Par ISI LEIBLER - Jerusalem Post | Adaptation française de Sentinelle 5771 ©
jeudi 9 décembre 2010
Si nous vivions dans un monde sensé, les évènements des semaines passées, culminant avec WikiLeaks, auraient dû confirmer la véracité de notre approche dans le processus de paix. Mais hélas, la majorité des media libéraux dans le monde a de nouveau montré son penchant pour fuir les réalités qui ne sont pas en phase avec leur agenda.
Les documents fuités apportent de nouvelles preuves irréfutables que les dirigeants arabes parlent avec des langues fourchues quand ils attaquent publiquement l’attitude d’Israël, alors qu’officieusement, ils pressent les Américains d’engager une action militaire pour empêcher les Iraniens – qu’ils détestent – de devenir une puissance nucléaire. Dans ce que l’on ne peut décrire que comme surréaliste, L’Arabie saoudite du roi Abdullah – d’où provient le principal financement d’al Qaïda et d’autres groupes terroristes – a appelé les USA « à couper la tête du serpent ». Le prince héritier d’Abu Dhabi Muhammad bin Zayed a prévenu les Américains que « Mahmoud Ahmadinejad, c’est Hitler » ; et pratiquement tous les dirigeants arabes ont transmis de semblables messages d’inquiétude aux USA.
Dans ce contexte, l’hypocrisie et la manipulation cynique des Israéliens par le président Barack Obama était tout bonnement excessive. Nous savons maintenant qu’il mentait délibérément quand il disait qu’Israël doit faire davantage de concessions unilatérales aux Palestiniens comme précondition pour convaincre les Etats arabes de soutenir des sanctions ou approuver une action militaire contre l’Iran.
Les nouvelles révélations démontrent aussi l’absurdité des analystes des affaires étrangères et des partisans de la stratégie politique d’Obama au Moyen-Orient – y compris les acolytes juifs d’Obama comme J Street – qui ont prétendue de façon répétée que seuls les Israéliens et la « cabbale néocon » préconisent une option militaire contre l’Iran.
WikiLeaks a aussi révélé que malgré des avertissements de dirigeants arabes que la Syrie ne pourrait se laisser convaincre de diminuer ses liens avec l’Iran, les USA ont continué d’essayer de se concilier le président Bashar Assad. Malgré des dénégations, les Américains étaient aussi conscients que les Syriens collaboraient avec les Iraniens pour fournir des armes létales au Hezbollah, en utilisant même des ambulances pour transporter des armes au Liban. Dans le même temps, de même que d’autres alliés américains, Israël a été stupéfait des faibles réponses des USA à l’agression non provoquée de la Corée du Nord, Etat voyou avec lequel les USA étaient « en contact » depuis quelques temps. Cela a véhiculé une leçon effrayante concernant la fiabilité des USA comme allié. Les Sud Coréens ont été choqués que les seules réponses de leur parrain américain étaient des expressions de préoccupation, des recommandations à la “retenue” et des appels aux Chinois pour dissuader leur allié mégalomaniaque, dont nous savons désormais qu’il fournissait des missiles aux Iraniens.
Pour une dose supplémentaire de réalité, l’impuissance de notre partenaire de paix “modéré” Mahmoud Abbas a été une nouvelle fois démontrée alors qu’il adoptait des résolutions soumises au Conseil Révolutionnaire du Fatah de deux jours à Ramallah. En commençant par un hommage à Amin al-Hindi, chef d’orchestre du massacre des Jeux Olympiques de Munich, le conseil résolut catégoriquement qu’il n’y aurait aucun compromis avec les Israéliens, refusa de reconnaître « le soi-disant Etat juif », réitéra le droit de retour non négociable pour des Arabes – une recette pour la disparition d’Israël – et rejeta toute suggestion d’échange territorial, insistant sur l’expulsion de tous les Juifs vivant au-delà des lignes d’armistice de 1949. Quelques jours plus tard, le ministre de l’information de l’AP publia une “étude” faisant ressurgir la déclaration de Yasser Arafat sur l’absence de lien entre le Mont du Temple et le Mur Occidental et les Juifs, et proclamant que contrairement à “l’occupation sioniste”, la zone était la propriété du Waqf. Cela était tellement extravagant que huit jours plus tard, dans l’une de leurs rares réprimandes à l’AP, les USA eux-mêmes condamnèrent cette étude. Dans une autre illustration de l’environnement d’Alice au pays des merveilles dans lequel le processus de paix est ridiculisé, un sondage d’opinion réalisé dans la zone sous la juridiction de l’AP révéla que même des Palestiniens « modérés » restent engagés à voir les Juifs jetés à la mer, et considèrent un Etat arabe indépendant simplement comme une borne sur le chemin de la « libération » du pays tout entier. La majorité prévoie aussi un retour inévitable à « une lutte armée ». Malgré cela, Obama et la secrétaire d’Etat Hillary Clinton continuent de répéter le mantra débile d’une « vision » à deux Etats vivant pacifiquement côte à côte.
Alors que la plupart des Israéliens n’ont aucun désir de gouverner des Arabes et accepteraient une solution à deux Etats dès demain, avec toutes ces preuves qui nous éclatent au visage, devons-nous poursuivre cette comédie stupide fondée sur les prémices que nous négocions avec une vrai « partenaire de paix » ? Certains critiques mettent en avant que si pratiquement le monde entier est contre nous, nous devrions nous interroger sur notre approche plutôt que d’accuser tout le monde de mal se conduire.
Beaucoup d’entre nous pourraient être tentés de répondre que ce que nous subissons aujourd’hui n’est qu’un simple prolongement de ce que le Peuple juif a longtemps enduré avec l’Etat juif assumant le rôle de substitut à la haine antijuive. Au niveau mondial, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU et dans une large mesure, la totalité de l’ONU ont été transformés en une arène mondiale de promotion de pogroms contre Israël. Les activistes des droits de l’homme s’unissent avec des antisémites islamistes et les éléments les plus répugnants de la société cherchant sa perte. Mais toutes émotions mises à part, les révélations récentes doivent encourager notre Premier ministre à se tenir ferme contre ceux qui abusent de la diplomatie pour faire pression en nous obligeant à faire de nouvelles concessions unilatérales. A maintes reprises, nos actes de bonne volonté se sont retournés contre nous. Il y a bien sûr un besoin critique d’éviter une rupture totale avec les USA. Peut-être Benyamin Netanyahou devrait-il faire comme de précédents Premiers ministres – pas moins Yitzhak Rabin que Menahem Begin – qui ont résisté avec succès à la pression américaine dont ils percevaient qu’elle mettait en péril la sécurité à long terme de la nation. L’un des facteurs que Netanyahou peut envisager, c’est que la vaste majorité des Américains désapprouveraient fortement toutes les actions que le gouvernement Obama qu’ils croiraient mettre en péril Israël.
Netanyahu devrait aussi cesser de faire des déclarations « diplomatiques » chaleureuses félicitant Abbas, impuissant et plein de duplicité, comme un homme de paix ; elles ne font que jeter la confusion chez les amis d’Israël. La seule différence entre les objectifs de l’AP et ceux du Hamas est stratégique ; les deux entités voient la dissolution de la souveraineté juive comme leur but. Désormais, il est temps que nous cessions de rendre de faux hommages aux dirigeants arabes intransigeants et de nous concentrer sur la réalité en concentrant notre attention sur la culture de mort qui hélas, domine presque tous les niveaux de la vie palestinienne.
ileibler@netvision.net.il