Le Hezbollah prépare le retrait de ses missiles lourds de leur sanctuaire syrien
DEBKAfile Reportage exclusif 1er mai 2011, 9:30 PM (GMT+02:00)
Adapté par Marc Brzustowski
Pour © 2011 lessakele et © 2011 aschkel.info
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Tank de l’armée syrienne vers Deraa
Le Hezbollah chi’ite libanais a évidemment conclu que le régime d’Assad est en train de sombrer. Les sources militaires de Debkafile rapportent que l’organisation se prépare à retirer ses armes lourdes de longue portée de leurs lieux de stockage dans des installations syriennes – n’étant plus du tout certain qu’ils y soient en sécurité – et risque de les transférer au Liban. L’an dernier, le Président syrien Bachar al Assad a donné son accord pour stocker les missiles de surface Fatah-110 fabriqués en Iran et leur équivalent syrien, des M-600, ainsi que les batteries anti-aériennes mobiles SA-8 (Gecko) qui portent 18 têtes de lancement, avec une portée maximum de 12 kilomètres. Téhéran a financé la mise en dépôt du matériel de guerre du Hezbollah du côté syrien de la frontière, après qu’Israël ait menacé de bombarder ces engins qui changeraient les règles du jeu s’ils traversaient la frontière.
Déployés sur des bases du Hezbollah au Liban, le Fatah-110 et le M-600 mettraient presque chaque coin du territoire israélien à la portée de bombardement, alors que le SA-8 restreindrait sérieusement les opérations de l’armée de l’air israélienne sur le Sud-Liban et la Galilée.
Cependant, alors que l’insurrection contre Assad se poursuit en se rapprochant toujours plus de Damas, le Hezbollah perçoit une menace très réelle qu’elle ne contamine l’armée syrienne et a décidé qu’à présent se présentait sa dernière chance de mettre la main sur le cœur de cet arsenal, rassemblé pour mener la guerre contre Israël, avant que les évènements échappent à tout contrôle en Syrie.
Les quartiers-généraux du Hezbollah à Dahyia, à Beyrouth, se sont montrés de plus en plus alarmés, lorsqu’ils ont entendu parler d’un fort ressentiment qui s’élève au sein de la 11 ème division syrienne, à l’encontre de la répression menée par Assad contre les dissidents – parmi les officiers aussi bien que parmi les hommes de rang.
La 11ème division, qui est basée à l’extérieur d’Alep, est la mieux entraînée et la mieux organisée de toutes les unités de l’armée syrienne, équipée pour représenter sa réserve stratégique et disposant de l’armement le plus avancé. Si l’agitation a atteint cette unité d’élite, le Hezbollah calcule qu’il n’y a pas de temps à perdre pour retirer ses missiles de leur sanctuaire militaire syrien.
Pendant ce temps, les bureaux dirigeants du Hezbollah et iraniens à Téhéran travaillent sur la meilleure façon de transporter les missiles vers le Liban sans les exposer à une attaque israélienne, selon les sources iraniennes de Debkafile. Certains d’entre eux estiment qu’Israël ne s’aventurerait pas à les frapper alors qu’ils se trouvent encore sur le sol syrien, parce que cela l’exposerait comme étant ouvert à une ingérence, ou même qu’il prend parti de la révolte contre le Président Assad et que cela ferait son jeu.
Ce sentiment d’urgence sécuritaire pourrait bien chercher à couper l’herbe sous le pied du mouvement de contestation.
Mais déjà, le supplétif libanais de Téhéran commence à prendre ses distances avec Bachar al Assad, son partenaire stratégique de longue haleine et fournisseur d’armes, ayant compris qu’il était le dos au mur. Le 28 avril, le journal libanais Al Akhbar, contrôlé par le Hezbollah, a lancé ses premiers articles critiques contre le régime Assad, dans ses pages éditoriales.
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