’accent sur l’importance de la reprise des négociations directes. Elle a appuyé le désir qu’a l’Autorité palestinienne de renforcer ses capacités, tout en appelant le Hamas à mettre fin aux actes de terreur. Le Hamas doit notamment libérer sans condition, Gilad Shalit, le soldat israélien détenu depuis plus de cinq ans, a-t-elle estimé.
La représentante a indiqué que les États-Unis « n’appuieront pas de campagnes unilatérales en septembre prochain », soulignant qu’un accord de paix n’est possible que s’il y a un accord entre les parties elles-mêmes. Elle a réitéré l’objectif de parvenir à deux États vivant côte à côte, en paix et en sécurité avec leurs voisins. Elle a appelé les parties à reprendre des mesures constructives, afin d’encourager le retour à la paix. Comme tout Gouvernement des États-Unis depuis des décennies, nous n’acceptons pas la légitimité des activités israéliennes de construction de colonies de peuplement, cette question devant être traitée comme les autres, a-t-elle dit. S’agissant de Gaza, elle a souligné les attentes légitimes qu’a Israël en matière de sécurité et a appelé la communauté internationale à fournir une assistance essentielle aux habitants de Gaza.
Passant à la Syrie, la représentante a estimé que le Président Assad ne pourra pas arrêter la « transition en cours » et indiqué que les États-Unis « soutiennent pleinement le peuple syrien ». Nous demandons au Gouvernement d’arrêter la violence et de respecter les droits de l’homme, en particulier la liberté d’expression. Le Conseil de sécurité a des responsabilités dans ce domaine, si la violence continue en Syrie, a-t-elle dit. S’agissant du Liban, elle a demandé au Gouvernement libanais d’appuyer l’action des tribunaux spéciaux créés sur des questions affectant le pays.