par Caroline B. Glick - Jerusalem Post | Adaptation française de Sentinelle 5771 ©
dimanche 2 janvier 2011 - desinfos
Les informations selon lesquelles le Hezbollah sera désigné par les procureurs ont été rendues publiques tout d’abord en juillet.
Depuis lors, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah a menacé à plusieurs reprises d‘enflammer le Liban et peut-être Israël si Daniel Bellemare, le Procureur en chef, ose aller de l’avant. Suivant le passé de guerres, de meurtres et d’intimidation du Hezbollah, personne ne doute que la force vassale de l’Iran tiendra sa promesse si on en vient là.
Presque tout de suite après que le Hezbollah ait été désigné comme le suspect central dans l’assassinat d’Hariri, la Syrie alliée du Hezbollah a commencé de négocier un accord avec l’Arabie saoudite, qui sert de parrain à la communauté sunnite du Liban. L’objectif de ces pourparlers est de dégager la responsabilité du Hezbollah « pour préserver la stabilité ».
Bellemare a fait savoir clairement en fin de semaine qu’il ne se laisserait pas influencer par la politique en respectant ce qu’l doit à la loi. S’il est fidèle à sa parole, alors les membres du Hezbollah seront certainement mis en accusation le mois prochain pour l’assassinat d’Hariri.
Ce que cela signifie, c’est que l’option la plus attractive pour le Hezbollah et ses alliés est désormais de discréditer le tribunal. A cette fin, le Hezbollah a de façon répétée qualifié le Tribunal de l’ONU de complot israélien et américain. La Syrie a insisté pour dire que les Libanais ayant témoigné devant le Tribunal ont fait de faux témoignages.
Alors que ces allégations peuvent avoir convaincu leurs partisans, aussi bien la Syrie et le Hezbollah savent que la seule manière efficace de discréditer ce tribunal est d’obliger le fils d’Hariri, le Premier ministre Saad Hariri, à désavouer le tribunal et retirer le soutien gouvernemental libanais à ses poursuites.
Alors qu’une telle démarche aura probablement peu d’impact sur le jugement ultime du tribunal, elle pourrait bien réduire l’impact politique des mises en accusations pour le Hezbollah au Liban.
Ainsi, selon le journal ‘Haaretz’, le dictateur syrien Bashar Assad et le roi saoudien Abdullah sont parvenus à un accord suivant lequel Hariri junior désavouera le tribunal.
En échange, le Hezbollah accordera de ne pas l’assassiner. Sans surprise, le Hezbollah a annoncé son soutien à cet accord. Hariri a fait une série de déclarations contradictoires qui vont dans le sens de tenter de se tirer du piège. Cette semaine, il a rencontré Abdullah à New York, où le despote saoudien suit un traitement médical.
Mercredi, il a voyagé en Arabie saoudite pour des discussions supplémentaires.
Dans le même temps, juste pour souligner sa volonté de tenir ses menaces, la semaine dernière le Hezbollah a fait organiser par le syndicat qui lui est affilié, ‘’l’Union Nationale des Syndicats Travaillistes », une manifestation contre le gouvernement. Comme Hanin Ghadar du portail d’information du Liban ‘NOW’ l’a noté, dans les jours menant au coup d’Etat du groupe terroriste en mai 2008, son syndicat avait organisé de pareilles manifestations.
Et cela nous ramène à la question fondamentale de savoir : pourquoi le Hezbollah prend le tribunal tellement au sérieux ? Pourquoi se soucier d’une mise en accusation de ses membres pour le meurtre de Hariri ? Voilà un groupe terroriste qui a toujours été totalement volontaire pour tuer de façon à faire valoir sa volonté. Et chacun le sait bien.
Les agents du Hezbollah ont tué Hariri parce qu’il irritait Nasrallah et Assad avec son discours sur la souveraineté libanaise. Ensuite, ils ont tué parlementaire après parlementaire pour refuser à Hariri junior le pouvoir de la majorité législative de former un gouvernement, ou faire quoi que ce soit d’autre sans l’accord du Hezbollah. Même quand cela était insuffisant pour obliger le gouvernement à se plier servilement à ses exigences, le Hezbollah exécuta son coup d’Etat en mai 2008 pour pouvoir s’emparer du contrôle effectif du gouvernement et de l’armée libanaise. De même, après les élections de juin 2009, le Hezbollah imposa aux membres de la coalition Hariri de changer de bord et l’empêcher ainsi de former une coalition sans que le Hezbollah reçoive un pouvoir de veto sur toutes les décisions gouvernementales.
Et même si le Hezbollah se soucie de ce que ses partenaires libanais en pensent, le fait est que le Hezbollah n’est pas un acteur indépendant. C’est un vassal de l’Iran. Et les Iraniens ont fait savoir clairement qu’ils se moquent de ce que fait le tribunal.
Le dictateur suprême de l’Iran Ali Khamenei a annoncé au début du mois de décembre qu’en ce qui concerne l’Iran, les jugements du tribunal sont nuls et non avenus. Selon ses termes : « Cette cour est une parodie de justice et chaque verdict qu’il émettra sera rejeté ».
Alors une nouvelle fois, pourquoi le Hezbollah est-il si préoccupé par ce tribunal ? Il s’en préoccupe parce qu’il comprend le pouvoir des symboles. Non, ses agents ne seront probablement jamais jetés en prison pour leurs crimes. Mais le tribunal est un symbole. Si Bellemare ose défier le Hezbollah, alors d’autres pourraient envisager de le faire.
D’un autre côté, si le Hezbollah est capable d’obliger Hariri à retirer le soutien du gouvernement libanais au tribunal et à désavouer son travail, il aura démontré sa force et son autorité d’une manière qui dissuadera les autres de la défier.
La réponse du Hezbollah au spectre du tribunal spécial n’est pas seulement intéressante pour ce qu’elle nous dit sur les perspectives de l’avenir du Liban et pour la paix et la stabilité régionales. La réponse du Hezbollah à la menace que ses membres soient dévoilés comme les assassins d’Hariri nous apprend des leçons intéressantes sur la nature de la guerre de l’information..
Celle-ci n’est pas seulement une question de compétition dans la narration de son histoire, comme c’est souvent caractérisé en Occident. La guerre de l’information est une forme de guerre dont l’objectif utilise des mots, des symboles et des images pour obliger les gens à agir réellement.
Ces actions peuvent tout impliquer, depuis la guerre au terrorisme jusqu’à la capitulation.
Dans des sociétés fermées, la guerre de l’information est utilisée pour entraîner des gens à se rallier autour du groupe menant l’opération d’information et mobiliser des partisans dans l’action contre l’ennemi désigné. Par exemple, quand sa direction veut inspirer des attaques terroristes contre Israël, l’Autorité Palestinienne diffuse sans discontinuer une incitation à la haine contre Israël.
Le 8 mai, 2001, un groupe de Palestiniens d’un village proche de la communauté israélienne de Tekoa dans le Goush Etzion mit la main sur deux enfants juifs, Koby Mandell et Yosef Ishran, de Tekoa. Les deux garçons furent lapidés à mort. Les détails de cette boucherie sont indicibles.
La question est : « Qu’est-ce qui peut pousser des êtres humains à massacrer des enfants ? Comment une personne peut-elle frapper un enfant de la manière dont leurs assassins les frappèrent ? » La réponse est la télévision palestinienne.
Dans les semaines précédant le meurtre, la TV de l’AP (financée par des donateurs étrangers) diffusa de manière incessante un reportage bidouillé de ce qu’ils prétendaient être les atrocités commises par Israël. Ils montraient des images retraitées de cadavres mutilés et prétendaient qu’Israël les avait mutilés et violés. Israël et les Juifs étaient si diabolisés par ces fausses images qu’après un moment, les Palestiniens regardant ces programmes croyaient que les Juifs, dont des enfants juifs, étaient tous des monstres qui devaient être détruits et payer pour leurs crimes imaginaires.
C’était un acte de la guerre de l’information qui dans ce cas, conduisit des Palestiniens à massacrer Koby Mandell et Yosef Ishran.
Comme pour la guerre de l’information destinée aux Occidentaux, ici aussi, l’Autorité Palestinienne, comme le Hezbollah, détient un long passé de succès.
Des journalistes savent que l’AP n’a aucun scrupule à pratiquer le kidnapping, l’arrestation et le passage à tabac de reporters. Ils le font à l’égard de reporters palestiniens de façon courante. Des journalistes occidentaux venant à l’AP reconnaissent que s’ils veulent être en sécurité, ils doivent rapporter les histoires qui satisferont l’AP
Par exemple, après qu’une équipe de télévision du réseau italien ‘Mediaset’ ait diffusé un reportage d’une foule, soutenue par la police de l’AP, assassinant par lynchage et démembrement deux réservistes de Tsahal, Nozhitz et Yosef Avrahami à Ramallah en Octobre 2000, Ricardo Cristiani, chef adjoint du bureau de Jerusalem du réseau de télévision de la RAI d’Italie, publia des excuses dans le journal de l’AP ‘Al- Hayat al-Jadida’.
Entre autres choses Cristiani écrivit : « Nous [la RAI] soulignons devant chacun d’entre vous que les évènements ne sont pas survenus de cette façon, parce que nous respectons et nous continuerons de respecter les procédures de l’Autorité Palestinienne pour le travail journalistique en Palestine et nous sommes crédibles dans notre travail précis ».
Craignant des attaques de représailles palestiniennes, Mediaset fut obligé de fermer ses bureaux.
Cette semaine, les polices danoise et suédoise ont annoncé l’arrestation de terroristes musulmans qui s’apprêtaient à réaliser un massacre au siège du joural ‘Jyllands Posten’. L’attaque était supposée venger la publication par le journal de caricatures de Mohamed en 2005.
Un câble diplomatique des USA fuité par WikiLeaks et publié lundi par le journal suédois ‘Aftonbladet’ rapportait que Assad de Syrie dirigea lui-mêrme en 2006 l’opération d’information qui conduisit à des émeutes contre le Danemark et ‘Jyllands Posten’ à travers le monde musulman. Assad aurait donné l’ordre au grand mufti de Syrie d’inciter ses collègues imams à attaquer le Danemark pour avoir publié ces images.
La réponse du monde arabe à WikiLeaks montre tout simplement combien l’incitation à la haine contre Israël et les Juifs est puissante dans la psyché arabe. Selon Hazem Saghiyah du portail d’information libanais ‘NOW’, le monde arabe fut empli de confusion parce qu’Israël n’était pas montré aussi diabolique par les documents de WeakiLeaks.
Comme Saghiyeh le formula, pour les Arabes qui en sont venus à penser qu’Israël contrôle le monde à travers sa puissance satanique, « ces documents auraient dû produire l’argument décisif contre Israël ».
Le fait que ce soit la direction arabe, plutôt qu’Israël, qui ait été dévoilée comme mentant et à double face, fait d’une large vision de l’assignation du monde arabe par l’opération WeakiLeaks une immense conspiration sioniste.
Tout ce que cela démontre c’est que les guerres de l’information ne sont seulement destinées à écarter les faits.
Comme la guerre de mouvements, elles impliquent des jeux de pouvoir, de l’intimidation et l’utilisation de manipulation subconsciente et viscérale.
Israël s’est récemment éveillé à un aspect de la guerre de l’information. Il a identifié les conséquences d’années de diabolisation d’Israël en Europe et dans les organisations internationales. Mais Israël doit encore s’éveiller au fait que c’est une modalité de la guerre qui doit être combattue par une guerre de contre-information.
Evidemment cela ne signifie pas qu’Israël doit commencer à agir comme ses ennemis. Mais cela signifie qu’Israël d’utiliser plus de techniques coup de poing pour se défendre. Il doit commencer à cibler les émotions des gens ainsi que leurs esprits.
Par exemple, quand Israël est confronté à des menaces de poursuites judiciaires pour des actes d’autodéfense, il répond avec des avocats de la défense. Quand les USA furent menacés d’une guerre judiciaire par des cours belges, le secrétaire d’Etat à la défense d’alors, Donald Rumsfeld répondit en menaçant de retirer les Quartiers Généraux de l’OTAN de Belgique.
Quand Israël est accusé de cibler des civils palestiniens, il répond en adjoignant des conseillers juridiques aux unités combattantes. A la place, il devrait fournir des reportages vidéo d’enfants palestiniens entraînés comme terroristes et exploités comme boucliers humains.
La guerre est une affaire sale. La guerre de l’information est une sale forme de la guerre. Et si nous ne voulons pas perdre, nous ferions mieux de commencer à combattre.
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