ISRAËL GAZA ÉCONOMIE – LA TENSION QUI RÈGNE À LA FRONTIÈRE ÉGYPTIENNE RÉVÈLE UNE SITUATION ÉCONOMIQUE DÉSASTREUSE: l'économie des tunnels ne permet plus d'alléger la pénurie dans la bande de Gaza
http://www.israelvalley.com/news/2010/01/10/25934/
Par Jacques Bendelac à Jérusalem
Rubrique: Palestine
Publié le 10 janvier 2010
La tension ne cesse de monter entre le gouvernement islamique du Hamas, qui contrôle Gaza, et l’Egypte. Les convois humanitaires à destination de Gaza sont bloqué par les soldats égyptiens dans le port d’Al-Arich. De même, les autorités égyptiennes ont entrepris de construire une barrière d’acier souterraine pour endiguer le flot de marchandises acheminées vers Gaza par les tunnels de contrebande.
Au jourd’hui, le calme précaire règne qui dans le Sinaï égyptien ne doit pas cacher la situation économique désastreuse à l’intérieur de la bande de Gaza. Pour de nombreux Gazaouis, l’économie des tunnels est leur seule bouée d’oxygène; mais c’est aussi un passage obligé pour la contrebande d’armes qui emprunte le réseau des tunnels.
L’abondance de produits de consommation, qui caractérise les marchés de la bande de Gaza, n’est qu’une apparence de prospérité. La vérité est ailleurs: les tunnels ne sont qu’un pis-aller qui allège le poids d’une situation économique dramatique. Ils servent à satisfaire des besoins vitaux mais ils ne favorisent en aucun cas le développement de l’économie locale. Les besoins essentiels (énergie, construction, etc.) ne sont pas satisfaits, ce qui plonge le million et demi de Palestiniens vivant dans la bande de Gaza dans une situation économique précaire.
La semaine dernière, le gouvernement du Hamas a adopté son budget annuel: 540 millions de dollars. Ce budget sera dépensé uniquement pour aider la population à survivre, aucun budget de développement n’étant prévu. Depuis la prise du pouvoir par le Hamas en 2007, la situation économique de la bande de Gaza n’a fait que se détériorer. La Banque mondiale estime que 95% des 4.000 entreprises qui fonctionnaient avant 2007 ont dû fermer leur porte, faute de matières premières.
Dorénavant, les observateurs de l’économie palestinienne estiment que le chômage touche 60% des Gazaouis. De même, 80% d’entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté (moins de 2 dollars par jour et par personne), ce qui les rend largement dépendants de l’aide humanitaire.
Jacques Bendelac (Jérusalem)